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Espaces publics contemporains : comment les concevoir, les gérer, les rendre attractifs ?

Publié le 09 octobre 2008 par Valabregue

Nous tentons d’en rendre compte à un large public, en pointant les enjeux importants.

Enjeux conceptuels d’abord, enjeux sensibles ensuite, et enjeux pragmatiques. Enjeux que le citoyen lamda, monsieur Michu, se doit d’appréhender, s’il veut peser sur les débats futurs.

Enjeux, pour le superbe projet de l’Arche-Seine, biaisés par une guerre de tranchée entre le quartier de la défense et la ville de Nanterre. Nanterre dont le Maire Monsieur Patrick Jarry dit qu’elle n’est pas que le déversoir du quartier de la Défense. Manœuvres qui conduisentBorloo à vouloir court-circuiter l’autonomie de Nanterre en la couplant d’autorité à La Défense, au nom de l’intérêt d’Etat.

La ville a considérablement évolué depuis le Moyen-Age. Successivement :ville passante, puisscèneà la renaissance ,ville industrielleà l’époque Hausmanienne, elle tend à devenir uneville réseau(Nous pensons que c’est loin d’être le cas NDLR). Nous parvenons dans un monde liquide, métaphore du réseau ( Et la crise aujourd’hui le rappelait avec humour Olivier Mongin est une crise des liquidités). Le but d’un espace public est de reconfigurer les limites et non seulement d’ouvrir l’horizon comme le pense l’architecte du projet de l’Arche- Jérome Treuttel. Architecte qui a pour mission de conférer des qualités à un territoire malmené par l’urbanisme contemporain.

Il a rappelé que les architectes des années 60 n’aimaient pas le sol. Ni d’ailleurs la perspective, les repères. Ils avaient la volonté de créer des quartiers autonomes. Ils se foutaient donc du fait qu’on puisse couper une ville en 2 par une autoroute ( rappelons que le premier projet de la A14 –autoroute qui a relié en 2000 porte maillot à l’autoroute A13 date de 1939).

La grande Arche qui Clôture le quartier de la Défense du point de vue de Paris peut, du point de vue de Nanterre, être considérée comme une perspective d’ouverture.

Dans le monde des flux, le plus local est dans le plus global. Un espace Public doit saisir le proche et le lointain. C’est-à-dire créer du lien social.

Le colloque a salué le courage d’un Patrick Braouzec (Maire de Saint-Denis) qui a exigé la couverture de l’autoroute A1 lors de la création du stade de France. Couverture qui a eu l’immense mérite de rapprocher des quartiers séparés et d’amplifier la mixité (à midi les « cadres blancs »jouent au foot, à 16h la population locale bigarrée et à 18h les deux populations se mêlent, le long des aménagements)

Dans les années 60, les flux primaient sur les lieux. Aujourd’hui la question de l’espace Public se repose avec acuité, comme en témoignent les réalisations àLyon(AnnieTardivon)Bordeaux(Michel Corajoud-consulter son site),Amiens(Jacqueline Osty), notamment).

Aujourd’hui où l’on se rapproprie le sol, on va regarder vers l’Arche nous rappelaitOlivier Mongin,le directeur de la revue Eprit, qui mène une réflexion sur le grand Paris, fort intéressante.

Aujourd’hui, chaque ville doit mieux tenir compte de la multiplicité des gens qui la fréquente. Le citoyen celui qui vote, l’habitant, l’usager occasionnel n’ont pas les mêmes préoccupations (puisque seuls votent les citoyens, chaque ville pourrait avoir plus à cœur de demander l’opinion de ses usagers, NDLR) . Un espace public, non seulement est là pour donner des repères spatiaux, mais aussi temporels (il porte la mémoire d’une ville).

Un espace public peut, bien entendu, comporter des objets aussi symboliques qu’une table ( table qui est une métaphore de ce qui sépare et rassemble à la fois, selon la belle formule de Michel Corajoud).

La ville doit faire appel à des artistes et pas seulement à des urbanistes pour que l’espace public soit revêtu d’une tendresse particulière.

Nous pensons àYann Kersale(qui œuvre pour l’émotionnel commun collectif la nuit, en arrêtant de propager l’idée que la lumière c’est seulement quelque chose qu’on allume ou éteint)aumanège de Sénart


Un espace public se doit d’être approprié par les gens. Tout ne peut être prévu à l’avance. Pour ce faire, l’idée qui préside à sa construction se doit d’être simplissime.


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