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Eden lake

Par Rob Gordon
Eden lake Le survival est un genre ô combien difficile, qui demande notamment de l’endurance, du style et de la suite dans les idées. Comme Les proies il y a quelques mois, Eden lake s’impose un défi supplémentaire, ne proposant en tout et pour tout que deux héros potentiellement zigouillables. Un petit nombre qui peut faire craindre un film lent et ennuyeux, avec une intro de quarante-cinq minutes, une poignée de scènes à suspense et basta. Heureusement, James Watkins n’est pas un de ces petits futés qui promettent du frisson mais ne livrent que des miettes. Eden lake est un film plein, au suspense acéré, qui ne subit pour ainsi dire aucune baisse de rythme. Et c’est assez miraculeux.
Sans prétendre être le film le plus original qui soit, Eden lake s’impose par la rapidité de sa mise en place et par sa propension à rebondir sans cesse, donnant régulièrement un nouveau relief à une intrigue relativement classique – un couple, des sales gosses, un drame qui en entraînera d’autres. La clairière servant de décor au film est parfaitement exploitée, tout comme les nombreux check points – cabane, préfabriqué, 4x4 – mis à disposition des personnages. Filmant avec une aisance déconcertante, Watkins livre une course-poursuite haletante, où l’horreur va crescendo.
Car tant physiquement que moralement, Eden lake est un film horrifique et horrifiant, à déconseiller aux âmes sensibles. Dès le début, la tension est palpable, et même les séquences que l’on devine être des fausses pistes apportent leur lot de malaise. Puis la dégueulasserie prendra lentement le pas, avec quelques images tout bonnement ignobles, non par ce qu’elles montrent, mais par ce qu’elles suggèrent. Soit, par exemple, tout le contraire d’un Martyrs, riche en effets gore mais d’une platitude absolue. Même la fin, aussi laconique que terrifiante, est réussie. Bien aidé par deux interprètes à l’immense valeur intrinsèque (une Kelly Reilly abonnée jusque là aux rôles de belle rouquine aux dents bien blanches et un Michael Fassbender dont on reparlera dans quelques semaines), Watkins a réussi son survival, et on attend de ses nouvelles avec une hâte non dissimulée.
7/10

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