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Une découverte majeure

Publié le 15 juillet 2007 par Nicolas Thierry

mamouth

Un bébé mammouth dans un état de conservation exceptionnel a été découvert dans la péninsule de Iamal, dans le nord de la Russie, a annoncé lundi la directrice adjointe du musée Chemanovski à Salekhard (nord). C’est un éleveur de rênes du peuple Nenets du nord de la Russie, Iouri Khoudi, qui a découvert l’animal à la mi-mai encore congelé par le permafrost quelque 10.000 ans après sa mort, a expliqué Mme Fedorova. Il s’agit du troisième jeune mammouth ainsi retrouvé en Russie. Un bébé de trois à quatre mois avait été découvert dans cette même péninsule de Iamal dans le Grand nord russe il y a une vingtaine d’années et un autre avait été trouvé en Iakoutie, en Sibérie, tous deux moins bien conservés que ce dernier, a rappelé Mme Fedorova. En effet, celui-ci pourrait s’avérer être une des découvertes les plus importantes depuis bien longtemps.

Le spécimen qui serait mort il y a environ donc 10 000 ans, affleurait du sol gelé de la péninsule de Yamal. Il s’agit d’une petite femelle âgée de 6 mois, qui pèse 65 kg pour une taille de 85 cm et une longueur de 130 cm. Seules la queue et les oreilles semblent avoir été rongées, probablement par des prédateurs, tandis que sa trompe, ses futures défenses et des touffes de poils au niveau des pattes sont intactes.

Une équipe internationale comprenant entre autres le Français Yves Coppens (codécouvreur de Australopithecus afarensis “Lucy“) et le Hollandais Dick Moll doit bientôt se rendre sur place afin de procéder à des études de biologie moléculaire et de génétique sur ce spécimen.

La façon dont les carcasses de mammouth émergent du permafrost gelé a donné naissance à diverses légendes. Les pointes des énormes défenses, dressées à la verticale pour la plupart des espèces, apparaissent alors en premier et ont fait croire à certaines populations comme les Yiakoutes que ces animaux vivaient sous terre et mouraient en cas d’exposition au Soleil. Le mot ‘mammouth’ vient de cette légende, et signifie “ma nuit” en Estonien.

Un spécimen découvert en 2002 à Yukagir (datant de 18560 ans) avait ouvert la voie à un possible clonage afin de recréer l’animal préhistorique mais les cellules s’étaient avérées trop dégradées par le froid pour permettre cette manipulation.

Cette nouvelle découverte fait renaître l’espoir de certains scientifiques : des poils sont encore présents sur la peau de la dépouille et ceux-ci devraient servir à la reconstruction de l’ADN nucléaire.De plus, ce bébé mammouth est plus récent que le précédent (10 000 ans contre 18560 ans) ce qui peut laisser penser que les cellules seront en bien meilleur état.

Reste maintenant à trancher la question philosophique et éthique d’un potentiel clonage d’un animal préhistorique.


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