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Mme de Pompadour

Publié le 15 octobre 2008 par Malesherbes
Dans l’attente d’une décision nous concernant personnellement, nous nous efforçons de faire en sorte qu’elle nous soit favorable. Lorsqu’elle nous concerne moins directement, si cela est à notre portée, nous tentons d’influer sur le ou les décideurs pour qu’elle aille dans le sens que nous souhaitons. Je ne considère donc pas anormal que l’épouse de notre Président et la sœur de celle-ci soient intervenues auprès de lui pour que Marina Petrella ne soit pas extradée.
Ce que je comprends moins, c’est pour quelles raisons elles ont jugé utile de rendre publiques ces interventions et ont cru nécessaire d’annoncer personnellement cette décision à l’intéressée et, ce faisant, aux Français. J’avance plusieurs hypothèses :
- S’attacher la reconnaissance de Mme Petrella. A quoi bon ?
- Démontrer leur grandeur d’âme vis-à-vis d’un membre des Brigades rouges, organisation qui conduisit leur famille à s’exiler
- Affirmer que l’on peut appartenir au monde du show-business et avoir cependant une conscience politique ou morale
- Prouver qu’être l’épouse ou la belle-sœur du Président ne les avait pas fait renoncer à leur sensibilité de gauche
- Et enfin, pour la seule Mme Sarkozy, signifier qu’elle était en mesure d’orienter son Président de mari à sa guise.
Quel qu’en soit le ou les motifs, et indépendamment du fond de l’affaire, cette attitude est scandaleuse. Déjà, l’année dernière, peut-être pour tenter de regagner le cœur de son épouse, Nicolas Sarkozy lui avait confié, à elle qui ne détenait aucun mandat, une mission, non pas humanitaire comme on a tenté de nous le faire croire, mais de politique étrangère. J’avais alors exprimé ma stupéfaction même si, mais sans la partager, on pourrait reprendre une phraséologie chère aux conseillers de notre Président et dire que Cécilia Sarkozy avait été élue en même temps que son mari d’alors.
Mais, dans le cas présent, et sans que je souscrive à cette hypothèse, de mauvais esprits peuvent échafauder que la nouvelle Mme Sarkozy, dont la proximité avec le Président nous avait été révélée dans le cadre enchanteur de Disneyland Paris, aurait été mise sur sa route pour tenter de l’infléchir ensuite dans telle ou telle direction.

Les sœurs Bruni Tedeschi avaient un objectif, éviter l’extradition de Marina Petrella. Elles l’ont atteint et auraient dû s’en satisfaire. Il est vrai que nous voilà dans un régime où la franchise vaut absolution pour toutes les dérives. Nous nous sommes déjà donné un roi. Ne nous laissons pas infliger une Madame de Pompadour légitime.

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