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Le RSA pendant la crise

Publié le 08 octobre 2008 par Nicolas J
Le RSA pendant la criseIl n’a pas de chance, Martin Hisch ! Son méga plan pour vaincre la pauvreté tombe en pleine crise financière mondiale. Pourtant, c’est bien aujourd’hui que le texte doit être voté à l’Assemblée. Rébus a en effet le bon goût de nous rappeler que les affaires courantes continuent. Je suis là, comme une andouille, à pondre des billets sur la crise économique, sur les classements de blogs et sur les aventures sexuelles du vieux Jacques et j’en oublie l’essentiel : l’actualité.
Il faut dire que Martin Hirsh s’est bien défoncé pour ce projet. Il a réussi à trouver 1 ou 2 milliards pour réduire la pauvreté pendant que d’autres trouvent des dizaines de milliards pour sauver des banques.
Il s’est bien battu pour ce projet : il a réussi à convaincre des types de droite qu’il est utile. C’est donc qui ne l’est pas ! On nous reproche souvent, à nous autres, blogueurs gauchistes, de faire de l’opposition systématique.
Ben ouais.
Mais j’ai un alibi : j’étais déjà contre la Prime Pour l’Emploi…
Je suis donc à moitié contre le RSA. Comme disent nos valeureux gauchistes et syndicalistes : ça risque fort d’augmenter la précarité.
Surtout, je vois ça comme un moyen supplémentaire de faire payer par la collectivité (nos impôts) un revenu que devrait verser une entreprise. Cela dit, on pique bien dans nos impôts pour sauver les banques. Ca me fait penser à l’annonce de ce matin : l’Europe qui s’entend pour que les états garantissent les dépôts bancaires (comme disait Elmone, d’ailleurs, ça montre bien que l’Europe ne sert à rien, ce sont les états qui garantissent). Heu… Les états c’est nous ! Si les banques se cassent la gueule, c’est nous qui raquons… avec notre future monnaie de singes.
J’ai bien dit que j’étais à moitié contre (d’ailleurs les socialos vont s’abstenir). Je crois que ça ne servira à rien. Je le disais sur l’annexe, je suis victime de la « Soumission à la fatalité de la crise ». On nous annonce une nouvelle mesure pour résoudre le chômage, la pauvreté, … comme périodiquement depuis 30 ans !
Ce qu’il y a d’amusant, c’est qu’on en parle très peu, de ce vote. Au journal de 7 heures, sur France Info, le journaliste a évoqué le sujet à la 7ème minutes et je n’ai levé la tête de mon PC que parce que je venais de lire le billet de Rébus que je cite là-haut. Le pire, c’est qu’on parle plus du financement de la mesure que de la mesure elle-même.
D’ailleurs, au cours de la séquence, Martin Hirsh était interrogé sur ce financement. Il a défendu le fait que c’était normal que le bouclier fiscal s’applique. Ben non, Monsieur Hirsh.
Le prétexte qu’on nous a sorti pour bâtir le bouclier : éviter que les gens qui n’avaient qu’un petit revenu, mettons 800 euros par mois, ne payent plus de la moitié, 400 euros donc, en impôts. Ca pourraient leur arriver s’ils étaient propriétaires (suite à un héritage, par exemple) d’un bien assujetti à l’impôt de solidarité sur la fortune. On pense tout de suite à ses paysans de l’Ile de Ré où à ses gugusses qui héritent d’un appartement à Paris.
On fait alors preuve de compassion, on pleure, … et on tolère le bouclier fiscal… On en arrive même à oublier que ces pauvres sont riches puisque propriétaires de biens valant des centaines de millions d’euros ! De la pure compassion ! Ils n’ont qu’à vendre, louer, … pour augmenter leurs revenus et vivre mieux.
On pourra arguer qu’il s’agit de biens de familles, qu’on ne peut pas dilapider le patrimoine et toutes ces conneries… mais non. De toute manière, la génération suivante se précipitera pour la vendre. Et quand on n’a pas les moyens d’entretenir du patrimoine, on n’a qu’à vendre. Surtout si, en plus, on n’a pas les moyens de vivre normalement. Alors qu’on est riches… Caricatural.
Qu’on ne nous fasse pas pleurer…
Mais j’en reviens au financement du RSA, Monsieur Hirsh. Ces « pauvres riches » ne participeront pas au financement du RSA pour une raison idiote : ils n’ont pas de revenus des capitaux. Ou s’ils ont des revenus des capitaux (au point que le montant à payer soit significatif), ils ne sont plus des « pauvres riches » et ont donc largement les moyens de payer.
Vous voyez, Monsieur Hirsh. La taxe sur les revenus des capitaux pour financer ne devraient pas être dans le bouclier fiscal, ce dernier ayant été mis en place pour les raisons que j’évoque ci-dessus.
Mais le problème n’est pas qu’elle y soit intégrée… Le problème est ce bouclier fiscal, complètement injuste.

Si vous ne faisiez pas partie du Gouvernement qui l’a mis en place, vous n’auriez pas à défendre n’importe quoi pendant mon premier café, à 7h08, le matin… Tout ça pour faire passer une mesure soi-disant sociale dont tout le monde se fout royalement aujourd’hui.
L’heure n’est en effet plus à remettre quelques gugusses au travail. Si j’en crois la radio, l’heure est à sauver les meubles, à éviter la faillite générale de l’économie mondiale.
Pas à justifier le bouclier fiscal.

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