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J'ai passé la nuit avec Nicolas Sarkozy !

Publié le 31 août 2008 par Vivreenislande @vivreenislande
Enfin, une partie de la nuit seulement.
En revanche, lui ne pourra prétendre avoir passé la nuit avec moi.

Et en réalité il faisait jour.

Je clarifie.

La nuit dernière j'ai rêvé de Nicolas Sarkozy.

Si.

En règle générale mes rêves disparaissent dans le néant de l'oubli ou bien se révèlent indescriptibles tant ils sont confus.

Mais là, il n'y avait aucun doute, c'était lui.

Il se présenta à moi qui dormait paisiblement, sensiblement plus décontracté que sur la photo officielle qu'on trouve désormais dans toutes les écoles ; un Président conforme à la posture détendue et prétendument modernisée qu'il donne de lui partout ailleurs, y compris donc dans les songes des inconnus chez lesquels il souhaite s'introduire.

"ça nous fait une belle jambe mon canard"
, diront la plupart.
"Plutôt un cauchemar !"
, diront les autres.
Certes. Dans la famille Sarkozy, j'eus préféré demander la Mère.

Enfin, la femme. Carla, quoi ! Mais elle fût désespérément absente de mes tribulations fantomatiques dans les méandres du pouvoir.

On ne choisit pas ses rêves et encore moins les personnages qui les peuplent.

S'agirait-il d'une campagne inédite de communication suggestive ?

Big Brother aurait-il eu le petit Nicolas pour virtuel frangin ?

Une myriade d'ectoplasmiques Présidents,
traversant l'océan, franchissant les volcans,
triomphant des elfes et des korrigans,
pour délivrer à temps son message militant.
Si les politiques parviennent à nous faire rêver d'eux, je ne vois que l'insomnie pour remède.

Maintenant, pouvais-je taire ce rêve là ?

Je me suis posé la question. Un peu. J'ai hésité. Mollement.
Devais-je révéler cette rencontre nocturne aussi surprenante qu'involontaire ?

J'ai finalement cédé à l'envie de raconter brièvement un rêve qui ne ressemble pas à ceux que diffuse habituellement le projecteur de mon subconscient, l'écran sombre de mes paupières clauses une fois déployé.

Et puis surtout, je n'ai pas résisté à l'envie d'exploiter, de façon assez opportuniste j'en conviens, un vecteur pour le moins original de création de trafic pour mon blog (on compense son isolement insulaire comme on peut !).

Autrement dit un moyen d'augmenter son audience. Après tout ça ne me rendra pas plus riche d'avoir passé une partie de la nuit avec le Président de la République. Pas d'enjeu économique dans ma démarche.

En revanche, n'ayant pas trouvé le moyen de produire des scoops en photographiant mes rêves, je ne serai malheureusement pas en mesure d'afficher les images qui eussent permis d'authentifier ce rêve-là.

Le clin d'œil musical de fin mis à part, que du texte, donc.

Alors, dans mon rêve, je suis un jeune homme.

25 ans à peine, beau, svelte, musclé et d'une rare intelligence.

J'entends mes fans s'étonner : si, si, c'était bien un rêve.

Les songes présentent par ailleurs cette caractéristique d'être souvent des juxtapositions de scènes n'ayant pas nécessairement de rapports directs les unes avec les autres.
En vrac et très succinctement, voici donc les bribes d'images qui me restent et qu'il m'a semblé superflu de commenter.

Cela dit, si certains ont des explications...

Scène 1 :
je me trouve dans une sorte de spacieux appartement, niché au dernier étage d'une tour immense, donnant sur un parc, en compagnie d'une autre jeune femme.
Je crois qu'elle et moi sommes les étudiants d'une école de commerce, sollicités par l'entourage du Président pour nos supposées capacités à monter des partenariats.

Sortes d'experts en rapprochement d'entreprises et autres recherches de synergies.

Dans ce qui ressemble à un bureau, je suis en train d'écouter les conseillers de Nicolas.

