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Corruption au Moyen-Orient

Publié le 30 août 2008 par Kak94
Corruption au Moyen-Orient
Par Boris Sebbag pour Guysen International News
Jeudi 28 août 2008 à 09:14
  L’Indice de Perception de la Corruption, publié annuellement par l’organisme international de lutte contre la corruption ‘Transparency International’, indique que 15 pays arabes sur 19 au Moyen-Orient éprouvent des difficultés à lutter contre ce fléau économique qui affaiblit les plus pauvres, bloque la croissance et enrichit les puissants. Détails.

Fondé sur 14 enquêtes et sondages différents, notamment fournis par la Banque Mondiale, l’Indice de Perception de la Corruption classe les pays sur une échelle de 0 (haut degré de corruption perçu) à 10 (faible degré de corruption perçu).

L’évaluation de la corruption résulte de sondages réalisés auprès des populations de 179 pays.

Hormis le Qatar et les Emirats Arabes Unis, qui se classent respectivement 32ème et 34ème, les autres pays arabes sont à la traîne.

La Jordanie est 53ème avec un indice de 4,7, le Koweït, 60ème, le Maroc 72ème et l’Arabie Saoudite 79ème, mais ensuite, tous les pays se situent en bas de tableau, à partir de 99ème, avec l’Algérie et le Liban (avec des indices de 3 sur 10).

Les pays dans lesquels la corruption perçue est la plus élevée sont la Somalie, la Birmanie et l’Irak, avec un indice de 1,4. Les pays dans lesquels elle est la plus faible sont le Danemark, la Finlande, et la Nouvelle Zélande, avec un indice de 9,4.

La France et les Etats-Unis sont par exemple 19 ème et 20ème, avec un indice de 7,3, et Israël est 30ème avec un indice de 6,1.

Le maire de Dubaï a récemment publié un rapport appelant fermement à lutter contre « la corruption, les pot-de-vin et l’abus de pouvoir ».
Reste à espérer que la ferme volonté de combattre « toute forme de corruption » émise par le deuxième pays arabe dans lequel la corruption est la moins présente aura un impact chez les autres.

On peut cependant saluer la tendance à l’amélioration du Maroc, qui est passé de la 79ème à la 72ème place depuis le dernier classement.
Pour autant, dans ce pays, la corruption coûte encore 2,5 % de son PIB à l’Etat, selon la Banque Mondiale, ce qui implique une nécessité évidente de la combattre.

La corruption est en effet l’un des pires fléaux qui soient. Elle appauvrit la population, entraîne un gaspillage des richesses, et empêche l’expansion économique.

Elle accroît donc les inégalités, est très souvent corrélée avec la pauvreté, rebute les investissements étrangers, et demande un travail long et intense pour être éradiquée. La corruption est globalement l’illustration de défaillances politiques majeures.

Selon le site arabe ‘Dar Al Hayat’, les pays riches en tête de classement exporteraient la corruption, à travers leurs expatriés, dans les pays pauvres. « Ils y bâtissent des mafias qui gaspillent les fonds publics » indique’ Dar Al Hayat’.

Les capitaux issus des contrebandes en Afrique auraient ainsi atteint 400 milliards de dollars en 30 ans, soit près du double de la dette du continent, selon l'UNCTAD (Conférence sur le commerce et le développement des Nations Unies).

En règle générale, 15 pays arabes ont des efforts importants à réaliser dans ce domaine juge le ‘Transparency International’.

Dans tous les cas, qu’il s’agisse d’une corruption importée, ou créée par les dirigeants, la population, ou les institutions, celle-ci freine la croissance économique d’un bon nombre de pays d’Afrique et du Moyen-Orient.

Le Sommet Economique Arabe prévu pour Janvier 2009 permettra-t-il d’améliorer la situation, pour laisser plus de champ libre au développement ?


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