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Sondage, une question de points de vue

Publié le 14 octobre 2008 par Chroneric

Les sondages sont omniprésents dans notre société. Tous les jours, les panels sont interrogés sur tous les sujets, qu'ils soient d'actualité ou non. Les panels censés être représentatifs de la population, c'est des gens comme vous et moi. Avec des calculs savants et combinés, on arrive aujourd'hui à donner l'avis de 63 millions de personnes en interrogeant seulement quelques centaines ou milliers d'entre nous. Les sondages sont beaucoup décriés par moment mais ils sont inévitables.

En ce qui nous concerne, nous simples mortels, les sondages n'ont pas plus d'intérêts que ça. Savoir que 67 % des Européens voteraient pour Obama (lu dans Metro), que 41 % des Français sont favorables à l'action du président Sarkozy (36 % chez Tns-Sofres) ou que 71 % des Français pensent que les politiques se préoccupent ou pas de ce que pensent les Français, ne sont que des résultats qui confortent un ressenti, des sondages qui ne portent pas à conséquence.

Il y en a parmi nous pour qui les sondages sont des prétextes ou des échappatoires : les politiques. Lors des élections, ils vont déclarer, à droite comme à gauche, qu'il faut être prudent et qu'ils ne reflètent pas la réalité du résultat final. On s'arrange avec, on fait parler les chiffres pour les retourner en sa faveur. Par exemple, quand on dit que 10 % de personnes voteraient pour untel, untel va analyser que c'est dû à une inquiétude et que ce n'est qu'un sondage, alors que si c'était 60 %, untel dirait que les personnes interrogées veulent du changement. Bref, on reste toujours positif.

Alors pourquoi faire des sondages ?

Déjà, ça donne du boulot à des milliers de personnes. Les instituts, forts de leur réseau, travaillent continuellement et envoient leurs interviewers sur le terrain. Chez Tns-Sofres, c'est 1 700 permanents (pour un groupe mondial de 13 000 collaborateurs), chez Ipsos, c'est 580 permanents et chez Ifop je n'ai pas trouvé de chiffres. Tout ce microcosme d'hommes et de femmes qui quêtent représente un énorme tissu socio-économique.

Ensuite, s'il y a des sondages en masse, c'est qu'il y a des demandes. Des entreprises comme des collectivités font appel à ces instituts pour mieux préparer demain et réagir. On lance un produit ou une mesure à la condition que la majorité est favorable. Dans ces cas, les sondages peuvent être déterminants. Mais, en matière d'avis humain, ce qui est vrai un jour peut l'être faux le lendemain. Il ne faut pas oublier que le résultat d'un sondage correspond à une réalité à un instant T.

Enfin, on fait des sondages parce que, malgré tout, nos élus et nos gouvernants aiment ça. Ils peuvent s'en servir comme outil de travail ou d'argument à l'instar de Christine Boutin qui va défendre au Sénat son projet de modification de loi sur les 20 % de logements sociaux en mettant en avant que 84 % des Français y sont favorables d'après le CREDOC. Ou comme un résultat de 52 % des Français favorables à l'ouverture des commerces le dimanche permettrait au gouvernement d'accélérer l'assouplissement des règles d'ouverture des magasins.

On le voit bien, avec les sondages, c'est "je t'aime moi non plus". Ceci étant dit, on ne peut rien reprocher aux sondages. Comme l'a déclaré Laurence Parisot du groupe Ifop, "Par définition les sondages ne se trompent jamais, car ils n'ont pas vocation à prédire".


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