Compte-rendu du concert de Nada Surf, le 02/10 à la Rock School Barbey (Bordeaux)

Le trio New Yorkais revenait enfin dans la capitale girondine, pour leur dernière tournée de promotion de leur dernier album "Lucky", chroniqué ici. Malgré une prestation moyenne à Angoulême, un peu parasitée par un son médiocre, j'étais présent et Nada Surf plaît toujours autant, au vu du monde présent dans la salle.
C'est le trio Underground Railroad qui est chargé d'ouvrir sur la tournée européenne. Ils sont français, mais exilés à Londres. Ils soufflent avec une belle constance le chaud et le froid, avec des titres plutôt réussis et d'autres assez médiocres. Schématiquement, ça ressemble un peu à The Kills dans son aspect brut, ainsi qu'à Blood Red Shoes pour la rythmique. Bref, je n'en garde pas un très grand souvenir, mais sinon, chapeau au bassiste pour sa coupe hommage à Javier Bardem dans "No Country for Old Men" : si vous avez vu le film, vous savez à quel point cette "coupe" est traumatisante. SI vous ne l'avez pas vu, rattrapez vite ce manque !
Après le changement de scène, les lumières s'éteignent, et ils rentrent. Daniel Llorca s'assoit sur la chaise prévue à cet effet (il expliquera à la fin que c'est parce qu'il s'est "pété le genou"), Matthew à la guitare et Ira à la batterie. Aux claviers, Tom Beaujour (si je ne m'abuse) remplace Martin Wenk présent à Angoulême mais actuellement en tournée avec Calexico.
Ils commencent par "Hi-Speed Soul", joué pied au plancher. Et voilà : de façon incroyable, je me sens instantanément à l'aise, l'impression de retrouver de vieux potes. La musique de Nada Surf a un petit côté "madeleine de Proust", et je me rends compte que je connais plutôt pas mal les chansons. Ils sont tout sourire, heureux d'être là et se font plaisir dans la setlits, fortement truffée vieux titres, comme "Zen Brain" par exemple, extrait de "High/Low" : le mot d'odre est plaisir, et c'est contagieux comme maladie. Puis Nada Surf montre qu'il commence à avoir un problème de "riches" : il manque plein de titres géniaux dans la setlist, et pourtant le concert est un plaisir énorme. Beaucoup de titres de "Let Go", avec "Treading Water", "Fruit Fly", "Blizzard of 77", "The Way You Wear Your Head", "Blonde on Blonde" (mais pas "Inside of Love") et fin du fin, "Killian's Red". C'est simple : pour moi, cette chanson est la meilleure de toutes celles qu'a pu écrire Nada Surf, sombre et mélancolique, mais aussi puissante et racée.
Forcément, avec une telle proportion de morceaux de "Let Go", ça a entraîné la disparition de chansons de "The Proximity Effect" et c'est bien le seul truc qu'on peut regretter. Mais on a pu avoir confirmation que "Lucky" est truffé de bons titres, même si très pop : "Whose Authority", "Weightless" ou "I Like What You Say" sont d'excellents titres, en plus considérablement endurcis au passage live. Bien sûr, "See These Bones" est au-dessus, mais dans l'ensemble...que c'est bon d'être là, de les voir prendre autant de plaisir et en donner autant au public. "Always Love" sera jouée en rappel, qui se conclura sur "Fuck It" (titre présumé), la chanson qui avait déjà clos le concert de la Garden Nef, espèce d'ode joyeuse à la fête et au plaisir d'être là.
Nada Surf est en pleine forme en cette fin d'année 2008, et il me tarde déjà d'avoir des nouvelles de ces 3 jeunes gens qui sont là depuis si longtemps, et qu'on est toujours heureux de retrouver.