Des crétins et des pin-up

Bataille et Fontaine se sortent bien du documentaire 20 minutes de bonheur.
Difficile de comprendre pourquoi ils ont voulu interdire ce film, puisqu'ils ont plutôt le beau rôle, tiraillés entre leurs impératifs d'audience et leur volonté de ne pas faire du Delarue.
En revanche, les autres membres de l'équipe de production, oulà !
Les "journalistes", exclusivement des jeunes femmes de 20 à 30 ans, semblent presque toutes sortir du magazine Playboy. Si aucune n'est moche, la plupart sont franchement très jolies, avec des airs de salopes qu'elles mettent en oeuvre pour convaincre les gens de leur filer moult renseignements, en se faisant passer pour du personnel de France Telecom ou d'anciens camarades de classe des invités. Cela constitue d'ailleurs un sérieux accroc à la charte des journalistes.
Les membres masculins de l'équipe, outre les présentateurs-producteurs, sont évidemment des hommes, le rédacteur en chef-directeur artistique et le réalisateur, qui suent tous deux l'hypocrisie et des QI à deux chiffres.
En voyant ce documentaire (à l'affiche dans deux salles parisiennes) d'Oren Nataf et Isabelle Friedman, on découvre surtout l'incompétence et la bétise qui anime les membres de la production Loribel, et le manque de moyens: trois émissions sont tournées le même jour, nécessitant la disponibilité de plus de 20 histoires, dont moins d'une dizaine seront tournées puis diffusées : tout est cheap. On se demande où va le fric que leur file TF1, si ce n'est dans la poche des producteurs-animateurs.
Au final, les gens qui fabriquent cette émission semblent tout aussi démunis que les invités qui viennent raconter leur histoire et ouvrir ou pas le rideau. L'émission a également tiré le rideau. En attendant, le système télévisuel (les calculs d'audience* notamment) demeure le même, et ces émissions nullasses sont toujours à l'antenne.
Et s'ils se demandaient pourquoi les gens regardent de moins en moins la télévision traditionnelle, captée par la TNT et Internet ?
* Bataille et Fontaine ont leurs yeux constamment rivés sur les courbes d'audience, qui sont calculées en fonction de ce que 1 000 foyers français équipés de combinés Médiamétrie déclarent, en pressant le bouton idoine. Ces foyers sont sélectionnés (la liste est ultra-secrète) parce qu'ils regardent la télévision plus de 7 heures par jour. Faute de meilleur système de calcul, ces crétins prescrivent les programmes...