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Comment défendre « la spécificité du Kosovo » ?

Publié le 27 août 2008 par Danielriot - Www.relatio-Europe.com
Jeudi, 28 Août 2008 02:36
Par Jacques DEHAIRE
Comment défendre « la spécificité du Kosovo » ?Dominique de Villepin se rappelle au bon souvenir de ceux qui l'ont considéré comme un bon ministre des affaires étrangères (qui ne se souvient de son discours onusien sur l'Irak,). La situation actuelle pas acceptable. », a-t-il dit sur France 2, « mais elle était prévisible » Pour lui, il y a à la fois le précédent du Kosovo, mais aussi la volonté de mettre un coup d'arrêt à la multiplication de ces révolutions de couleur à leurs frontières. »
Il y a aussi « la volonté de mettre un coup d'arrêt à cette mobilisation de l'Otan qui est perçue comme très agressive, à travers le bouclier antimissile et les nouvelles adhésions en perspective de l'Ukraine et de la Géorgie », explique-t-il. En lançant un avertissement qui vaut d'être écouté « Il faut prendre en compte cette psychologie à la fois de revanche et en même temps d'encerclement de la Russie », car ce « n'est pas un partenaire secondaire, c'est un partenaire à plein, et il faut donc de ce point de vue s'ouvrir à un véritable dialogue renouvelé avec la Russie »
Selon l'ancien Premier ministre, « il faut se battre sur un principe fort qui est celui de l'intégrité territoriale, même si le Kosovo fragilise un peu cette position ». Mais « il y a une spécificité du Kosovo qui peut être défendue ».
Défendre la spécificité du Kosovo, c'est ce à quoi travaillent nombre de responsables européens...sans toujours se montrer convaincants. Un raisonnement parmi d'autres : celui de Janusz Onyszkiewicz, eurodéputé polonais et vice-président de la Commission des affaires étrangères du Parlement européen. Il a potassé son sujet avant de donner une ITW au Monde :
« Ce qui s'est passé au Kosovo n'a rien à voir avec ce qui se passe en Abkhazie et en Ossétie du Sud.
>>>D'abord, la présence de la communauté internationale au Kosovo résultait d'un mandat des Nations unies et bénéficiait d'un soutien international fort.
>>>Ensuite, cette présence faisait suite à un nettoyage ethnique, qui rendait impossible l'existence de la minorité albanaise au sein d'un Etat majoritairement serbe. La Géorgie n'a pas été le théâtre de tels actes. Au contraire, ce sont plutôt les Géorgiens qui ont subi un nettoyage ethnique et ont été contraints de quitter massivement l'Abkhazie.
>>>Enfin, la Russie a signé plusieurs textes, par le passé, prévoyant que le statut futur de l'Abkhazie et de l'Ossétie du Sud serait discuté entre les parties russe et géorgienne, avec éventuellement l'implication d'un tiers. Ce dispositif était encore prévu dans le plan de paix concocté par la France. Quelques jours après avoir signé ce document, la Russie a déjà rompu ses engagements »
Point un : le soutien international n'est pas unanime. Le mandat des nations Unies n'était pas précis sur la finalité de la mission. Pour intégrer l'ONU tout pays doit bénéficier d'une recommandation du Conseil de sécurité, suivie d'un vote favorable des deux tiers des 192 pays de l'assemblée générale de l'ONU. Forts de leur droit de veto au Conseil de sécurité, la Chine peut ainsi contrer les aspirations de Taïwan, la Russie celles du Kosovo... et Washington, Londres ou Paris, celles de l'Ossétie du Sud et de l'Abkhazie. Pour l'heure, l'indépendance du Kosovo n'est juridique que pour les pays qui l'ont reconnu.
Point deux : Les Russes parlent aussi de « nettoyage ethnique » dans les provinces sécessionnistes. Tbilissi (et Kouchner) aussi ...dans l'autre sens. Les précédents conflits ont entraîné des mouvements migratoires tels que les démographes s'y perdent un peu...
Point trois : en termes de respect des engagements, n'oublions pas qui a ouvert le feu. Ce n'est pas aussi peu important que l'on essaie de le dire à « l'Ouest ». imaginons seulement les réactions si ...les Russes avaient ouvert les hostilités. La responsabilité géorgienne ( américaine par procuration) rend difficiles des leçons de ce type....
Notre eurodéputé ajoute un quatrième argument plutôt fallacieux : « Ce serait une remise en cause dangereuse de l'intégrité territoriale de la Géorgie, qui appartient à une région hautement instable ».
D'abord, ces deux régions sont de fait « séparés » de la Géorgie depuis plus d'une décennie. Les Européens n'ont pas réagi quand les Russes leur ont donné des passeports russes. Et la communauté internationale a accepté que ce soient des soldats russes qui jouent les « gardes champêtres » de la paix.
Ensuite, les Balkans aussi restent une « région hautement instable » avec une Serbie qui situe toujours au Kosovo son berceau...

Ce qui est vrai sans doute, c'est que la Russie a ouvert la boîte de Pandore des séparatismes qui peut faire des ravages sur tous les continents... A commencer par la Russie. « Le Kremlin a déjà été confronté au sécessionisme en Tchétchénie. Il risque de déclencher des mouvements similaires dans toute la région. L'Ossétie du Nord, en particulier, pourrait, dès lors que son voisin du sud est indépendant, demander à le rejoindre », note .Janusz Onyszkiewicz. C'est une observation (que les Chinois font aussi), mais ce n'est pas un argument. Le Kosovo a été la première « boîte de Pandore » des micro-nationalismes, non ? La Russie dénonce en effet depuis des mois comme illégale l'indépendance du Kosovo, qu'elle juge contraire à l'intégrité territoriale de la Serbie...En revanche , l'eurodéputé polonais a raison de s'alarmer de la volonté russe de "défedre les russophones",Périls il y a.  En cCimée, par exemple, dans une bonne moitié de l'Ukraine et dans les pays baltes...Après le droit du sang opposé au droit du sol, voici le droit de la langue défendu par les armes!. C'est déjà une histoire belge. Qui ne fait pas rire.
Jacques DEHAIRE
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