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Nouvelle Gauche – Benoit Hamon… sans moi.

Publié le 23 septembre 2008 par Marc Vasseur

 


elephant mourrant
Voilà depuis hier soir 17heures, les dés étaient jetés. En quelques heures, je suis passé d’un sentiment d’espoir à une déception certaine.

Des contacts au diktat du Pole écologique (4 portes paroles pour eux 1 pour NG, en nous accordant 5 paragraphes dans un texte qui nous aurait été présenté ce
midi et un communiqué de presse n’attendant plus que notre signature)… on voit toute de suite la limite dans cette "volonté de rénover les pratiques démocratiques" (au passage on pèse 800 signataires, eux 250 mais on n’a pas de grands élus) , il y avait urgence de trouver une solution pour tenter de faire exister nos idées. Hélas, il y en avait peu.

Après un dernier assaut de Benoit Hamon… Pierre Larrouturou a dit « OK »… nous en avons discuté… sur la forme, je comprends ce choix et peut le partager ; sur le fond, je ne m’y retrouve pas. Ne prétendant à rien, étant « réapparu » dans une certaine mesure dans le paysage socialiste parce que je crois aux idées de Nouvelle Gauche, il était alors temps de retourner à mon rôle de spectateur engagé.

Pourquoi je ne suis pas Pierre ?

Depuis de nombreuses années, je suis un ardent partisan d’une profonde révolution de nos pratiques politiques et plus particulièrement celles du PS. Pour moi c’est Le préalable non négociable pour qu’enfin le PS puisse se doter d’un projet longuement débattu avec tous les militants mais aussi avec le monde extérieur (citoyens, syndicats, intellectuels…). Sans cela, les stratégies de postures perdureront et le parti continuera son lent déclin, tel un corps désincarné flottant sur un fleuve sans idées.

Ce postulat est peut-être faux mais c’est ma conviction profonde… Sans démocratie interne effective, point de salut. Le monde a changé, les citoyens ont changé… le Parti Socialiste non.

Il ne s’agit pas de me parer du costume d’un hypothétique chevalier blanc seulement d’affirmer une volonté et de préciser les outils à mettre en œuvre pour répondre à cette urgence démocratique. Le fait que NG ne puisse déposer de motion avec 800 signataires pour sa contribution témoigne de l’archaïsme des pratiques du PS... et si il n’y avait que cet exemple.

Aussi, je n’ai trouvé trace de ce soucis dans la contribution de Benoit Hamon et ce ne sont pas les pratiques du NPS ou de Rénover Maintenant (n’oublions pas qu’ils ont bâti leur fond de commerce pratiquement sur cette seule question… et j’ai d’ailleurs modestement contribuer à la mise en place de NPS dans le Nord) qui sont là pour me rassurer, ni celles du MJS. Et même si au final dans la motion, ils en causent parce qu'il le faut...

Certains m’ont dit mais tout le monde est d’accord là-dessus, dont acte mais sur quoi et sur comment… très honnêtement en étant un peu dans cette préparation de congrès… je ne n’ai pas le sentiment que les choses ont furieusement changé, je serais presque tenté de dire au contraire, elles ont empiré. Pour le coup, le fabiusien Laurent Bachelay n’a pas tort quand il conseillait « un GPS pour s’y retrouver et un sac à vomi parce que ça va tanguer » et il reste un mois et demi (source 20 minutes
23/09/2008 p4).

Voilà ma première raison.

La deuxième tient au fait que je ne partage pas les propositions de Martine Aubry et comme toute vraisemblance, la Motion Hamon-MNL terminera chez elle… Pourquoi, tout d’abord elle a appuyé sa démarche sur les deux fédérations dont on peut légitiment s’interroger sur leur capacité à mener le débat depuis une bonne trentaine et sur ce socialisme municipale en valeur cardinale de notre combat. Désolé mais je n’en suis pas. D’autre part, je ne conteste un des postulat de départ de Martine Aubry qui tient sur cette sempiternelle recherche de croissance… C’est bien plus que cela qu’il nous faut, c’est bâtir des outils théoriques et mettre en œuvre des politiques qui nous permettent de proposer une alternative durable et crédible…

En quelques mots, l’enjeu n’est pas la croissance par l’innovation ou je ne sais quoi mais bien quel modèle de développement pour demain pour nos sociétés. Et dans ce contexte, je ne suis pas certains que ceux qui ont présidé au programme présidentiel du PS de 2006 soint les mieux placés pour mener cette réflexion de fond qui impose de sortir des seuls bureaux de Solférino.

Dans ces conditions et en conscience, je voterai « Tous ensemble, soyons fiers d'être socialistes» et en aucun cas contre Martine Aubry.

A la lecture de cette motion, plusieurs éléments me donne à croire qu’il y a une volonté de changer nos us et coutumes. Maintenant, je ne suis pas non plus dupe, il y a aussi dans ses soutiens des poids à fort pourvoir d’inertie…

J’observerai la suite des évènements avec mon œil souvent critique mais sans jamais oublier mes convictions personnelles.

Maintenant, le congrès se passera sans moi. J’en ai marre de ce merdier d’ego où le positionnement personnel surdétermine les choix politiques.

Pierre conserve toute mon amitié, toute mon estime et si d’aventure la tournure des évènements venait à changer, je me situerai encore à ses cotés… mais là, je le répète, ça fait 20 ans que je connais cet appareil… et c’est au dessus de mes convictions, au dessus de mes forces... j'ai besoin d'oxygène !!!

PS : vous pouvez allez lire l'envers du décor chez celle qui est une moitié de moi-même...


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