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Just talk with JEREMIE WERNER

Publié le 04 septembre 2008 par Kanthos

Just talk with JEREMIE WERNER
Jérémie Werner nous a contacté pour présenter son travail, et à la vue de celui-ci, on n'a pas résisté à lui poser quelques questions. Depuis quatre ans, il exerce les fonctions de webdesigner, infographiste et directeur artistique indépendant. Les travaux présentés sur son portfolio "sont guidés par une même envie : créer des images riches et pleines de détails, où le sens rejoint l'esthétisme».
Petites explications...
- Ton site s'appelle « évasion » et c'est une notion récurrente dans tes travaux, tout comme celle du mouvement (beaucoup de diagonales ou de « vent » qui dynamisent tes illustrations), pourquoi tant cette envie de s'échapper?
Lorsque j'ai commencé à chercher un pseudonyme, j'ai essayé de définir ce que représentait pour moi le design graphique. C'est tout naturellement que ce mot m'est venu, car il symbolisait à lui tout seul ma façon de designer : s'isoler dans une bulle, réfléchir et créer en s'échappant de la réalité pour se concentrer sur l'essentiel.
Bien sûr, comme toute passion on peut considérer qu'il s'agit d'un échappatoire, mais au fond l'idée n'est pas réellement de fuir quelque chose mais plus d'aborder le monde différement.
- Tu as imagé la chanson de U2 « sunday bloody sunday » pour une expo. On peut y voir le reflet d'une ville, un avion, une étoile faites de gouttes de sang, n'aurais tu pas été affecté par le 11 septembre? On a l'impression que pour toi ce bloody sunday irlandais est un peu loin et que tu t'es raccroché à un truc plus concret pour toi... (possible que je me trompe totalement!)
A travers ce poster, j'ai vraiment recherché une illustration de la chanson dans son contexte, mais d'une façon plus large on peut y voir un rapprochement au terrorisme.
L'idée principale était de comparer les évènements tragiques de cette époque à une sorte de migraine, un mal de tête permanent ressenti par ceux qui le vive au jour le jour.
Les textes de la chanson résonnent et se mélangent à différents éléments en rapport à la guerre. L'étoile rouge formé de gouttes de sang, rappel le prix à payer d'une révolution. Il y a une sorte d'agitation qui s'oppose au calme, comme-ci au fond on ne pouvait rien faire sauf lancer un appel à l'aide, un cri de détresse, Sunday Bloody Sunday.

Just talk with JEREMIE WERNER

- Parlons de "Beyond the surface", est ce un autoportrait?
Il s'agit bien d'un autoportrait réalisé pour la compétition du même nom organisé par TOCA ME. Plutôt que de prendre le parti de simplement représenter le physique ou la personnalité, j'ai essayé de faire les deux.
Montrer les apparences, et laisser transparaître ce qu'il y a derrière. Une façon de se présenter en deux temps comme dans la réalité : les gens vous observent tous les jours mais peu seulement connaisse votre véritable façon d'être, qui ne se devine que légèrement.

- Autre symbole récurrent, celui de la croix, y a t' il une signification particulière?
Je ne l'utilise avec aucune signification particulière, c'est juste un symbole que je trouve très intéressant graphiquement car très fort.
- Ton blog est très surprenant, vraiment très complet, j'ai été agréablement surprise. Comment ta passion pour le graphisme a t' elle commencée?
J'ai découvert le design graphique un peu par hasard alors que je m'orientais plutôt vers le développement. J'ai une formation autodidacte, alimentée jour après jour par ma passion et ma curiosité.
Après avoir appris le développement web, j'ai eu envie de rendre mes applications plus esthétiques et j'ai découvert Photoshop.
Comme beaucoup j'ai été surpris des possibilités techniques et j'ai commencé à expérimenter. Au fur et à mesure de mes recherches, j'ai découvert qu'il existait de théories, que tout n'était pas du au hasard, que la typographie avait un sens, etc...
Au final j'ai l'impression de chercher sans cesse de nouvelles choses, de veiller à l'affût de la moindre source d'inspiration.

Il y a un peu plus de deux ans, je me suis dis qu'il pourrait être intéressant de faire partager aux autres ce que j'ai eu du mal à trouver moi même, et c'est ainsi que mon blog a vu le jour.
Just talk with JEREMIE WERNER

- J'ai vu que tu aimais Michel Gondry, sûrement parce que c'est un as du « collage », et on en retrouve beaucoup dans ton travail. Es tu influencé par le cinéma? ou bien d'autres arts tels que la musique, l'architecture...
J'adore vraiment le collage, je trouve ça très intéressant de créer avec des matériaux de récupération.
Bien entendu je suis très influencé par l'histoire de l'art, Kurt Schwitters en tête, mais aussi par tous les autres moyens de création. Chaque médium dispose de ses techniques et de ses limites, et offre ainsi différentes possibilité créatrice. Il est amusant d'essayer d'adapter une technique à un autre médium, et de voir ce qu'il se passe.
Au jour d'aujourd'hui, je pense que je suis très influencé par la photographie, notamment pour ses cadrages. C'est une grande source d'inspiration pour composer des illustrations
.
- A propos de musique, tu as travaillé deux fois avec TTC (le collectif tekno et pas hip-hop comme vous seriez tenté de le croire!), ça doit plutôt bien coller entre eux et toi. Comment c'est arrivé?
C'est né d'une passion commune pour la musique : j'aimais beaucoup leur style et c'est tout naturellement que je les ai contacté pour travailler avec eux.
- Y a t' il certains artistes qui t'influencent plus que d'autres?
En ce moment je suis fasciné par le design numérique où la machine devient exécutant, voir acteur de la création. De l'illustre John Maeda à Praystation ou Flight404.
Le langage processing est tout simplement passionnant, et offre des possibilités créatrices nouvelles, notamment à travers la visualisation d'information !

- Et pour finir, quels sont tes projets pour le futur (proche et lointain)?
Essayer de trouver plus de temps pour des expérimentations personnelles, le travail étant de plus en plus conséquent ce n'est pas forcément évident.
Merci à Jérémie d'avoir répondu à nos questions.
www.evasion.cc



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