La jeune femme s'est ostensiblement affalée sur moi et je suis moi-même nonchalamment allongé sur un canapé, pendant que sur leurs chaises, 3 conseillers transpirants, raides comme des pierres tombales, arborant des cravates aux allures de cordes au cou, exposent leur points de vue au Président, avec la crainte manifeste de voir leurs recommandations enterrées nettes.

Parfois, toujours avachi sur le canapé et la tête lourdement posée sur une main, j'interromps brutalement les sbires avec la décontraction d'un fossoyeur désœuvré et constate, non sans une certaine fierté, que mes savantes explications monopolisent l'attention et le sourire du Président.

L'orgueil narcissique de la jeunesse certainement.

Scène 2 :
dans une autre pièce, je parle avec le Président assis en face d'un écran d'ordinateur. Il m'écoute et me sourit avec un égal intérêt. Je le conseille et il parait convaincu par mes démonstrations. Il m'apparait sympathique parce qu'il se montre sympathique et séducteur. Mais suis-je réellement dupe ?
Il me demande si je me sens capable de monter un partenariat (Pour qui ? Pour quoi ? Mystère !).

Je m'engage à lui remettre ma copie le lendemain. Je sais pouvoir y parvenir. Je l'ai déjà fait. Il m'engage. Je fais partie de l'équipe.

Une joie profonde et jusqu'alors inconnue me submerge. C'est le plaisir inédit du pouvoir. De la puissance. Je ressens ce bonheur là comme une ivresse interdite.

Mais même dans mon rêve, je crois rester lucide : je sais qu'en flattant mon ego, en réveillant mon côté obscur, c'est ma collaboration complice et complaisante qu'il convoite. Je demeure conscient de trahir mes convictions. Pourtant je cède à la tentation avec un bonheur presque assumé. Après tout, ne suis-je pas un beau jeune homme musclé et intelligent qui a, sinon la vie, en tout cas la nuit devant lui pour permettre à ses désirs et à ses fantasmes (certes critiquables) de s'accomplir ?

Alors j'en profite. Les rêves ne sont ils pas les soupapes dont nos consciences ont besoin pour rester fortes ?

Me voilà devenu un Skywalker guilleret qui cède avec entrain à un Dark vador mal rasé, en chemise blanche !

Scène 3 :
des hommes et des femmes rentrent et sortent d'une pièce où doit se trouver le Président.
Ils chuchotent et affichent des mines contrites. Tels des proches au chevet d'un mourant. Ou des médecins incapables de faire un diagnostique pertinent.
Nicolas est pourtant dans une forme éblouissante. J'observe ces ballets incessants de formes hésitantes et penaudes qui vont et viennent telles des fourmis affairées.
Cela m'amuse.

Je me gausse de leurs flottements d'indécis, de leur veulerie, parce que j'ai le sentiment imprécis d'avoir parfaitement compris que le Nicolas, il attendait de l'assurance, voire de l'insolence si elle s'accompagnait d'une intelligence aigüe. Je me dis qu'un jour, moi aussi je serai Président.

Je m'étonne d'avoir rêvé des trucs pareils.

Dernière scène
: je me retrouve dans une pièce avec une autre femme ; elle est garde du corps de Nicolas. Je ne parviens pas à me souvenir de son visage.
Je crois que nous nous plaisons.

Nos regards se cherchent. Nos mains se frôlent. Nos bouches se trouvent. Je l'embrasse.

Je confirme : nous nous plaisons.

Nous tombons sur un lit et finissons dans les bras l'un de l'autre.

J'adore rêver.

J'ai tout de même fini par me réveiller vers 5 heures du matin.

Les rêves se terminent toujours quand vous souhaitez qu'ils s'éternisent.

Dans un demi sommeil, résolu à ne pas sombrer du côté obscur de la force présidentielle,
je me suis promis de contacter discrètement le Canard Enchaîné pour leur proposer un reportage exclusif au cœur de l'Élysée.

Il me suffira de fermer les yeux à nouveau.
Nicolas et Rachida (La Chanson du Dimanche s02e10)
by lachansondudimanche

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