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Angoisse (06)

Publié le 25 septembre 2008 par Osmose

Un milieu anxiogène

Depuis la naissance, l'homme se trouve engagé dans une interaction avec le milieu. Ce milieu, physique et/ou psychologique, est plus ou moins anxiogène: il éveille, suscite, excite plus ou moins l'angoisse.

Or, notre civilisation est considérée comme très anxiogène: elle sollicite grandement l'angoisse.

Quelques facteurs

Parmi les facteurs anxiogènes de notre société, il y a avant tout ce qui en constitue le moteur: la société de production/consommation dans laquelle nous vivons. L'homme se trouve engagé dans une course dont il ne voit pas la fin : produire toujours davantage pour consommer davantage.

L'économie est la seule grille explicative et justificative qui soit acceptée dans notre société. Le conditionnement des individus est tel que nous avons même du mal à imaginer qu'il puisse en être autrement.

La pression qui est faite sur l'individu pour augmenter toujours davantage la production et la consommation est source d'angoisse. Et plus particulièrement, à chaque fois que l'individu éprouve le sentiment de n'être plus en mesure de répondre à la pression. Parmi les facteurs d'angoisse de notre civilisation, il y a aussi la surstimulation.

La simple stimulation n'est pas anxiogène - elle ne provoque pas l'angoisse. Elle répond, au contraire, à un besoin: celui d'explorer le monde.

Il y a sur stimulation lorsque c'est le monde qui va vers l'individu: on est alors envahi, sollicité de toutes part, on a l’impression de ne plus s'appartenir.

La compétition dans notre société est aussi un facteur d'angoisse important. La compétition, au-delà d'un certain point, devient une source de violence, plus ou moins contenue. L'individu finit parfois par retourner cette violence contre lui-même: c'est alors la dépression, le voyage au cœur de l'angoisse...

la descente aux enfers.

Un autre facteur: le milieu dans lequel nous vivons nous paraît de plus en plus étranger. Les lieux familiers se transforment très vite. Les visages changent autour de nous. On est maintenant de plus en plus envahi par tout ce qui n'est pas familier par ce qui est étranger.

Tout ce qui souligne notre état de séparation est source d'angoisse.

Par ailleurs, la mobilité, qui peut être une qualité dans une société, devient aujourd'hui excessive: on change de ville, on change d'emploi. On change aussi facilement de conjoint et même d'enfants...

Ce sont les racines des individus sont ébranlées. On finit alors bien souvent par devenir étranger à soi-même, par ne plus s'appartenir.

Un autre facteur d'angoisse se trouve dans le fait que nous vivons de plus en plus coupés de la nature. Le milieu devient de plus en plus artificiel. Nous avons remporté une victoire sur la nature. Mais est-ce une victoire vraiment?

Il y a des êtres qui grandissent dans les villes sans jamais voir d'espaces verts. Dont le ciel est un espace étouffant, toujours découpé par la silhouette des édifices. Dont les pas ne touchent jamais la terre, mais toujours l'asphalte, le béton...

Être coupé de la nature, c'est encore être coupé de la mère. Être coupé de la nature, c'est être coupé de soi-même. C'est être une victime toute désignée pour l'angoisse.

Il y a aussi le choc du futur: un mécanisme paradoxal - à la fois la fatigue des mécanismes d'adaptation et, pour ainsi dire, presque le contraire: le fait qu'on s'adapte à des conditions de vie auxquelles on ne devrait pas s'adapter, parce qu'elles ne sont pas faites pour nous...

Car on s'y adapte au prix de ce qu'il y a de plus précieux en nous: la conscience, qui ne trouve pas à s'épanouir dans un milieu artificiel.

A suivre > Angoisse 7


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