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Motion nationale ponctuelle : Simplicité et convivialité

Publié le 08 octobre 2008 par Chezfab

La motion Utopia semble ne pas intéresser. Pas grave en soit. Mais je suis aussi signataire de la motion ponctuelle (de débat sur un thême donc) suivante, en espérant qu'elle passe le cap du nombre de signatures !

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Simplicité et convivialité

Oublier la course à la croissance… s'ouvrir aux plaisirs non marchands, aux relations humaines.

Refuser le gaspillage des ressources… apprécier chaque instant de la vie.

Réparer, recycle, plutôt que jeter, prendre du bon temps plutôt que de s'épuiser à le vendre, ne pas perdre sa vie à la gagner…

Utiliser les circuits courts, acheter local, fabriquer soi-même…

Dans un monde physique fini, la décroissance est nécessaire. Si elle est volontaire et solidaire, si elle va avec une libération sociale et culturelle, si elle est un projet populaire et équitable, elle sera joyeuse.

Décroissance, dites vous ?

L’idée de décroissance vient de la prise de conscience des limites des ressources de la planète, de leur épuisement dans un avenir désormais rapproché, au rythme actuel de leur exploitation. L’espèce humaine doit revoir profondément ses modes de production et de consommation, pour les rendre compatibles avec ces limites, sous peine de disparaître et d’abîmer la planète. L’humanité n’est pas propriétaire de la planète Terre, elle en est une des enfants.

Pourquoi mettre la décroissance au coeur du projet de société ?

Le productivisme est inhérent au capitalisme, qui exploite et aliène les populations et pille les ressources naturelles. Son but est de réaliser des profits, pas de satisfaire des besoins. Ce système fonctionne en suscitant sans cesse de nouvelles frustrations, sans jamais les assouvir. Toute satisfaction est éphémère, son objet vite périmé et délaissé.

Pillage des ressources naturelles et aliénation de l’individu sont liés : on ne saurait lutter contre l’une sans lutter contre l’autre. La racine du productivisme réside dans les rapports de production, dans l’asservissement du travailleur salarié au capital, dans l’asservissement du consommateur à la marchandise ! La seule manière de transformer la société est de casser ce cycle. Les populations exploitées doivent conquérir la maîtrise de leur vie individuelle et collective.

La décroissance est donc au coeur du projet d’émancipation de l’être humain du pouvoir du capital et de la marchandisation de toute la vie sociale. Seul le désir de la simplicité fera échec aux frustrations, initiera un mouvement de prise en mains de sa propre vie, inscrite dans un collectif solidaire et équitable, par des citoyens du monde conscients de leur responsabilité vis à vis de la nature et des autres humains.

La décroissance, cette simplicité conviviale, implique un processus articulant actions « d’en bas » et actions « d’en haut ». On ne saurait la réduire à un catalogue de mesures pour l’action publique, encore moins en faire un exercice de conviction auprès des capitalistes. Elle implique une véritable décolonisation des esprits, formatés par des décennies de société de consommation, qui ont ancré fortement l’idée que la croissance et la possession matérielle sont le fondement du bien-être, voire du bonheur : « avoir » plutôt que « être ».

Comment mettre la décroissance au coeur du projet de société ?

Il faut affirmer les valeurs que portent les classes populaires, valeurs qui ont donné jadis au monde ouvrier sa fierté : entraide, solidarité, savoir-faire, esprit d’initiative pour développer des projets qui renforcent le lien social, comme des réseaux d’échanges de services. Au sein des exécutifs, les écologistes soutiendront activement les initiatives s’appuyant sur ces valeurs.

Réapproprions nous les choix techniques, qui ont des effets majeurs sur les relations sociales et l'environnement. Au-delà des armes, du nucléaire, des OGM, de la vidéosurveillance, cela concerne les objets de la vie quotidienne dont les impacts ne sont pas anodins : lingettes, téléphones et électroménager jetable, dosettes de café, logiciels fermés…La transformation de l’économie sera un chantier majeur dans le processus de décroissance. L’action sur la demande, les taxes et mesures de redistribution seraient insuffisantes ; la société doit se donner les moyens d’agir sur le processus de production lui même, en enlevant la maîtrise au capital. Il ne s’agit pas de revenir aux nationalisations et à la planification par le haut, qui n’ont fait que transférer le pouvoir à une technocratie tout autant productiviste, mais de trouver les formes d’un véritable contrôle social démocratique.

Un projet mondial, ouvert

Dans l’économie mondialisée, portons le débat de la décroissance solidaire à l’échelle de l’Europe, nouons les alliances nécessaires, pour bénéficier du soutien des classes moyennes et populaires des autres pays.

Pour cela, donnons-nous enfin les moyens de poursuivre le débat au-delà de nos rangs, avec les écologistes, les altermondialistes, les syndicats, les associations humanistes… Menons ce débat sans sectarisme, dans la clarté. Donnons-lui des formes concrètes, étayées par la pratique. Faisons de la simplicité conviviale un accélérateur du progrès social et de la sauvegarde de la planète.

Principal rédacteur : Jean Lafont


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