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Le tombeau de Philippe Pot seigneur de la Rochepot

Publié le 17 octobre 2008 par Louvre-Passion
Au rez de chausée de l'aile Richelieu, dans les salles consacrées à l'art Bourguignon du moyen-âge, se trouve le tombeau de Philippe Pot (1428 – 1493) qui fut grand sénéchal de Bourgogne. La salle est d'ailleurs dénommée "salle Philippe Pot". Pour la petite histoire, c'est lors d'un récent séjour en Bourgogne, en visitant le château de la Rochepot, que j'ai découvert que le tombeau de ce seigneur était au Louvre.  Commençons, si vous le voulez bien par visiter ce château situé non loin de Beaune en Côte d'Or. Comme vous pouvez le voir sur les photos il est en excellent état. Il fut racheté en 1893, à l'état de ruine, par la femme de Sadi Carnot, le président de la République qui fut assassiné en 1894. C'est son fils, un passionné d'histoire, qui entreprit de le restaurer avec Charles Suisse, architecte en chef des monuments historique. Cette restauration fut d'ailleurs un bien pour le village puisque les habitants réduits au chômage, en raison du phylloxéra qui avait dévasté la vigne, furent embauchés sur le chantier. Cette reconstitution dans le style du XVe siècle nous permet aujourd'hui de visiter ce petit joyau niché dans un écrin de verdure et au passage de profiter de cette région gastronomique et viticole.

 

Le tombeau de Philippe Pot seigneur de la Rochepot
Le tombeau de Philippe Pot seigneur de la Rochepot

Au cours de la visite j'ai appris que le grand père de Philippe Pot, Régnier, participa à la bataille de Nicopolis qui vit s'affronter en 1396 l'armée de Sigismond de Luxembourg, empereur germanique et roi de Hongrie allié aux Français, aux troupes du sultan Bayazid Ier. Cette bataille fut une défaite pour les occidentaux et Régnier Pot capturé fut liberé contre le versement d'une rançon. Ceci est l'histoire mais de cet épisode naquit la légende que voici :

Le sultan Bayazid ayant admiré le courage de Régnier lui proposa la liberté et la main de sa soeur. Déjà marié et refusant d'adopter la religion musulmane Régnier déclina l’offre. Mécontent Bayazid lui imposa une épreuve, il devrait le lendemain affronter une bête furieuse. La veille du combat, Régnier fit ses prières et dormit profondément, la Vierge lui apparut alors dans son sommeil pour lui donner ce conseil : « Frappe bas ». Au matin il fut conduit dans une arène et, armé d’un cimeterre, se retrouva face à un lion. Après une courte prière à la Madone, « à la belle, tant elle vaut » (qui deviendra la devise de sa maison), Régnier Pot trancha d’un coup les deux pattes avant de l’animal et n’eut aucun mal ensuite pour l’achever. Admiratif le sultan libéra alors son prisonnier.

Son petit fils, Philippe Pot, "le chevalier le plus accompli de son temps" connu une brillante carrière d'abord au service du duc de Bourgogne, Charles le Téméraire. Rallié à Louis XI, il devint Grand Sénéchal et se vit confier le rôle de représenter le roi dans sa province. Le tombeau de ce puissant seigneur fut par la suite exposé au musée de Dijon et enfin au Louvre. La notice du musée nous indique que ce chef d'oeuvre de l'art Bourguignon est constitué de huit "pleurants" portant la la dalle où repose l'effigie du chevalier, ils illustrent par les blasons qu'ils tiennent, les huit quartiers de noblesse du défunt.

Le tombeau de Philippe Pot seigneur de la Rochepot



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