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La grande migration

Publié le 14 octobre 2008 par Lesbottieres
   2ème journée : de Bandung à Baturaden  (27 sept 08)    Hélas donc, le train ne sifflera pas trois fois pour nous aujourd'hui, ni même une seule fois d'ailleurs puisque nous le laissons partir sans nous de Bandung (voir mon billet du 23/09). Il n'y a pas que les trains qui soient surchargés, les routes également et nous allons nous en rendre compte rapidement.   L' Idul Fitri , jour marquant la fin du ramadan, approche (le 30 septembre). Il donne l'occasion aux Indonésiens de prendre quelques jours de congés et de se regrouper en famille (souvent dans les campagnes) pour faire la fête. Et ce samedi, c'est la grande migration, style 31 juillet en France.   Les grands axes qui sortent des villes sont engorgés et le spectacle est sur et au bord de la route. Nous sommes aux premières loges puisque... dans les bouchons. Les habitants qui vivent le long de ces itinéraires ont sorti leurs chaises et regardent défiler les véhicules toute la journée. Les enfants, heureux du spectacle, agitent les mains vers les voitures dans de grands bonjours. Ca me fait penser au Tour de France sauf que là, dans notre bus, c'est nous les acteurs et que, même au sommet de Galibier, les cyclistes vont beaucoup plus vite que nous. Des adolescents se font quelques pièces en proposant des boissons fraîches aux malheureux automobilistes coincés. La télévision est sur place et a planté micros et caméras sur le bord de la chaussée, à l'endroit le plus périlleux en temps normal : descente étroite, en forte déclivité et très serpentante. Il parait que c'est le "point noir" du pays en matière d'accidents. Etant donné qu'aujourd'hui la file de voitures circule au pas, pare-chocs contre pare-chocs, aucune chance pour elle de rapporter des images à sensation. Les policiers sont omniprésents, un peu dépassés par les évènements. A raison d'un préposé tous les 100/150m, ils agitent frénétiquement les bras pour faire activer le flot d'automobiles mais, à moins de monter sur la voiture qui précède, je ne vois pas ce que peut faire un conducteur pour avancer plus vite. Le clou du spectacle reste quand même les motos. On a le temps de les observer. Des familles entières partent sur un seul de ces engins : couple seul, ça va, avec un enfant, bon...   Indonésie 2 154bis   ...avec deux enfants, ça commence à être limite du point de vue sécurité mais que dire de ces motos avec parents et trois enfants ou même avec nouveau-né ! J'ai pu voir cet équipage incroyable : assis devant le conducteur, à cheval sur le réservoir de carburant, deux gamins de 5/7 ans. Derrière le pilote, la maman tenant d'une main son mari à la taille et de l'autre un nourrisson âgé de quelques jours seulement, emmitouflé dans une couverture et "calé" entre sa mère et le dos de son père. Incroyable ! Bien entendu, aucune protection vestimentaire particulière pour toutes ces  personnes en cas de chute et bien souvent aucun casque. Si le port du casque semble être très observé dans les villes, plus on s'éloigne de celles-ci et plus cet accessoire est ignoré pour devenir inexistant dans les campagnes. Le spectacle extérieur nous aide à passer le temps dans le bus. La journée va être longue.   Notre allure s'accélère nettement lorsque nous nous écartons de la "RN7" locale pour nous enfoncer dans la campagne. Le paysage de rizières en terrasses dans lesquelles s'activent les paysans est toujours sublime. Le soleil qui joue à cache-cache avec les nuages donne aux cultures des couleurs magnifiques. J'ignorais qu'il puisse exister autant de nuances différentes dans la couleur verte. Sublime je vous dis. 

La grande migration

  Kambue Naga, village blotti au creux d'une petite vallée, se rejoint à pied par un chemin en escalier assez raide, aménagé à flanc de coteau. Certes, il reçoit régulièrement quelques touristes, mais ce village est resté authentique et illustre bien la vie très rude des paysans locaux, centrée sur la culture du riz. Toutes les maisons sont à l'identique pour effacer les différences extérieures entre les plus riches et les moins riches. Construites en bois, serrées les unes contre les autres, elles sont reliées entre elles par d'étroites ruelles. Nous nous mêlons aux habitants qui nous accueillent avec sourire et chaleur.   La grande migration Kambue Naga   Indonésie 1 121 Indonésie 1 131 Indonésie 1 128       La grande migration Indonésie 1 105 Indonésie 1 112bis Indonésie 1 137   Nous sommes dans une des rares régions javanaises (du monde ?) où se pratique un jeu insolite mais qui passionne la population locale : le combat de béliers. Quelques champions appartenant au village se reposent dans d'étroites cages en bois. Insolite. Le village est animé : ici une femme pile le manioc, là des enfants jouent à un jeu de société, plus loin, sur la grande place, plusieurs mamans sont regroupées et discutent ensemble tout en gardant un oeil sur leur progéniture tandis que des hommes rentrent de la rizière.     La route est encore longue. Pour éviter les embouteillages (on a assez donné aujourd'hui) notre chauffeur emprunte des routes secondaires mais il n'empêche, la nuit est tombée depuis longtemps lorsque nous arrivons enfin à Baturaden, cité touristique nichée sur les premiers contreforts du mont Slamet, volcan qui culmine à 3 432 m.      (Toutes les photos de cette seconde journée dans l'album "Indonésie 2ème jour") sous peu Sourire         

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