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RSA, arme de destruction massive

Publié le 28 août 2008 par Careagit
7h10, le réveil sonne, comme tous les matins. La voix grave du speaker se propage jusqu'au plus profond de mes oreilles venant ainsi troubler mon paisible repos. Debout. Le soleil orangé m'a précédé et prend déjà de la hauteur dans le ciel parisien. A la radio, l'enfilement quotidien des informations internationales, économiques et sportives RAS. Si, plutôt RSA que RAS ce matin. Hirsch l'a fait, le RSA va être présenté devant le parlement français. Ce "revenu de solidarité active" est le bébé du multi diplomé héritier de l'Abbé...
Le RSA, ce dispositif d'incitation au retour à l'emploi pour les plus démunis d'entre nous tape à la porte de la grande famille des aides (et des taxes) françaises. Le process est simple, il vise à maintenir une partie des aides étatiques aux tout récents travailleurs, grandissant de ce fait l'attractivité d'un emploi vis à vis d'un statut "assisté". Hier un chômeur touchait 100. Demain, flanqué d'un nouveau statut de travailleur, il conservera 38 de ses 100 précédents en plus de son salaire. Dans ses grandes lignes, ce nouveau système mérite d'y porter attention notamment par son statut encourageant à retrouver un travail. Pourtant, l'on ne peut que regretter que l'aide étatique se prolonge désormais au delà même des statuts "hors marché du travail". Vous dites assistanat ? Je réponds bien sûr... mais mis en place dans le but de réduire la part des "hésitants" situés à l'étroite frontière entre assistanat et travail. Vous me répondrez qu'il fallait réduire les premières aides. Et je ne pourrais dire que "certes"...
Paradoxalement, peu de monde parle du fond de la mesure ce matin. Les débats se portent bien plus sur le mode de financement de ce nouveau gadget social et sur le pourquoi du comment d'une telle décision présidentielle...
La financement d'abord, établit sur le capital. Sans surprises, cette étude INSEE nous renseigne vite sur l'identité des futurs payeurs. La palisse n'aurait à coup sûr pas fait mieux, plus le salaire est élevé, plus la capacité à détenir du capital est imposante. Sapin n'a pas tord lorsqu'il explique dans Libé que les plus riches se protégeront derrière le bouclier pour ne pas s'acquitter de cette nouvelle taxe. Dernier décile oté, ce sont donc les classes moyennes sup et classes moyennes "classiques" qui devront se plier au dernier caprice de notre UMP gauchisant. Cette idée farfelue, empruntée d'idéologie de gauche tombe en plus très mal. La baisse du pouvoir d'achat n'étant plus un secret pour personne, l'on s'attaque désormais au capital qui fait la gueule lui aussi. Les marchés financiers végétent, pas totalement remis de la claque subprimes, le marché immobilier recule à la suite des krash US puis espagnol... La totale.
Objectivement, ce projet RSA ne trouve que très peu d'avantages à mes yeux. Ce n'est pas le moment. Nous n'avons pas les moyens et l'étât de l'économie ne laisse entrevoir que peu d'espoirs d'une reprise prochaine. Pour tenter d'expliquer le pourquoi du comment à notre humble niveau, il faut aller puiser les raisons dans la sphère politico politique qui compte tant aux yeux de Sarkozy.
Après l'ouverture et les débauchages, après avoir pomper les voix de la droite nationaliste, Sarkozy nous joue la partition désormais bien connue du coup politique. Car le RSA me semble être une réelle arme de destruction massive à l'encontre des adversaires politiques. Le PS est en reconstruction, va bientôt se réunir pour choisir ses chefs et fixer un cap jusqu'aux prochains rendez vous politiques. Le RSA, petit bébé d'un ex proche du PS ne peut que rassembler les approbations des adversaires politiques qui avaient fixé leur message politique sur le caractère orienté de la politique de Nicolas Sarkozy et de son gouvernement. Les riches, le bling bling, les patrons amis, les cadeaux fiscaux, les cadeaux tout court... L'arroseur se retrouve nez à nez avec son tuyau d'arrosage et devrait en prendre une bonne...
Sinon tout va bien. Le PS est content de cette mesure, les électeurs de gauche aussi. On oublierait presque que Sarkozy est un homme politique de centre droit. Idéologiquement, on aurait plutôt penché pour un allégement des charges, une aide aux entreprises ou toutes autres mesures réclamées depuis des lustres par les entrepreneurs, qu'ils soient petits, moyens ou grands. Non, ce sera le RSA, et le coup politique, l'éternelle chimère de la relance par la consommation, l'Etat lourd, imposant et piètre gestionnaire. La France dans toute sa splendeur.
... et la scission avec sa majorité et son électorat ?
Vivement le vote à l'Assemblée... A quand une vraie droite en France ?

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