Magazine Moyen Orient

St Jean d'Acre (Akko)

Publié le 03 septembre 2008 par Ysabelle Mazouz

Il fait bon se promener dans les ruelles de St Jean d'Acre. Les vieilles pierres des petites maisons apportent un peu de fraîcheur à cet endroit baigné de soleil, parfois un arbre se dresse entre deux murs et on se demande bien comment il arrive à s'y épanouir. Quand la ruelle se fait un peu plus bruyante, on sait tout de suite que l'on arrive dans la partie du souk et c'est un vrai plaisir d'y déambuler.

Le souk el-Abayd, vieux de deux siècles reste le marché oriental typique par excellence, une rue sans fin, bordée de boutiques de chaque côté et qui vous emmène au coeur de la cité.  Ici on trouve de tout, des épices, des tissus, des poteries, des vêtements, c'est un enchevêtrement de marchandises qui nous ravit les yeux. Il y a aussi cette odeur des marchés orientaux qui nous arrive et c'est agréable. On entend le marchand héler le client et vanter sa camelote en hébreu, en arabe, en anglais et on peut facilement marchander. Il est amusant de constater que ce souk n'est pas la première rue commerçante de St Jean d'Acre même si elle en a l'allure. On se demande alors comment est la principale rue commerçante de cette cité... est-il possible qu'il y ait encore plus de monde et de boutiques ?

Nous quittons cet espace grouillant de monde pour nous retrouver au calme des ruelles. Nous prenons la direction du port. Le chemin est plaisant les petits pavés qui y mènent parfois glissant. La rue est en légère pente mais lorsque l'on arrive au bout on est stupéfaits par le paysage.

A l'époque des croisés, 80 navires mouillaient à la fois dans les bassins intérieurs et extérieurs de la ville.  Acre était le lieu de passage menant vers Damas et l'orient.  De nombreuses flottes partirent de ce port pour aller attaquer l'Egypte et l'Afrique du Nord. Au 9ème siècle de notre ère, les arabes firent de gros travaux et construisirent un port intérieur qui était fermé le soir afin d'empêcher toute attaque venant de la mer. C'est dans ce port que débarquèrent les armées en route pour Jérusalem.

Le port aujourd'hui très ensablé n'est accessible qu'aux petits bâteaux et les gros bâtiments posent l'ancre dans le port de Haïfa qui se trouve au sud d'Akko. La baie d'Akko qui sépare les deux villes s'appelle d'ailleurs maintenant la Baie de Haïfa.

Les murailles qui entourent la cité furent édifiées par un chef bédouin "Daher El-Amar" et par Ahmed El-Jazzar, le bâtisseur de la mosquée dont je vous avais fait remarquer la cruauté dans le billet précédent. Daher El-Amar, s'installa à Acre en 1759, il  décida de rebâtir la ville sur les ruines des croisés et fit ériger cette impressionnante muraille. Après 25 ans de règne, Daher fut assassiné et les trucs qui étaient les maîtres du pays nommèrent El-Jazzar gouverneur d'Acre.

En 1799, sous le règne de El -Jazzar, Napoléon, après avoir pris toutes les autres villes côtières, abandonna l'idée d'occuper Acre, les murailles édifiées par le cruel gouverneur protégèrent la cité  et l'armée napoléonienne après avoir fait deux mois de siège, ne réussit qu'à opérer des brèches dans le mur. Après la retraite française, El-Jazzar renforca les murailles. En 1831, une armée Egyptienne parvient à faire une brêche dans le mur et s'empara de la ville.  En 1840, les fortifications furent très endommagées par un bombardement britannique venant de la mer et qui mit le feu à un dépôt de poudre. Les murailles furent réparées et laissées en l'état. Ce sont ces murailles que nous pouvons voir actuellement lorsque nous faisons le tour de la cité.

Cinq tours sont édifiées dans la muraille pour faire le guet et des centaines de canons étaient en position sur les murailles pour défendre la vieille ville. Il reste encore quelques canons, les autres ayant été démontés au cours de la seconde guerre mondiale pour servir de métal.

 Il y a trois caravansérails (encore appelés "khans") au sud est de la ville ville. Le khan "E-Shawarda", bordé de colonnes autrefois superbes est aujourd'hui en mauvais état. Le Khan "El-Faranj (khan des Francs) était à l'époque des Croisés une auberge vénitienne qui accueillait les hommes d'affaires venant de Venise et le Khan "El-Umdan (auberge des colonnes) qui est le plus beau et le mieux conservé. Une tour turque surplombe ce khan, c'est l'horloge la plus photographiée de la ville.

La construction la plus importante qui se trouve à l'intérieur des murailles de la cité antique reste la citadelle qui a servi de quartier général en permanence aux différents peuples qui ont occupé la ville. Elle a été édifiée par El-Jazzar dans le but d'être la dernière forteresse qui résisterait même si le reste de la ville tombait aux mains des ennemis. El-Jazzar y entassait ses trésors parfois mal acquis. Plus tard, les britanniques en firent une prison et des prisonniers politiques juifs ou arabes y furent enfermés. En 1947, les mouvements de résistance "Lehi" et "Etzel" s'emparèrent de la citadelle. Cette citadelle accueille aujourd'hui le musée de l'héroïsme qui décrit les activités des différents mouvements de la résistance juive dans la période qui a précédé la création de l'état d'Israël ainsi que la vie des prisonniers dans cette forteresse.

La visite est terminée, il y a bien d'autres merveilles à voir dans cette vieille ville d'Akko, je n'ai mis sur ce blog que le principal. Je vous invite à y faire un tour si jamais vous venez en Israël, c'est un endroit qu'il faut absolument visiter. Notre prochaine étape s'appelle Rosh-Hanikra, une autre merveille de la nature......


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