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Fatima : le récit de Soeur Lucie (1941) et de son père

Publié le 10 octobre 2008 par Hermas
Fatima : le récit de Soeur Lucie (1941) et de son père LE 13 OCTOBRE 1917 : craintes de la Mère de Lucie    Arrive le jour du grand miracle, annoncé depuis le 13 Juillet 1917. De nombreux pèlerins ont dormi dehors. Une pluie fine et continue est tombée toute la nuit. Il y avait là plus de 60 000 personnes, certains ont estimé plus de 100 000. Depuis le matin, il pleuvait à verse, tout était détrempé.    La mère de Lucie croyait que rien n'allait se passer et que son enfant allait se faire lyncher. Les enfants partirent en avance, la foule était si nombreuse qu'ils avançaient difficilement. Les gens s'agenouillaient dans la boue à leur passage en les suppliant de présenter leurs suppliques à Notre-Dame. Enfin, ils arrivèrent au chêne vert, réduit maintenant à un tronc déchiqueté. On n'entendait que le murmure cadencé de la récitation du rosaire.    Midi, l'heure du rendez-vous, était bien passée. Les montres des hommes affichaient 13 heures, l'heure légale. Mais l'heure solaire était midi. Un prêtre impatient et incrédule récrimina contre les enfants. Les chapelets continuèrent. Soudain Lucie demanda de fermer les parapluies et l'ordre atteint toute la foule. Quelques minutes s'écoulèrent, le prêtre s'énerva encore, voulant faire partir les enfants. Un brouhaha s'amplifia. Tout à coup, regardant vers l'Est, Lucie s'écria "Jacinthe, agenouille-toi!... Je commence à apercevoir Notre-Dame!... Vois-tu l'éclair? " Le petit visage de la voyante rosit et devint d'une beauté immatérielle, comme transparente. Jacinthe et François entouraient Lucie, ils avaient eux aussi le regard fixe, semblaient radieux et absents. Notre-Dame était là, dans la gloire, et ils étaient les seuls à La voir. RECIT DE LUCIE DE FATIMA 1941    Voici le récit des événements de la Cova da Iria fait par Lucia dos Santos, C'est la traduction des feuillets qu'elle a remis en 1941 à l'évêque de Leiria-Fatima, pour répondre à son désir d'avoir une relation définitive des apparitions de la Vierge, telle qu'elle en avait été le témoin en compagnie de François et de Jacinthe, entre le 13 mai et le 13 octobre 1917 Le 13 octobre 1917    Nous avons quitté la maison de bonne heure, pensant bien que le chemin serait long. Le peuple était là en foule. Il pleuvait à torrent. Ma mère, craignant que ce fut le dernier jour de ma vie, le coeur déchiré par l'inquiétude de ce qui allait arriver, avait voulu m'accompagner.    Sur le chemin se reproduisaient les scènes du mois précédent, plus nombreuses et plus émouvantes. Même la boue des chemins n'empêchait pas ces gens de se mettre à genoux, dans une attitude humble et suppliante. Arrivés à la Cova da Iria, auprès du chêne vert, poussée par un mouvement intérieur, je demandai à la foule de fermer les parapluies pour réciter le chapelet. Peu après, nous avons vu le reflet de la lumière et, ensuite, Notre-Dame sur le chêne vert.    - Que voulez-vous de moi (demandai-je).    - Je veux te dire que l'on élève une chapelle en mon honneur. Je suis Notre-Dame du Rosaire. Que l'on continue toujours à dire le chapelet tous les jours. La guerre va finir, et les militaires reviendront bientôt chez eux.    - J'aurais beaucoup de choses à vous demander : de guérir plusieurs malades, de convertir les pécheurs...    - Les uns, oui, les autres, non. Il faut qu'ils se corrigent, qu'ils demandent pardon de leurs péchés. Notre-Dame prit alors un air plus triste :    - Qu'ils n'offensent pas davantage Dieu, Notre-Seigneur, car il est déjà trop offensé !"    