Magazine Moyen Orient

St Jean d'Acre (Akko)

Publié le 26 août 2008 par Ysabelle Mazouz

Partie 1

Située au nord de la baie de Haïfa (Israël), elle embrasse la mer et s'étire langoureusement sur des eaux  azur. Mosquées, églises, minarets, vieilles tours et bâtiments se dressent fièrement vers le ciel et dominent cette cité antique protégée par une muraille qui surplombe la mer et sublime ce lieu enchanteur. Lorsque vous pénétrez dans la vieille ville, vous vous retrouvez projeté dans le passé, subjugué par les différents peuples qui ont vécu ici et qui ont laissé leurs empreintes religieuses et architecturales. Orient et Occident se mélangent pour notre plus grand plaisir.

 

Dans l'antiquité, Akko était, grâce à la profondeur de ses eaux,  un important port commercial de la méditerrannée, porte entre l'orient et l'occident où transitaient de nombreuses marchandises.  Cette cité apparaît pour la première fois dans la bible sous le nom de "Akko" qui est encore à ce jour, son nom en hébreu. A l'époque, la ville appartient à la tribu d'Asher (l'une des douze tribus d'Israël) et tout le monde y vit en paix. Deux siècles plus tard, elle fait partie de l'empire du roi David. En 332, elle est conquise par Alexandre le Grand qui la rebaptise "Ptolemais". En 47, Jules Cesar foule le sol de Akko et quelques années plus tard, Herode part à la conquète de la terre sainte. En 636, la ville est prise par les arabes qui lui rendent son nom de Akko et quatre siècles plus tard, les croisés en font leur capitale, et elle prend le nom de St Jean d'Acre. Elle appartiendra ensuite aux Mamelouks en 1291 qui mettront fin à la domination chrétienne et sera ottomane. En 1918, à la fin de la seconde guerre mondiale, elle passe sous mandat britannique qui contrôle alors la Palestine. En mai 1947, elle est conquise par la Haganah (mouvement juif)  et est intégrée à l'Etat Israélien qui vient de naître. Ce sont ces fragments d'histoire que nous allons découvrir ici en parcourant les vestiges et les traces laissés par le passage de chaque peuple. Nous allons déambuler dans les ruelles de cette ville, toucher les pierres chargées d'histoire, humer les odeurs des épices du souk et écouter au loin le brouhaha qui nous vient du petit port de pêche où de jeunes et moins jeunes marins sont à pied d'oeuvre, tissant leur filet, partant pour le large ou revenant avec une pêche miraculeuse. Partons à la rencontre de Beaudoin 1er ou encore de Saladin, contemplons les vestiges de Richard Coeur de Lion et des mamelouks, asseyons nous au côté des franciscains et des dominicains de l'empire ottoman, c'est un voyage riche d'histoire et de culture que je vous propose, ne perdons pas de temps....

Le St Jean d'Acre des croisés :

En dessous de la ville qui date du 18 ème, il existe une cité construite au 12ème siècle à l'époque des croisés. Elle a été mise à feu et à sang par les Mamelouks pour éviter que les Croisés puissent reprendre possession des lieux par voie maritime. Il reste cependant beaucoup de vestiges compte tenu de l'épaisseur et de la solidité des constructions. Le St Jean d'Acre des Croisés se divise en différents quartiers indépendants les uns des autres et appartenant aux communautés religieuses et commerçantes.

Le quartier le plus grand qui est le quartier St Jean ou encore quartier hospitalier abrite un impressionnant ensemble de bâtiments ou l'on trouve le quartier général de l'ordre, l'hospice et l'infirmerie pour les pélerins et les chevaliers. La crypte qui servait de réfectoire est la plus belle salle souterraine de cet endroit que l'on nomme le grand Manier. On y trouve aussi la résidence du grand maître de l'ordre ainsi que le service administratif avec les bureaux. Au dessus, se trouve la Citadelle, lieu de détention des prisonniers. Un tunnel souterrain de plus de 60 m de long nous mène dans un autre bâtiment appelé "le poste" et qui semble avoir servi aussi d'infirmerie.

 

La crypte

la grande salle des chevaliers

Le réfectoire

Autre salle

piliers des voutes du réfectoire

La citadelle

Le St Jean d'Acre des Croisés possédait 38 églises et abritait une population de 50 000 personnes. Durant des siècles, les ruines de cette ancienne cité sont restées visibles,  mais au 18 ème, lors de la reconstruction par l'empire Ottoman,  la cité antique a peu a peu disparu sous la nouvelle ville. Lors de la conquète de St Jean d'Acre par les mamelouks, les survivants de l'ordre des croisés ont réussi à s'échapper par la voie maritime et s'installèrent à Chypre.

La Mosquée El Jazzar

On ne voit qu'elle avec son splendide minaret de pierres qui se dresse dans le ciel et semble parler aux nuages. Elle porte le nom de son fondateur, Ahmed El-Jazzar qui a bâti les plus beaux bâtiments de la cité et qui est enterré dans la cour de la mosquée.

 

Cette mosquée se trouve sur l'emplacement d'une église Byzantine qui fut détruite par les arabes après leur première conquète de la ville. St Jean d'Acre possède 7 mosquées en tout et la majorité de la population qui vit à l'intérieur de la cité (à peu près 10 000 personnes) est musulmane.

Les murs sont décorés d'arabesques en incrustation de marbre et céramiques colorées, avec inscriptions de textes en arabe. Au mileu le mihrab, une niche tournée vers  la Mecque qui indique la direction vers laquelle les fidèles doivent s'agenouiller pour prier. A droite, une chaire en marbre  pour faire le sermon du vendredi. A l'étage il y a une galerie pour les femmes et dans un coin de la galerie il y a un coffre fort qui contient des cheveux qui auraient appartenu au prophète Mahomet.

Cour de la mosquée ou est enterré El-Jazzar

Extérieur de la mosquée qui donne sur la cour

Ahmed El-Jazzar était un grand guerrier, un grand bâtisseur mais c'était aussi un homme cruel. Chaque ouvrier qui faisait la moindre erreur sur les chantiers de construction était puni et enterré vivant. On peut donc supposer qu'il n'est pas le seul à être enterré dans la cour des mosquées !!


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