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Italie : Débat sur la longueur des jupes

Publié le 29 septembre 2008 par Chictype

Conséquence des nouvelles lois anti-prostitution en Italie. Voilà où on en arrive. Faut il rire ou pleurer ?

Avec humour, le principal syndicat de police italien a conseillé “aux femmes de Rome de ne pas sortir trop court-vêtues”. Depuis mi-septembre, la croisade contre les prostituées dans les rues de la capitale a en effet ouvert un nouveau débat en Italie sur la “longueur de jupe” autorisée, dans un pays où les femmes aiment s’habiller sexy. Le propos peut paraître burlesque, mais le sujet est sérieux: un projet de loi, qui sera soumis début 2009 au Parlement, prévoit des peines de 5 à 15 jours de prison et 200 à 13000 euros d’amende pour “toute personne exerçant la prostitution ou en profitant (les clients, ndlr) dans des lieux publics”. Et sans même attendre son adoption définitive, des maires, dont celui de Rome, Gianni Alemanno, s’en sont inspirés pour prendre des ordonnances anti-racolage.

Depuis, des amendes de 200 à 500 euros pleuvent par centaines, le soir, sur les grandes artères de certaines villes. Dans la capitale, la mesure a suscité un tollé. Des “travailleurs du sexe” et des associations ont organisé des manifestations. “C’est une mesure terrible car les prostituées devront travailler dans des endroits toujours plus cachés et de moins en moins sûrs. Nous souhaitons au contraire une légalisation de la prostitution”, explique la responsable du Comité pour les droits civils des prostituées.

Quant aux policiers, certains syndicats comme le Sulpm ont traîné des pieds, estimant qu’il serait très difficile de faire payer des prostituées, généralement sans domicile fixe. De plus, le texte les définit comme des personnes dont “les attitudes, les comportements et les vêtements manifestent l’intention de racoler”, ce qui est trop flou, selon le syndicat. Dans certaines villes du Nord, comme Vicenza, où la répression de la prostitution de rue est en place depuis août, les avis sont mitigés. “Dans la zone la plus fréquentée habituellement par les prostituées, on n’en compte aujourd’hui plus que quelques-unes. Mais nous avons conscience que cela ne résout pas le problème, ça ne fait que le masquer”, indique Antonio Dalla Pozza, conseiller municipal en charge de la sécurité. “Il vaudrait mieux autoriser les maisons closes, où un contrôle serait possible et où les prostituées paieraient aussi des impôts”, estime pour sa part Nicola, jeune patron de bar. “Mais l’Église, qui a une influence énorme en Italie, ne voit pas ça d’un très bon oeil, c’est pour ça qu’on ne le fait pas”. De fait, le gouvernement ne veut pas entendre parler de maisons closes, ce qui fait craindre à l’opposition la multiplication de lieux de passe privés échappant à tout contrôle.

Selon les estimations, 50000 à 70000 personnes se prostituent en Italie, dont 65% sur la voie publique. Un tiers sont étrangères (dont beaucoup en provenance de pays de l’Est), et 20% mineures. Leur repliement vers les lieux privés, où la prostitution reste autorisée, suscite de nouvelles inquiétudes: des associations de propriétaires réclament déjà l’interdiction de la prostitution au sein des copropriétés.

Source : La Provence


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