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Nicolas Gomez Davila (XXII)

Publié le 18 octobre 2008 par Winston

Le bourgeois d’hier se pardonnait tout si sa conduite sexuelle était stricte. Celui d’aujourd’hui se pardonne tout si elle est relâchée.

Le progressiste parcourt les littératures comme le puritain les cathédrales : marteau à la main.

Le raisonnement cardinal du progressiste est de tout beauté : ce qu’il y a de mieux triomphe toujours, parce qu’on appelle mieux ce qui triomphe.

La pléthore de lois est l’indice que personne ne sait plus ordonner intelligemment. Ou que personne ne sait plus obéir librement.

La raison n’est pas plus un substitut de la foi, pas plus que la couleur n’est un substitut du son.

Les problèmes modernes ne méritent pas qu’on les résolve, mais qu’on les fasse avorter.

Science : ce qui n’atteint l’intimité de rien.

Pour que la société soit florissante, il est besoin d’un Etat faible et d’un gouvernement fort.

Lorsque le bonheur du citoyen est le but du gouvernant, la société devient un hybride de prison et d’asile.

Le 19ème siècle n’a laissé qu’une seule œuvre éthique de grand style : le corps des officiers prussiens.

On appelle communiste celui qui lutte pour que l’Etat lui assure une existence bourgeoise.

Seules l’épée et la faux procurent une fortune sans tache.

L’homme de gauche modifie ses définitions, pour nous persuader qu’il a transformé les choses.

L’histoire moderne est le dialogue entre deux hommes : l’un qui croit en Dieu, l’autre qui se croit Dieu.

L’histoire manque d’intérêt si elle n’a pas d’autre toile de fond que l’inutilité magnifique de la nuit étoilée.

Le monde moderne ne sera pas châtié. Il est le châtiment.

Nicolas Gomez Davila, Les horreurs de la démocratie


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