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Alcoolisme et violences des ados : quid de la responsabilité des parents ?

Publié le 23 août 2008 par Kamizole

vodka.1219501596.jpgPlusieurs affaires ont défrayé la chronique ces dernières semaines. Un bébé tué par un parpaing lancé d’une falaise par des adolescents en Corse et plus récemment des jeunes qui avaient bu et ont été retrouvés en état de coma éthylique… (d’après ce que j’ai appris pendant mes études, il faut un litre d’alcool pur pour provoquer un coma éthylique).
Les jeunes corses ont été mis en prison, ce qui n’était certainement pas leur place. Il semblait toutefois évident qu’ils ne pouvaient être remis en liberté eu égard à la gravité des faits. Depuis, ils font l’objet d’un placement en milieu éducatif : foyer de «l’éducation surveillée» ce qui semble évidemment préférable. Je me demande d’ailleurs pourquoi cela n’a pas été fait en première intention. Rien n’oblige le juge à les faire passer par la case “prison”…
Leurs familles se sont mobilisées pour les faire sortir de prison mais ne paraissent guère satisfaites de leur maintien en milieu éducatif. Quitte à passer pour une réac, il me semble qu’elles ont suffisamment failli à leur mission éducative (en ne leur apprenant pas à mesurer les conséquences d’un tel acte… plusieurs promeneurs leur auraient dit d’arrêter parce que c’était un jeu dangereux) pour qu’ils soient confiés à des éducateurs et puissent y réfléchir avec un psychologue.
Il ne s’agit ni de les stigmatiser ni de les culpabiliser mais de leur permettre de prendre conscience de la gravité de leur acte pour le dépasser. Il ne sera jamais effacé pour autant mais c’est une sorte de «travail de deuil» : l’inconscience de l’enfance dont apparemment ils n’étaient pas sortis.
Les parents sont responsables de l’éducation de leurs enfants mais sur le plan pénal, ce sont les adolescents qui seront traduits devant la justice des mineurs, les parents restant toutefois responsables sur le plan civil (la réparation pécuniaire du préjudice moral) en vertu de l’article 1384 du code civil.

