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No-cétacé’s land

Publié le 04 septembre 2008 par Suzy S

La baleine bleue est un mammifère marin qui se balade généralement seul et nonchalamment au large des océans. Mais il arrive aussi parfois que cet animal préfère se déplacer en banc dans la rue du faubourg de Roubaix, voir en meute, selon le taux d’agressivité.

Lorsqu’un petit poisson, lui aussi en cale sèche dans les rues lilloises, voire un béluga albinos fuyant le soleil, se retrouve derrière, à la bourre, sur le même trottoir… Bah on ne donne pas cher de sa peau.

J’étais donc, tout béluga albinos qui ne bronze pas que je suis, en train de marcher tranquillement dans la rue en direction de la station de métro. Fouillant mon sac à la recherche de la carte de transport perdue, des clefs du bureau et de Djodjo l’Ipod, je me suis retrouvée derrière une de ces fameuses meutes comptant 3 spécimens. Là, 2 solutions s’offrent à moi :

1 - S’il n’y a pas trop de voitures garées le long de la route, je peux tenter un risqué mais savant décrochage, doublant les créatures fortement volumineuses et ainsi continuer mon chemin.

2 - Si le chemin est bloqué de toutes part, je ne peux que prendre mon mal en patience, ralentir le pas et rester derrière.

Ayant une affreuse BMW en panne abandonnée (Jeu : trouver les 2 euphémismes dans la phrase : affreuse BMW en panne) depuis bien 3 mois à côté de moi, je ne pouvais que prendre cette 2nde option.
Seulement ce qu’on ne sait pas, c’est que la baleine bleue est :

1 - Franchement conne ?
2 - Franchement chiante ?
3 - Franchement de mauvaise foi ?

Les 3…

Après bien 50m derrière les baleines (non, la BM ne faisait pas 50m mais il y avait bien 50m de voitures garées derrière elle), j’ai senti comme un léger agacement, tant chez moi que chez elles. Je n’ai pas cherché à leur faire sentir qu’elles gênaient, je tiens bien trop à la vie pour ça, je suis d’ailleurs restée à une distance raisonnable de ce trio gagnant, jugeant préférable de garder un no-cétacé’s land de sécurité. Cela me permettait en plus de ne pas trop entendre cette discussion sur Bernard qui avait engrossé Jennifer mais qui s’était barré en lui demandant de prouver qu’il en était le père.
Tout un programme…
Mais je m’égare.
Où en étais-je ? Ah oui ! Le banc de baleines !

Imaginez donc la situation. 3 baleines (de 60kg, fringues comprises mais qui prenaient toute la largeur du trottoir pour marcher tant elles dandinaient du cul et balançaient leurs sacs à main) sont en train de longer la rue du faubourg de Roubaix à Lille et derrière elles, un béluga albinos à tendance fataliste se dit qu’il pourra toujours courir entre la station de métro d’arrivée et le boulot pour rattraper le retard… Rien de bien méchant à première vue.

Et pourtant, il semblerait bien que le béluga albinos en mode silencieux ai fauté quelque part. Ou du moins que sa présence ai irrité les baleines car aux environs du bureau de poste, devant le SDF gardien de vélos qui ouvre gentiment la porte automatique (cherchez pas à comprendre, moi j’ai laissé tomber), l’une d’elle s’est sauvagement retournée sur le béluga albinos avec son air de méchante baleine mangeuse de dauphins et a littéralement craché (on va dire que c’étaient des embruns) un « Putain mais tu vas arrêter de nous suivre comme ça ?! T’es trop chiante le boulet ! » J’ai du les « suivre » encore 20 mètres pour atteindre la station de métro et à ce moment là j’ai entendu un « ah bah enfin elle dégage ! Quelle connasse celle-là ! »

J’avoue, j’ai pas compris… Le SDF non plus… Et je suis arrivée avec 15 minutes d’avances au boulot. Ca non plus j’ai pas compris…

Au fait, ça existe les bélugas albinos ?

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