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Tout va-t-il trop bien?

Publié le 12 juillet 2007 par Geneviève Brunet

Décryptages

3 mai 2007

L'économie suisse va bien, tellement bien qu'on peine à en prendre conscience ! Peut-être parce que la reprise des embauches ne s'est pas accompagnée de hausses des rémunérations réelles pour la plupart des salariés…

Reste que la majorité des indicateurs économique sont au vert vif. Jean-Pierre Roth, le président de la BNS, a ainsi pu dérouler une énumération de bonnes nouvelles à l'occasion de l'assemblée générale de l'institution.

La croissance, de 3% annuels en termes réels, dépasse sa tendance de long terme. L'emploi a augmenté, entraînant une baisse graduelle du chômage. La hausse des prix reste inférieure à l'objectif de 2% fixé par la BNS. Mieux: au cours des 10 dernières années les exportations ont progressé de 80%, soit 5 fois plus vite que le PIB. Au point que les surplus traditionnels des échanges de services - largement dus à la finance et au tourisme - sont maintenant complétés par des excédents d'échanges de biens, l'horlogerie, les machines ou la chimie ayant réussi à présenter une offre compétitive à l'étranger. Le solde de la balance des biens et services a ainsi fait un bond spectaculaire: progressant de 17 à 37 milliards de francs en 10 ans; soit de 4,6 à 8,3% du PIB. La chose vaut la peine d'être notée, dans un pays réputé cher à la production…

Autre avantage acquis de ces dernières années: l'arrivée de l'euro a mis le franc relativement à l'abri des mouvements spéculatifs. De quoi permettre à la BNS de maintenir, sans vraiment le dire, une évolution de la valeur de la monnaie à un juste milieu entre le parcours de l'euro et celui du dollar…Globalement, la valeur extérieure du franc a baissée: l'indice du cours réel, pondéré par les exportations vers plus de 24 pays, a fléchi de près de 10% ces 5 dernières années.

Bon, si tout va aussi bien; aucune raison de s'inquiéter? Si: de l'optimisme béat des intervenants sur les marchés !  Un optimisme qui engendre une situation inhabituelle de faible volatilité et de primes de risques au plancher.

A somnolence tranquille, risque de réveil brutal en cas de choc. Le Grand Argentier helvétique rappelle que "l'histoire a montré que les retournements de situations sur els marchés des changes interviennent souvent par surprise". Quant au franc, il a "tendance à réagir à l'excès en période d'incertitude."

Un spéculateur averti en vaut deux: quand tout va trop bien, l'instinct de survie s'émousse. Gambades de la Bourse, joyeuse croissance et quasi plein emploi n'auront qu'un temps. Ce n'est pas une raison pour les bouder.


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