Magazine Culture

Le Tour de France et les Rois de la Défonce: le boycott moral des télévisions allemandes

Publié le 18 juillet 2007 par Danielriot - Www.relatio-Europe.com

Commentaire RELATIO: Les TV allemandes n'ont pas les mêmes engagements vis-à-vis du Tour de France que France télévision. Et le "TOUR" en France  reste un bon levier pour l'audimat. Qui plus est, les images "d'autour du Tour" mettent en relief nos paysages et contribuent à la promotion touristique de '"l'hexagone". Donc, ne comparons que ce qui est comparable...Et gardons-nous d'en tirer des leçons de morale et de conduite trop rapides.

Cela dit, en termes de moralité sportive, de santé  publique, et d'éthique journalistique, on a envie d'applaudir la décision des TV d'outre-Rhin. Mais que vont-elles faire avec le Giron,la Vuelta, avec d'autres courses, et avec ... d'autres sports-spectacles dans lesquels le dopage existe aussi même si on en parle pas ou peu?

Il est clair que les questions du dopage se posent à tous les niveaux. Des études ont été faites, des recommandations ont succédé aux recommandations (notamment au niveau européen, le Conseil de l'Europe ayant joué un rôle pionnier en la matière. On ne compte plus les livres et les témoignages sur les "rois de la défonce", les "imposteurs de l'exploit", les champions de la seringue, les soigneurs-saigneurs, les usurpateurs d'honneurs... Mais trop d'intérêts sont en jeu. Y compris dans les jeux des jeux:les JO! Qu plus est "la culture du résultat" si vantée n'est pas pratiquée que dans le sport.... DR

LES FAITS: Les chaînes de la télévision publique allemande ARD et ZDF ont décidé d'arrêter la retransmission du Tour de France, jusqu'à nouvel ordre, après le contrôle antidopage positif à la testostérone du coureur cycliste allemand Patrik Sinkewitz.

Patrick Sinkewitz (montage) (DR)

Les chaînes de la télévision publique allemande ARD et ZDF ont décidé, mercredi 18 juillet, après le contrôle antidopage positif à la testostérone du coureur cycliste allemand Patrik Sinkewitz, d'arrêter, jusqu'à nouvel ordre, la retransmission du Tour de France.
Les deux chaînes qui diffusent alternativement les étapes du Tour de France ont indiqué dans un communiqué commun que cette mesure serait observée jusqu'à "éclaircissement du cas Patrik Sinkewitz".
"C'est un avertissement"
"Nous ne pouvons pas diffuser une épreuve avec des équipes et des coureurs sur lesquels plane le soupçon du dopage", a expliqué Nikolaus Brender, le rédacteur en chef de la ZDF, interrogé lors du journal de l'après-midi de la chaîne publique.
"Nous voulons montrer par ce geste que nous sommes prêts à soutenir le cyclisme si et seulement s'il est propre, c'est à dire sans produits dopants et prohibés. C'est un avertissement au cyclisme et à tous les autres sports", a-t-il ajouté.
Après l'affaire Jan Ullrich et les aveux de dopage d'anciens coureurs de Telekom, ARD et ZDF avaient prévenu au printemps qu'elles retireraient le Tour de France et toute épreuve cycliste de leurs grilles de programmes à la première affaire de dopage.
Contrôle inopiné
Patrik Sinkewitz, coureur cycliste de la formation allemande T-Mobile, a fait l'objet d'un contrôle antidopage positif le 8 juin dernier, a annoncé la Fédération allemande de cyclisme (BRD), mercredi. Le contrôle inopiné, réalisé à l'entrainement dans les Pyrénées, a révélé la présence de testostérone dans l'échantillon A du coureur, qui a abandonné dimanche dans le Tour de France.
La fédération allemande indique dans son communiqué que "comme c'est le cas dans ce genre de procédure, le coureur dispose de cinq jours pour demander une contre-expertise". "Si la contre-expertise devait confirmer le résultat de l'échantillon A, une procédure disciplinaire sera ouverte par la BRD et Patrik Sinkewitz ne pourra plus être sélectionné en équipe d'Allemagne", poursuit le communiqué.
Hospitalisé
Agé de 26 ans, Patrik Sinkewitz a abandonné après l'arrivée de la 8e étape du Tour de France, à Tignes, en Savoie. Il avait percuté un spectateur alors qu'il rejoignait son hôtel. Hospitalisé à Hambourg, en Allemagne, il est dans l'attente d'une opération à la mâchoire.
Le coureur avait rejoint la T-Mobile en 2006, après avoir fait ses débuts professionnels dans la QuickStep. Il a remporté en 2007 le Grand Prix de Francfort, et a terminé à la deuxième place du Championnat d'Allemagne sur route.
Après Ullrich, Zabel, Riis…
L'ombre du dopage plane à nouveau sur l'équipe T-Mobile, un après l'affaire Jan Ullrich, soupçonné d'être impliqué dans l'affaire Puerto. En outre, d'ancien coureurs comme Erik Zabel, Bjarne Riis et Rolf Aldag ont admis avoir eu recours à l'EPO dans les années 1990.
Depuis ces révélations, la T-Mobile s'est séparée de plusieurs coureurs, a changé sa direction sportive et a mis en place un programme de contrôle antidopage. Le sponsor, une filiale de Deutsche Telekom, avait failli mettre renoncer à sa présence dans le cyclisme professionnel


Retour à La Une de Logo Paperblog

Dossier Paperblog