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[critique coup de coeur] Harold (2008)

Par Anagbmf

Harold. Harold est un jeune garçon de 13 ans, chauve et pas franchement chanceux mais qui s’est fait à l’idée. Après un déménagement, il se lie d’amitié avec le concierge de son collège qui va lui prouver que même lui, il peut réussir dans la vie. Harold, c’est donc le nom de ma bonne surprise de la semaine. Je suis assez cliente de ce genre de comédie indépendante, donc c’était pas difficile. Mais lorsqu’on traite de l’acceptation d’un héros en société, on tombe souvent dans le drama immonde et dégoûlinant de compations. Pour moi, Harold est un de ces petits bijoux du ciné indie américain. Harold, Harold, Harold… C’est aussi une des victimes des embouteillages à l’entrée des boîtes de distribution : difficile de savoir qu’il est sorti dans l’anonymat en Juillet dernier aux Etats-Unis…

Il est l’oeuvre écrite de Greg Fields, décédé en 2002, dont on pouvait ne pas attendre grand chose lorsqu’on sait qu’il écrivait pour La fête à la maison…2002, 2008…On imagine la difficulté à financer un tel projet.
Tous mes ingrédients fétiches sont là :

1°) Les caméos. Fred Willard (du SNL de 2004 à 2005) ou encore Chris Parnell (Walk Hard, Hot Rod, le … SNL de 1998 à 2006). Devinez quoi? T. Sean Shannon, le réalisateur du film a travaillé au SNL de 1996 à 2006.

D’ailleurs, la scène entre Fred Willard et Spencer Breslin est à mourir de rire. On sent à 10 kilomètres le jeune acteur intimidé par Willard… Bon, j’ai pas dit qu’il y avait une raison!^^

    2°) Les clins d’oeil. Harold, jeune garçon de 13 ans, emménage à côté d’une vieille femme nommée…Maude. Maude, un peu plus chaudasse que l’héroïne d’Harold et Maude est d’ailleurs complètement, vraiment, totalement hilarante.

    3°) Le réel investissement de l’équipe soudée qui s’est démenée pour finaliser le projet. Les acteurs sont fabuleux, by the way. Ravie de retrouver la jeune Nikki Bons, vue récemment dans le remake sirupeux de Hairspray…Et surtout. SURTOUT. Cuba Gooding Jr. Le génial Cuba Gooding Jr en concierge à la coupe dépassée.

    Oui, Harold est une bonne surprise. Bonne surprise : dans une comédie de ce type, le shéma narratif est souvent le même.
    1°) Le héros (joué par Spencer Breslin, donc, accessoirement grand frère de la Little Miss Sunshine Abigail Breslin) se sent bien où il est et est déplacé dans un monde inconnu où tout le monde se moque/le haït.
    2°) Le héros doit se battre contre les gens, il se fait quelques amis. Et là, patatra, un événement du type sang de cochon sur la robe de bal arrive et fout la merde.
    3°) Le héros remporte une victoire et ses détracteurs deviennent les nouveaux loosers ou sont contraints de s’excuser. La roue tourne en somme.

    Si ici, le shéma est approximativement de cette trampe, le héros montre une telle joie de vivre que son combat pour s’imposer en devient presque un élément secondaire de l’histoire. Finalement, le retournement de situation est facile, rapide, ce qui confert à l’histoire une bonne humeur constante. En gros, ni gros drama, ni gros mélo, ni gros mélo-drama. Un régal.


    Donc il suit un shéma narratif classique tout en essayant de le transgresser, de lui donner de la lumière et ça fonctionne très bien. L’histoire d’un enfant qui vous prouve que l’on vit (et non pas que l’on PEUT VIVRE) aussi quand on a une différence physique. Je trouve l’anti-drama parfait, il sert parfaitement le scénario. D’ailleurs, le kiddo a la meilleure explication sur ce qu’il se passe lorsqu’on a un handicap et que les gens font un effort : « Ce n’est pas que les gens m’acceptaient, c’est qu’ils m’aimaient vraiment ».

    L’enfant lui, n’a pas que les cheveux en moins pour faire plus vieux : les vêtements, le dos voûté, le caddie, le regard de son entourage qui le vieillit complètement et inconsciemment. Même son humour est profondément adulte… « - Come on, Harold, can’t you be a regular kid?? -Regular? I’m very regular : 8.30 every morning! »Bon en tout cas, sa capacité de répartie. Les situations insolites sont à croquer (du Playgirl au quiproquo avec l’épicier)… L’idée n’a pas grand chose à faire dans ce paragraphe mais il fallait bien que je le place quelque part^^.

Le chapitrage du film n’est pas aussi pertinent que dans une oeuvre comme The Royal Tenenbaum, mais peut importe. La voix-off, elle, trouve son rôle, ce qui est souvent délicat ; le choix n’étant pas toujours justifié. Ici, elle ne porte pas le sceau de la morale, chose fondamentale pour moi.

Petite question cependant : si la voix-off dure tout le long du film, il arrive à un moment où Harold ne s’adresse plus à la caméra. Intégration réussie ou maladresse? On a du mal à le deviner.



(Pour mes non-lecteurs pervers^^)



Donc, en bref et en spontané, dans l’idée Je ne vais pas en faire des tartines : une bonne petite comédie indépendante qui, à défaut de révolutionner le genre, lui rend hommage. Une bonne équipe, un travail dévoué, un scénario qui tient la route. Pas de drama, pas de morale dégoulinante, pas de trop gros clichés. Bien! Très bien! A conseiller autour de vous

;)

Comédie indépendante

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