Des parents attaquent, l’un une grande surface, l’autre une supérette pour avoir vendu de l’alcool à des mineurs. Ce qui est illégal. Dans les Côtes du Nord, le procureur a décidé qu’il n’y avait pas matière à poursuivre le supermarché et la caissière qui avait vendu l’alcool (fort !) - vraisemblablement du punch, du whisky et de la vodka, selon Le Post - puisque dit-il, selon les textes en vigueur actuellement, la vente d’alcool fort est autorisée à partir de 16 ans. Or, il semble bien, d’après l’article de Libération Coma éthylique d’une mineure: pas de poursuites contre le supermarché une des jeunes filles avait 15 ans et 8 mois et ce serait elle qui aurait présenté sa carte d’identité…
Et qu’au demeurant il me semblait qu’il était interdit de vendre des alcools forts à des mineurs (or, elles avaient acheté trois bouteilles d’alcool fort… et la minorité est à 18 ans).
Le procureur devrait se contenter de simplement procéder lui-même à «un rappel à la loi au gérant du magasin ainsi qu’à son employé».
Je trouve cela bien curieux ! Pour qu’il y ait «rappel à la loi» encore fut-il que celle-ci ait été violée… Cela me fait bien plutôt penser à un Jugement de Salomon, comme s’il ne pouvait faire le départ entre la responsabilité des commerçants et celle des ados, sans oublier celle des parents, quant à l’éducation de leurs enfants. Je ne peux m’empêcher d’également penser que l’on privilégie le commerçant local contre la plainte du touriste…
Quant à la seconde affaire, à Saint-Raphaël (Var) rapportée par Var Matin «Son fils de 17 ans fait un coma éthylique : un Raphaëlois porte plainte contre la supérette» qui avait lui avait vendu une bouteille de Vodka, je ne saurais dire pour l’instant quelle suite judiciaire elle a reçu, si celle-ci est déjà intervenue.
D’après quelques articles que j’ai parcourus, l’alcoolisme des jeunes (y compris de collégien(n)es !) tend à se généraliser. Plusieurs ont été retrouvés ivres morts soit dans un établissement scolaire soit dans la rue…
J’avais eu l’occasion de voir sur ARTE il y a plusieurs années des reportages sur de jeunes européens (Anglais, Néerlandais et Allemands) en vacances dans les pays du Sud (Espagne, Maroc ou Tunisie notamment). Leur principale occupation consistait à se saoûler la gueule le soir et à dormir la journée. Drôle de conception des vacances ! Pourquoi aller si loin ?
Le même phénomène de fêtes ( ?) très arrosées se produit aujourd’hui en France… et comme la langue française ne doit pas être assez riche ni capable de créativité on l’a baptisé d’un anglicisme : «binge drinking» - qui consiste à boire un maximum d’alcool (le plus fort possible) en un minimum de temps pour arriver vite à l’état d’ébriété.
Si vous y ajoutez les «open bars» de fêtes (notamment estudiantines) où l’on sert gratuitement l’alcool à volonté, il est évident que l’alcoolisme des jeunes est encouragé… Pour le plus grand profit des producteurs d’alcool qui ont même inventé un produit pour les rendre «accro» le plus précocement possible : les «prémix» (canette mélangeant un soda à un alcool fort) !
Roselyne Bachelot veut interdire la vente de tout alcool aux mineurs. Le projet remonte déjà à plusieurs semaines bien avant ces comas éthyliques (je n’ai pas conservé de trace des articles) et avait déjà soulevé les mêmes objections, à savoir qu’il est très difficile à un commerçant de demander des papiers à un jeune qui achète de l’alcool (certains mineurs paraissent au demeurant beaucoup plus âgés) et qu’ils trouveront sans nul doute des adultes pour faire semblant d’acheter pour leur usage personnel.
J’ai vu l’an dernier la patronne du Franprix refuser de vendre un pack de bière à de jeunes lycéens parce qu’ils n’étaient pas majeurs. Elle allait semble-t-il au devant de la loi mais sans doute était-ce préférable car c’était pendant une grève au lycée de Montmorency et il y eu suffisamment d’incidents (provoqués par de jeunes «barbares» extérieurs à l’établissement.
Personnellement, je n’accepterai pas d’acheter de l’alcool pour des mineurs.
Non que je fasse partie d’une quelconque ligue anti-alcoolique et j’avoue sans honte aimer savourer les bons vins et la bière (les alcools forts ne me réussissent pas… même deux petits verres de Porto me tapent sur la tronche et si c’est pour avoir mal aux cheveux le lendemain, je préfère m’abstenir !).
Ce serait encourager l’alcoolisme des jeunes. Les adultes (et les parents !) devraient comprendre qu’il s’agit-là d’un très grave problème, et de société et de santé publique. Je doute toutefois de l’utilité des campagnes d’information et de publicité.
Que les jeunes (que dire quand ils s’agit de gamin(e)s d’à peine 13-14 ans !) se réfugient dans la consommation excessive d’alcool me semble témoigner d’un très profond malaise.
Que l’on ne me dise surtout pas que faire la fête implique de se péter la gueule. J’ai le souvenir de fêtes où nous consommions peu mais où l’on se marrait beaucoup.
Autres temps, autres mœurs.
quand j’étais à l’école d’infirmière, je me souviens être allée en 1968 avec des copines de l’école dans un café aux environs de midi, en sortant de la messe à Saint-Germain de Charonne dans le XXè arrondissement - l’école était située à proximité, rue des Balkans. J’avais 21 ans (âge de la majorité à cette époque) mais je faisais très gamine et je dus sortir ma carte d’identité pour avoir le droit de boire un pastis ! Les bistrotiers ne rigolaient pas à l’époque…
J’eus d’ailleurs droit au même traitement quelques années plus tard… j’avais 28 ans ! C’était à Montpellier et le film ne m’intéressait pas du tout. Je sortis, et en attendant la copine avec qui j’étais allée au cinéma, j’allai dans un café. C’était l’heure de l’apéritif et je commandai un pastis… olbigée de sortir mes papiers.
Maintenant, ça va… avec mes cheveux blancs et mes rides, ça ne risque plus. Mais je vais si rarement dans les rades…


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