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Vannes-St Martin de Ré

Publié le 15 septembre 2008 par Laurent Carré

Vannes-StMartin-09

Ce mois de septembre ne s'annonce pas fameux pour sa météo et après quelques jours de beau temps sur fin aout qui nous ont permis d'aller visiter la côte sud de Belle-île et même de nous y baigner, il fait de nouveau bien gris sur Vannes. Les prévisions nous donnent de l'ouest force 4-5 avec localement 6. Pour descendre sur l'île d'Yeu cela se présente plutôt bien mais ce ne sera pas confortable. Avec un coefficient de marée de 101, nous attendons une des dernières ouverture du pont de Kerino pour quitter le port de Vannes et ainsi descendre la golfe du Morbihan poussé par la marée descendante. Et pour pousser cela pousse, nous faisons 12 nœuds sur le fond entre les Grands Moutons et Port Navalo. Sorti du Golfe, le vent annoncé est bien là et Sassandra se cale à 6,5 nœuds avec toute la toile, les voiles bien débordées avec 14-16 nœuds de vent apparent par le travers qui vont progressivement monter à 18-20 nœuds. Nous passons les Grands Cardinaux, à l'est de Hoedic, sous la pluie et dès que nous quittons l'abri de l'île la mer commence à être assez forte. Pluie, vent et mer agitée, voilà un cocktail qui ne plaît pas beaucoup à l'équipage, surtout quand il réalise qu'il reste encore 6 heures de navigation avant d'arriver sur Yeu.

Arrivé au sud de la Loire, le vent tombe un peu et le ciel se dégage rendant les conditions un peu plus agréables. Du coup on met la ligne de traîne à l'eau et malgré une vitesse autour des 6 nœuds, 3 maquereaux y laisseront leur vie. Vers 18h30 nous commençons à apercevoir le relief de l'île et à 21h nous sommes amarrés au ponton à Port Joinville.

Réveil sous le soleil avec un vent de sud-ouest timide. Quelles sont les options pour continuer la route ? Même si les conditions de vent semblent idéales pour une route directe il est déjà tard et nous risquons d'arriver après la fermeture des portes à St Martin. De plus l'équipage n'est pas très chaud pour une deuxième journée complète d'affilée, car il faut bien compter une bonne dizaine d'heures pour rallier St Martin sans escale. Ce sera donc les Sables d' Olonne pour aujourd'hui, mais demain risque d'être plus dur car le retour de vents forts est annoncé. Départ en fin de matinée, route sous voile au bon plein et arrivée devant le chenal des Sables à 16h30. Pour corser une journée qui s'annonçait trop calme, le câble d'accélérateur nous lâche. heureusement le vent est portant et nous pouvons rentrer aux Sables moteur juste embrayé. Au diner, dégustation des maquereaux pêchés la veille.

On attaque de bonne heure le changement du câble avec l'aide d'un chantier voisin qui a bien voulu nous prendre en priorité ce matin. L'opération est un peu plus compliquée que prévu car câble suit un circuit compliqué mais vers 11h30 le bateau est de nouveau prêt à naviguer. Pendant ce temps, le vent prévu c'est bien installé et nous observons des rafales à plus de 20 nœuds dans le port bien abrité. On se cale l'estomac et on s'équipe sérieusement (les harnais sont de sortie), on prépare le premier ris dans la grand-voile et on s'élance sous l'averse qui commence. La grand-voile est envoyée immédiatement dans le port car je crains que ce soit beaucoup plus compliqué dehors. Nous sommes à marée basse et le chenal des Sables très réduit et l'étroitesse du chenal nous fait croiser de près un voilier qui rentre; ses occupants nous regardent d'un drôle d'air en nous lançant "c'est pas le moment de sortir, c'est pas bon dehors!". Effectivement, dès que nous quittons l'abri de la jetée St Nicolas, nous recevons une claque par tribord et Sassandra se met à gîter et à accélérer brusquement. Je choque la grand-voile, coupe le moteur et déroule un petit bout de génois. Nous sommes déjà à 7,5 nœuds! La suite va s'annoncer sauvage! Le vent oscille entre 22 et 30 nœuds et la vitesse fond n'est pas repassée en dessous de 8 nœuds avant l'atterrissage sur l'île de Ré. Le bateau se comporte bien et reste bien stable ce qui permet de garder le pilote; il lofe légèrement dans les risées ce qui amène le génois à la limite du faseillement et à la descente sur la vague Sassandra commence à partir au surf en faisant vibrer coque et safrans. Les creux font entre 2 et 3 mètres et les crêtes commencent à déferler, le spectacle est magnifique mais malheureusement l'équipage n'en profite pas: la rudesse des éléments lui a fait déclarer forfait. Pour le réconforter, j'indique que nous ne mettrons pas longtemps à rallier St Martin.  En effet après des pointes à plus de 9 nœuds, aidé par les courants, nous voici rapidement à l'abri de l'île de Ré et la mer est déjà beaucoup plus calme quand nous passons devant le bois de Trousse-Chemise et l'entrée du fier d'Ars et tout de suite nous arrivons sur la tourelle des Ilattes au large de la pointe du Grouin puis nous entrons dans la rade de St Martin.

Au moment de d'affaler les voiles, la pluie se met à tomber à verse: quel été ! Un petit coup de VHF pour s'assurer que les portes sont ouvertes et nous commençons à entrer dans St Martin suivi par un voilier original, au look rétro mais de construction moderne et qui fera l'objet de développements dans de futurs articles. Quelques minutes plus tard nous voilà amarré à couple, en 3ème position, dans le port à flot de St Martin de Ré. Il aura fallu moins de 4 heures y compris toutes les manœuvres pour aller de Port Olona à St Martin.


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