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Le chevreuil, la purée de courge, les poires au vin et autres fredaines mathématiques

Par Estebe

Salut, toi, ô lecteur solitaire

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Ça nous a toujours étonnés cette propension qu’ont les cuisiniers à expliciter leurs recettes pour un nombre gigantesque de convives.
Ben oui, feuilletez donc un livre de cuisine. Le tiramisu est conçu pour six personnes, la blanquette pour huit.
Or, c’est couillon.
Parce qu’aujourd’hui, voyez-vous, les tablées nombreuses se font rares. On ne pond plus de gamins en rafale. Pépé et mémé n’habitent plus à la maison. En plus, Ginette s’est barrée avec le facteur. Bref, à l’heure de la famille mononucléaire et monoparentale, selon nos calculs, on mange plus souvent en tête à tête qu’à cinquante-seize. Sans parler du nombre galopant de gens qui soupent seuls, avec la téloche ou l’aquarium comme unique vis-à-vis.
Il s’agit là donc d’une singulière absurdité, contre laquelle il est urgent de partir en croisade. Tayot !

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Et paf: voilà un filet de chevreuil (et oui la chasse est de retour), superbement quoique classiquement flanqué d’une purée de courge et de poires au vin épicées; le tout pour 2 -  DEUX, dos, two - gulus dotés d’appétits lambda plus (n’importe quoi).
Si vous êtes seul, divisez donc par deux. Si vous êtes catholiques et irlandais, multipliez par huit.
Les emplettes?
Un filet de chevreuil de 400 grammes. Quatre petites poires fermes. Un morceau de courge de 400 grammes. Un peu de pinard et de la crème. Voilà. Les épices, vous avez sûrement tout au fond du placard.

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Pelez et taillez en deux les poires, immergez dans du vin rouge et un peu d’eau. Ajoutez deux feuilles de lauriers, deux clous de girofle, six graines de fenouil, deux tours de moulin à poivre, une pincée de cannelle, une pincée de piment d’Espelette et une pincée de sucre. Laissez glouglouter vingt minutes.
Pelez et taillez la courge en cubes. Faites méga amollir à la vapeur. Ecrabouillez au presse-purée, ou même à la fourchette, liez d’un petit trait de crème, relevez de sel, poivre et muscade râpée.
Salez et poivrez le chevreuil, enfournez à four furieux - 220 ° au bas mot - un quart d’heure. Faites reposer à couvert un autre quart d’heure, en ayant subrepticement glissé un brin de romarin dedans la cocotte. Et en ayant discrètement débarrassé ladite cocotte de la graisse qui en tapisse peut-être le fond.
Déglacez avec une partie du vin épicé (celui des poires, banane; faut suivre). Faites réduire. Rectifiez l’assaisonnement. Servez la sauce à part.
Et videz donc, avec cette composition sauvage, une bouteille de l’étourdissante Sierra du Sud du Domaine Gramenon, dont l’élégante corpulence fruitée, mûre mais pas brûlée, et un tantinet caféinée avec ça, rend gaga quiconque y tétine.
Bien le bonsoir, mon ami

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