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Mirrors d’Alexandre Aja

Par Geouf

Résumé: Incapable de se remettre du fait d’avoir tué accidentellement un collègue, l’inspecteur Ben Carson (Kiefer Sutherland) a sombré dans la dépression et l’alcoolisme, s’éloignant petit à petit de sa femme et de ses deux enfants. Conscient qu’il lui faut remonter la pente, il accepte un job tranquille de veilleur de nuit dans le Mayflower Building, un ancien centre commercial qui a été ravagé par les flammes quelques années plus tôt. Dès son arrivée, Ben est surpris par l’état impeccable des gigantesques miroirs qui ornent le bâtiment. Il découvre très vite que ces miroirs cachent un danger mortel qui menace sa famille…

 

Je suis fan d’Alexandre Aja depuis que j’ai eu la chance de le rencontrer il y a quelques années à l’occasion d’une avant-première de son excellent remake de La Colline a des Yeux. J’avais déjà beaucoup apprécié son Haute Tension, malgre le twist pourri du film, et c’est donc avec une certaine impatience que j’attendais la sortie de Mirrors, Aja étant en plus l’un des rares cinéastes français actuels à avoir réussi à faire son trou à Hollywood. J’étais même prêt à lui pardonner le fait de réaliser une fois de plus un remake, cette fois du film coréen Into the Mirror, qui de toute façon n’était pas plus passionnant que ça (je l’ai vu il y a quelques années et à vrai dire je ne me souviens plus de rien, si ce n’est de la fin). Donc vous le comprenez, je suis allé voir Mirrors avec un a priori plutôt positif. Mais je suis ressorti plutôt mitigé, il faut bien l’avouer.

Le problème, c’est qu’il est difficile de cerner d’où vient cette impression. Kiefer Sutherland est bon sans son rôle de flic brisé, même si parfois il fait un peu son Jack Bauer, mais on ne ressent pas vraiment d’implication émotionnelle par rapport à ce qui lui arrive. Peut-être parce que les autres personnages ne sont pas vraiment développés. Amy Smart, dans le rôle de la sœur de Ben, a droit à une mort vraiment spectaculaire et gorissime, mais vu qu’on la voit apparaître à peine 20 minutes auparavant, on se contrefout un peu de son sort, surtout que la relation entre les deux acteurs ne sonne jamais juste. De même, On a du mal à croire à la relation entre Ben et sa famille. Les acteurs ont beau donner de leur personne, cela sonne creux et artificiel… Et quelques raccourcis scénaristiques gênants ne viennent pas arranger les choses. On est par exemple étonné que le contact de Ben dans la police soit l’inspecteur chargé d’élucider le meurtre de sa sœur, surtout qu’on imagine que notre héros est l’un des principaux suspects.

Visuellement, le film comporte quelques très bonnes scènes, notamment toutes celles se déroulant dans le Mayflower Building, qu’Aja arrive à rendre impressionnant et menaçant. De même, la menace des miroirs est continuellement présente et bien gérée, notamment lors du final dans la maison. Mais encore une fois, de petits détails empêchent la totale implication du spectateur. Le film est un peu long à se mettre en place, et pâtit notamment de son manque d’originalité. On sent par exemple que le scénariste s’est fortement inspiré de Poltergeist pour la dernière partie : on remplace la télé par les miroirs et le tour est joué. Et si on sursaute de temps en temps, le film est loin d’être aussi effrayant qu’il le voudrait. Le monstre final est un peu ridicule et gâche la tension de la scène. On le croirait tout droit sorti de Evil Dead, et on s’attendrait presque à l’entendre hurler « Je vais prendre ton âme ! ». Heureusement, l’équipe a eu la bonne idée de garder le final du film original, qui vient rehausser le tout.

Bref, sans être totalement honteux (la musique est très belle, la réalisation d’Aja est élégante), Mirrors peine tout de même à s’imposer, la faute à une histoire trop balisée et à des personnages trop peu développés. Gageons cependant qu’il s’agit d’une petite baisse de régime et qu’Aja va nous épater avec son remake de Piranhas !

Note : 5/10


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