Un peu de Web 2.0 ce matin avec la démo de Yoono par l'un de ses fondateurs, Pascal Josselin, lors de la première conférence d'I-Expo. L'objectif n'est pas moins ici que d' "industrialiser le bouche à oreilles", soit d'exploiter vos favoris pour les faire découvrir à d'autres internautes disposant des mêmes centres d'intérêt. De l'expertise mutualisée, en somme. Ce qui n'est pas sans me rappeler quelques vagues souvenirs...
Vous contribuez par vos favoris, mais vous recevez également, puisque lors
de vos surfs, la petite extension vous permet de découvrir d'autres sites
similaires. C'est un peu comme del.icio.us (moi qui avais mis des mois à créer
mon compte...), mais en plus interactif. Il y a de la sérenpidité, comme on dit
quand on gobe du Web 2.0 au p'tit déj, et du "bookmarking social" (j'ai pas dit
"TVA sociale") quand on suit le blog de Loïc Le Meur. Enfin je ne connais pas
encore trop Yoono puisque je ne l'ai pas essayé (ehhh c'est pas un blog sur le
Web 2.0, ici, c'est pas ça qui manque juste à côté !). On parle de "bookmarking
social", je crois.
Bon la présentation se poursuit tranquillement, avec les habituels "slides" en
anglais (vous savez, je parle d'habitude à des anglo-saxons...) et la maîtrise
affichée lors de la non moins inévitable coupure de réseau. Et tout le long de
cet aimable démonstration colorée, le souvenir de Human-links ressurgit à mon
esprit tristement Web 1.0. Human-links, qui n'est plus
maintenu aujourd'hui, était une solution qui s'était développée au tout
début de ce siècle sur la vague du Peer-to-peer.
Je ne résiste pas au plaisir de vous reproduire ci-bas l'article que j'avais eu
le plaisir d'écrire à l'époque pour Archimag. Vous comprendrez, si ce n'est
déjà fait, que dans la vie, il ne suffit pas d'avoir une idée géniale, encore
faut-il sentir le moment pour la lancer.
" Les solutions centralisées ont montré leurs limites." Yves Simon, directeur commercial de la jeune société française Amoweba, est catégorique : les Google et consorts ne peuvent plus endiguer l'expansion documentaire du Web (selon une étude américaine, on évalue la taille du Web entre 5 et 500 milliards de pages !). Sa parade : Human Links, un réseau de recherche peer-to-peer (P2P, pair-à-pair, un modèle de stockage de l'information décentralisé popularisé par Napster).
les communautés s'auto-organisentChaque utilisateur, de par ses favoris et ses requêtes, constitue un pôle
d'expertise enrichissant l'ensemble du système. Chaque fois qu'il trouve un
nouveau site pertinent, éventuellement par le biais d'autres outils de
recherche, il l'ajoute grâce à une barre d'outils spécifique. Progressivement,
des communautés s'auto-organisent par le biais de leurs requêtes. Ici, pas
d'outil de collecte automatique, comme c'est le cas habituellement, mais une
collecte manuelle et sélective. Côté recherche, le logiciel client Human Links
cartographie, grâce à un algorithme neuronal et selon une approche statistique,
l'univers informationnel mouvant. Amoweba compte évidemment sur la
participation des sites producteurs d'information, qui devraient comprendre
tout l'intérêt d'être classés de façon pertinente. Chaque machine du réseau
stocke donc une part d'information, ce qui peut représenter un frein à son
utilisation. Amoweba jure ses grands dieux qu'aucune information personnelle ne
circulera. Pour amorcer cette fabuleuse machinerie, la société lance ce mois-ci
une opération de béta test, ouverte à 100 000 volontaires français. Le système
n'étant pas encore opérationnel, le suspens reste entier quant à ses
performances très séduisantes… sur le papier.
Quelques remarques a posteriori (facile, vous me direz) : il fallait
installer un logiciel client, l'intégration n'était pas parfaite avec le
navigateur, l'interface n'était pas vraiment fun et la "rémunération
symbolique" de chaque contributeur pas assez forte. Cependant l'outil
développait des fonctionnalités cartographiques intéressantes et faudrait faire
preuve d'une mauvaise foi gigantesque pour nier que le projet reposait sur une
grande idée. Tous les Yooyoo de 2007 sont là pour le prouver.