Magazine Culture

Revues: L’Europe en quête de stratégie.

Publié le 21 juillet 2007 par Danielriot - Www.relatio-Europe.com

Un excellent numéro d’été de  « Politique étrangère » (ifri)

SUGGESTION RELATIO :Intéressant, le numéro d’été de « Politique étrangère », la revue de l’ifri. Avec un sommaire riche et des analyses pertinentes et d’actualité.

Les questions européennes prédominent. Avec, notamment,  des études sur les perspectives et les limites des prochains élargissements de l’Union. Sur les conséquences stratégiques qu’ils peuvent avoir à l’extérieur, et à l’intérieur

« Jusqu’ici, les élargissements de l’UE se sont toujours accompagnés d’approfondissements. Les difficultés de certaines opinions à accepter les derniers élargissements, et la perspective de l’ouverture aux Balkans occidentaux, voire à la Turquie, obligent à reposer la question de la capacité d’intégration de l’Union, et à réviser les politiques de l’UE et ses institutions. Pari à la fois politique et économique, l’élargissement demeure néanmoins une perspective nécessaire pour l’Union », écrit Maurice Guyader, administrateur principal à la Commission européenne, et professeur associé à l’Université de Paris III, Sorbonne-Nouvelle.

Un repère sur les relations russo-européennes considérées sous un angle rarement abordé : La Russie et le processus de Bologne « En adhérant au processus de Bologne, qui vise la création d’un espace européen commun de l’enseignement supérieur, la Russie démontre son ouverture à l’égard de l’Europe et de ses valeurs », écrit notamment Tatiana Kastouéva-Jean, assistante de recherche au Centre Russie/NEI de l’Ifri.

 « Au-delà des difficultés techniques d’adaptation du système d’éducation russe, cette volonté de rapprochement rencontre nombre d’oppositions, de défiances internes, qui traduisent la difficulté de la Russie à se penser à la fois comme héritière de son passé soviétique et membre à part entière de l’ensemble européen ».

Nous retiendrons aussi un article qui met les points sur les i dans un secteur où les fiertés européennes sont souvent surestimées :l’espace. Journaliste, correspondante à Bruxelles de l’Agefi et du Télégramme. auteur d‘une étude de l’influence américaine sur la construction européenne, publiée sous le titre L’Amérique à Bruxelles (Paris, Seuil, 2007), et  enseignante à l’Institut d’études politiques (IEP) de Paris,

Florence Autret explique :  « La politique spatiale des Européens se développe dans diverses institutions, aux géométries variables (Union européenne, Agence spatiale...). L’expérience récente des deux programmes menés dans le cadre de l’Union (Galileo et GMES) semble plaider en faveur d’une structuration plus exigeante, susceptible d’incarner une véritable stratégie conjointe européenne dans le domaine spatial. C’est là un enjeu de puissance central pour l’Europe ». Dans ce secteur-clef, comme dans d’autres, l’Union souffre d’un déficit de stratégie, de vision, de cohérence. Hélas…Trop le ne dans le guidon, la plupart des  dirigeants européens...

Ce numéro de Politique étrangère mérite également lecture attentive sur un dossier que l’actualité sociologique et politique française a émis au premier plan , mais qui a ses versions "est européennes", baltes et polonaise notamment :l’histoire et la mémoire. Ce « passé qui ne passe pas » et cette « mémoire » qui est soit mise dangereusement en jachère soit trop sélectivement nourrie. Qui disait que « la mémoire, c’est l’oubli » ? Sinon l’oubli,du moins le dépassement…

Dans son Avant-propos, le toujours brillant Benjamin Stora, historien spécialiste de l'Algérie contemporaine,  du Maghreb et des questions de colonisation résume :  «  Dans quelle mesure peut-on légiférer sur la mémoire, le pardon, la réconciliation? Faut-il défendre un droit à l'oubli, et qu'en est-il alors du droit à la mémoire? Quel rôle peuvent jouer les lois incitant à reconnaître des crimes passés, dans la protection et la promotion des droits de l'homme?

Ces questions nouvelles ont surgi depuis quelques années dans de nombreux pays. Le débat sur l'histoire récente, ses crimes et ses traumatismes dans les populations fait rage dans un certain nombre de pays dont les sociétés émergent de régimes non démocratiques. »

Des débats qui vont sans doute rester longtemps ouverts... ET passionnels.

Daniel RIOT 


Retour à La Une de Logo Paperblog

Dossier Paperblog