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Campus UMP

Publié le 07 septembre 2008 par Malesherbes
Ce dimanche soir, sur France 2, un journal télévisé ordinaire. Au menu, le Campus UMP que, malgré l’initiative ébouriffante des intéressés, on s’obstine à appeler Université d’été. On fraternise, on s’embrasse, on s’aime, nous en pleurerions presque d’émotion. Quelle merveille ! Le gouvernement que nous soutenons a fait soixante réformes en un an. Bigre ! Quel bonheur d’avoir un leader ! Ah, tiens, je ne savais pas que le Président de tous les Français pouvait aussi être le leader d’un parti politique. Allons-y, comme on n’a rien de vraiment consistant à avancer, tirons quelques bordées sur ces pauvres socialistes, occupés à s’entre-déchirer. Ici, j’interviens : c’est vrai, le PS est ridicule mais qu’est-ce que cela peut bien leur faire ? Ils devraient s’en réjouir, cela leur facilite la tâche. Ils regrettent peut-être de ne pas avoir des adversaires à leur mesure, qui les stimulent, les incitent à se dépasser. En fait, ils n’en ont pas besoin, ils sont tellement bons.
Voilà que notre ministre des Armées se pose des questions sur le fichier Edwige, histoire sans doute de montrer que le Nouveau Centre n’est pas tout à fait la même chose que l’UMP. Notre ministre de l’Intérieur ironise, s’étonnant que M. Morin n’ait pas trouvé son numéro de téléphone depuis le 1° juillet pour la questionner. C’est vrai, mais pourquoi n’a-t-elle pas répondu à cette question lorsqu’il la lui a enfin posée ? Sans doute parce que, malgré ces mois de vacances où elle avait eu tout loisir de réfléchir à une réponse convenable, elle en était bien incapable.
Après ces amuse-gueules, le morceau de résistance, notre aspirant premier ministre, le doux, tendre et persuasif Xavier Bertrand. Beau morceau d’éloquence, quelle fierté, le RSA qui va remettre au travail des milliers de personnes, grâce à une contribution mesurée sur les revenus du capital. Et le bouclier fiscal ? une mesure de salut public, pour inciter les riches à dépenser leur argent en France plutôt qu’à l’étranger. Au fait, depuis qu’il a été institué, combien de contribuables fortunés qui avaient déserté ont réintégré notre pays, qui se trouve aussi être le leur, et pour la défense duquel des soldats donnent leur vie ? Et, inversement, combien de ces mêmes pourvoyeurs de recettes fiscales ont depuis disparu de notre rôle des contributions ?

Et maintenant, le summum de ce numéro d’équilibriste, Edwige. Aucune raison de s’inquiéter, ce n’est que le fichier des Renseignements Généraux. Il y a foule de contrôles, la CNIL, le Conseil d’État. Ce n’est qu’un prolongement de ce qui existe depuis 1991. Notez l’habileté, ce n’est pas nous, c’est la Gauche. Et moi qui croyais que ces incapables se souciaient comme d’une guigne de notre sécurité, à la différence de nos anges gardiens depuis 2002 ! Ah, mais, un prolongement ! Qu’est-ce à dire ? Si c’est pareil, pourquoi changer ? En fait, si Edwige est informatisée, si elle est nourrie à partir de divers fichiers mis en relation, elle a la capacité de stocker infiniment plus de données, qui pourront être traitées. C’est non seulement que l’on pourra consulter ces données beaucoup plus aisément mais qu’il sera facile aussi d’effectuer des recherches impossibles à mener sans cet outil. Il est vain, et mensonger, de dire que tout sera contrôlé.
Un père de famille qui ne veut pas risquer d’accident avec des armes à feu n’en détient pas. Il en va de même ici. Pour éviter que des données personnelles sur des individus non suspects ne soient détournées, il n’y a qu’un moyen, ne pas les collecter.

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