il fait juillet à n’y pas croire
elle tombe
la petite pluiefine
et tendresur le noisetier
le pin
les lauriers-palme
les rhododendrons
les orangers du mexique
les cerisiers
les ardoiseset là jusqu'où mes yeux ne vont pas
sûrement
elle tombe aussi
sur les tilleuls
les aubépines
les lavandes
les rosiers
le cerisier
les lauriers-palmes
les merisiers
le noyer
les hémérocalles
les bleuets
les bignoniassûrement
elle tombe
sur toutes les graminées
dont je ne connais pas le nom
ni les petites herbes
dont je ne connais pas non plus le nomelle tombe
dans le bassin
dans les grandes lessiveuses en zinc
dans les arrosoirs
sur les marches en pierre des perrons
sur la marquiseelle tombe
dans les gouttières
jusqu'au grand réservoir
elle entre dans la terreelle coule
jusqu'aux rivières
jusqu'aux rus
jusqu'aux sourceselle vit sa vie de pluie
sans nulle préoccupation
de météorologieni du mois où elle
tombeen compagnie de
Yves Charnet, Petite chambre, La table ronde, 2005, p.112
cueilli ici
orsay mardi 3 juillet 2007
©Maryse Hache, texte inédit, droits réservés.