Ouvrant les mains, elle les fit réfléchir alors sur le soleil. Et tandis qu'elle s'élevait, le reflet de sa propre lumière continuait à se projeter sur le soleil. Voici le motif pour lequel j'ai crié qu'on regarde le soleil. Mon but n'était pas d'appeler l'attention de la foule de ce côté. Je ne me rendais même pas compte de sa présence. Je le fis seulement, entraînée par un mouvement intérieur qui m'y poussait. Notre-Dame, une fois disparue dans l'immensité du firmament, nous avons vu, auprès du soleil, saint Joseph avec l'Enfant Jésus, et Notre-Dame vêtue de blanc avec un manteau bleu. Saint Joseph et l'Enfant Jésus paraissaient bénir le monde, avec les gestes qu'ils faisaient de la main, en forme de croix. Peu après, cette apparition s'étant évanouie, j'ai vu Notre-Seigneur et Notre-Dame (sous une forme) qui donnait l'idée d'être Notre-Dame des Douleurs, Notre-Seigneur paraissait bénir le monde de la même manière que (l'avait fait) saint Joseph. Cette apparition disparut, et il me sembla voir encore Notre-Dame avec un aspect semblable à Notre-Dame du Carmel.    Voilà, Monseigneur, l'histoire des apparitions de Notre-Dame à la Cova da Iria, en 1917. Chaque fois que, pour quelque motif, j'avais à en parler, je cherchais à le faire avec le moins de paroles possibles, dans mon désir de garder pour moi seule les choses plus intimes, qu'il me coûtait tant de révéler. Mais comme elles sont à Dieu, et non à moi, et que Dieu maintenant, par le moyen de votre Excellence, me les réclame, les voilà. Je restitue ce qui ne m’appartient pas. De propos délibéré, je ne réserve rien, il me semble que doivent manquer seulement certains détails relatifs aux demandes que je faisais. Comme c'étaient des choses purement matérielles, je ne leur attachais pas tant d'importance, et, peut-être à cause de cela, elles ne se sont pas gravées aussi vivement dans mon esprit. Et aussi il y en avait tant, tant... C'est peut-être parce que j’étais préoccupée des grâces sans nombre que je devais demander à Notre-Dame, que j'ai fait l'erreur de croire que la guerre finirait le jour même du 13. Beaucoup de personnes se sont montrées assez surprises de la mémoire que Dieu a bien voulu m'accorder. Par la bonté infinie de Dieu, ma mémoire est assez privilégiée, dans tous les sens du mot. Mais dans les choses surnaturelles, il n'y a pas lieu d'en être surpris parce qu'elles se gravent dans l'esprit de telle manière qu'il est presque impossible de les oublier. Pour le moins, le sens des choses qu'elles manifestent ne s'oublie jamais, à moins que Dieu ne veuille aussi les faire oublier". RECIT DU PERE DE LUCIE « Le 13 octobre, raconte le père de Jacinthe et François, après beaucoup d'efforts, et après avoir été arrêtés souvent en chemin, nous parvînmes enfin à la Cova da Iria. « La foule était si serrée qu'on ne pouvait la traverser. Alors, un chauffeur prit dans ses bras ma Jacinthe et, à force de bourrades, s'ouvrit un passage jusqu'aux poteaux où pendaient les lanternes, en criant : – Laissez passer les petits qui ont vu Notre-Dame !   Un chauffeur prit Jacinthe dans ses bras  « Je me mis à leur suite. Jacinthe, en me voyant au milieu de tant de gens, se mit à crier, effrayée : – N'étouffez pas mon Papa ! N'étouffez pas mon Papa ! « L'homme qui portait Jacinthe la mit enfin à terre, près du chêne-vert. Mais là aussi, la foule était dense, et la petite pleurait. Alors Lucie et François la mirent entre eux. « Mon Olimpia était par là, d'un autre côté, je ne sais où. Mais ma commère Maria Rosa réussit à se mettre tout près de nous. Poussé par la foule, je me trouvai un peu écarté à un certain moment, et je remarquai un homme de mauvaise mine, qui appuya un bâton sur mon épaule. Je pensai en moi-même : – Cela pourrait être le commencement du désordre ! « La foule faisait des remous, d'un côté et de l'autre. Mais au moment de l'Apparition, tout le monde se tût et resta tranquille. » Quant à Antonio, qui avait réussi à faire passer sa femme à travers la foule, il se trouva éloigné de Lucie par ces mêmes remous, et sa fille ne le revit plus jusqu'à ce qu'elle le retrouve le soir, au sein de la famille. Il était à peu près 1 heure de l'après-midi, heure légale, et il continuait à pleuvoir. « Nous étions parvenus à la Cova da Iria, près du chêne-vert, raconte Lucie, quand je me sentis poussée par un mouvement intérieur, et demandai à la foule de fermer les parapluies pour réciter le chapelet. » Du haut de la route, abrités dans leurs voitures, tous ceux qui n'avaient pas eu le courage de s'aventurer dans le bourbier argileux de la Cova