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Dans la ville des veuves intrépides de James Canon

Par Sylvie
COLOMBIE
Dans la ville des veuves intrépides
Editions Belfond, 2008
Voici incontestablement la grande découverte littéraire latino-américaine de l'année 2008. Ce premier roman vient de recevoir le Prix des lecteurs du Festival America de Vincennes et James Canon est considéré par la critique comme le digne héritier du réalisme magique de Garcia Marquez et d'Isabel Allende.
En effet, cette fresque tragi-comique fait alterner la violence de la guerre (la guérilla colombienne) avec un conte baroque : imaginez que le village de Mariquita soit envahi par les guérilleros qui intiment chaque homme valide de venir grossir leur rang. Les femmes, jeunes et moins jeunes, se retrouvent seules avec le curé du village.
L'anarchie est en route : les champs ne sont plus cultivés, la saleté s'installe, les femmes deviennent d'horribles pouilleuses...Jusqu'à ce que Rosalba, la femme du brigadier, s'autoproclame maire du village...
De multiples solutions aussi extravagantes les unes que les autres sont proposées pour que le village continue à vivre. Car pour qu'il perdure, il faut bien que les femmes procréent !!!
On fait venir les hommes dans un bordel, des jeunes femmes accostent les hommes sur les chemins, il y a même le curé qui souhaite se dévouer corps et âme et faire la visitation aux jeunes vierges !!!
Les situations bulesques se suiccèdent (il y a des pénis qui tombent, des hommes qui deviennent des femmes !). Petit à petit, le conte burlesque devient une véritable utopie où les femmes s'organisent et parviennent à créer une communauté marxiste.
Ce rêve communautaire s'oppose aux "scènes masculines" souvent très dures qui exaltent les règlements de compte entre militaires et guérilleros.
On appréciera les personnages féminins hauts en couleur : les vieilles filles moustachues, les jeunes filles effarouchées et surtout deux figures d'homosexuels fort attachants. Car, plus qu'une guerre des sexes, on assiste à leur effacement progressif, à une certaine androgénie ; bien sûr, l'homosexualité autant féminine que masculine, est très présente, mais jamais comme un sentiment de haine envers l'autre sexe.
Une intrigue originale, pleine d'humour !

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