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La solution: L’enfant de la haute mer, de Jules Supervielle

Publié le 11 octobre 2008 par Chantalserriere

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Eh oui, cette fois-ci, c’est l’intuition de Claudia lucia dont le blog littéraire nous ravit, qui a deviné de quel ouvrage il s’agissait.

“Comment s’était formée cette rue flottante ? Quels marins, avec l’aide de quels architectes, l’avaient construite dans le haut Atlantique à la surface de la mer, au-dessus d’un gouffre de six mille mètres? Cette longue rue aux maisons de briques rouges si décolorées qu’elles prenaient une teinte gris-de-France, ces toits d’ardoise,de tuile, ces humbles boutiques immuables? Et ce clocher très ajouré? Et ceci qui ne contenait que de l’eau marine et voulait sans doute être un jardin clos de murs, garni de tessons de bouteilles, par-dessus lesquels sautait parfois un poisson?”

Ainsi commence le livre de Jules supervielle (1884-960) : “L’enfant de la haute mer”. 

Il s’agit d’une nouvelle étrange où le lecteur rencontre une petite fille, très seule, unique habitante de ce village liquide, guettant sans fin l’apparition d’un bateau qui pourrait naviquer jusqu’à elle. En vain!

Né en Uruguay, fin connaisseur des lettres hispano-française, Supervielle est proche des surréalistes dont il se démarque pourtant rapidement. Ami de Michaux et de Rilke il sonde en permanence le mystère de l’absence et l’irréalité de la mort. Ses racines sud-américaines influent certainement pour une grande part sur ses écrits poétiques entre réalité et fantastique.

Voici les dernières lignes du conte (qu’il est plus que singulier d’avoir classé dans la collection “Gallimard jeunesse”):

Marins qui rêvez en haute mer, les coudes appuyés sur la lisse, craignez de penser longtemps dans le noir de la nuit à un visage aimé. Vous risqueriez de donner naissance, dans des lieux essentiellement désertiques, à un être doué de toute la sensibilité humaine et qui ne peut pas vivre ni mourir, ni aimer, et souffre pourtant comme s’il vivait, aimait et se trouvait toujours sur le point de mourir, un être infiniment déshérité dans les solitudes aquatiques, comme cette enfant de l’Océan, née un jour du cerveau de Charles Liévens, de Steenvoorde, matelot de pont du quatre-mâts “Le Hardi”, qui avait perdu sa fille âgée de douze ans, pendant un de ses voyages,et, une nuit, par 55 degrés de latitude Nord et 35 de longitude Ouest, pensa longuement à elle, avec une force terrible, pour le grand malheur de cette enfant.“ 

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