assistèrent alors à un spectacle stupéfiant : « À un moment donné, nota l'un d'eux, cette masse confuse et compacte ferma les parapluies, se découvrant ainsi dans un geste qui devait être d'humilité ou de respect, mais qui me laissa surpris et plein d'admiration, car la pluie, avec obstination, mouillait toujours les têtes, détrempait et inondait tout. » Cependant, quelques minutes avant le miracle, il cessa de pleuvoir. Le soleil perça victorieusement l'épaisse couche de nuages qui le cachait jusque-là, et brilla intensément. À l'heure des montres, il était presque 13 h 30, c'est-à-dire environ midi à l'heure solaire. En effet, pour adopter l'heure des belligérants, le gouvernement portugais avait alors imposé au pays une heure légale qui avançait de quatre-vingt-dix minutes sur l'heure solaire. Tout à coup, les trois enfants virent l'éclair, et Lucie s'écria : « Silence! Silence ! Notre-Dame va venir ! Notre-Dame va venir ! » Maria Rosa, qui avait réussi à rester là, toute proche, n'oublia pas de donner à son enfant un conseil maternel : « Regarde bien, ma fille. Prends garde de ne pas te tromper ! » Mais Notre-Dame apparaissait déjà au-dessus du chêne-vert, posant ses pieds sur les rubans de soie et les fleurs, pieusement disposés la veille par la fidèle Maria Carreira. Alors, le visage de Lucie devint de plus en plus beau et prit une teinte rose; ses lèvres s'amincirent. Jacinthe, dans un geste de sainte impatience, donna un coup de coude à sa cousine et lui dit : « Parle, Lucie, Notre-Dame est déjà là ! » Lucie revint à elle-même, respira deux fois profondément, comme quelqu'un qui n'avait plus le souffle, et commença son entretien, d'une politesse toujours aussi exquise, avec Notre-Dame. « Que veut de moi Votre Grâce ? – Je veux te dire que l'on fasse ici une chapelle en mon honneur. Je suis Notre-Dame du Rosaire. Que l'on continue toujours à réciter le chapelet tous les jours. La guerre va finir et les militaires rentreront bientôt chez eux. – J'avais beaucoup de choses à vous demander : de guérir quelques malades et de convertir quelques pécheurs, etc. – Les uns oui, les autres non. Il faut qu'ils se corrigent, qu'ils demandent pardon pour leurs péchés. Et, prenant un air plus triste : – Que l'on n'offense pas davantage Dieu, Notre-Seigneur, car Il est déjà trop offensé ! – Vous ne voulez rien de plus de moi ? – Non, je ne veux rien de plus de toi. – Alors, moi, je ne demande rien non plus. » Comme le 13 septembre, pendant que Notre-Dame s'entretenait avec Lucie, la foule put voir par trois fois se former autour du chêne-vert la même nuée qui s'élevait ensuite dans l'air avant de se dissiper. Un autre signe se renouvela pour la seconde fois, lorsque Notre-Dame remonta dans le ciel, au moment où Lucie s'écria : « Elle s'en va ! Elle s'en va ! » « À cet instant, rapporte Maria dos Anjos, ma mère sentit le même parfum que celui du 19 août ! » Puis Lucie cria : « Regardez le soleil ! » « Ouvrant alors les mains, raconte Lucie, Notre-Dame les fit se réfléchir sur le soleil et, pendant qu'Elle s'élevait, le reflet de sa propre lumière continuait à se projeter sur le soleil. » « Ce fut alors que l'on put regarder parfaitement le soleil, rapporte le père de Jacinthe et de François, sans en être incommodé. On aurait dit qu'il s'éteignait et se rallumait, tantôt d'une manière, tantôt d'une autre. Il lançait des faisceaux de lumière, de-ci, de-là, et peignait tout de différentes couleurs : les arbres, les gens, le sol, l'air. Mais la grande preuve du miracle était que le soleil ne faisait pas mal aux yeux. » Nul n'aurait pu imaginer ce qui survint alors : le soleil eut quelques secousses puis se mit à tourner sur lui-même. « Tout le monde demeurait immobile. Tout le monde se taisait... Tous regardaient le ciel. À un certain moment, le soleil s'arrêta, et puis recommença à danser, à tournoyer ; il s'arrêta encore une fois, et se remit encore une fois à danser, jusqu'au moment, enfin, où il parut se détacher du ciel et s'avancer sur nous. Ce fut un instant terrible ! » Mgr Jacques MASSON

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