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Ma bibliothèque

Par Pandora
Un exercice d'écriture pour les impromptus littéraires

Il n’y a pas de livres précieux dans ma bibliothèque mais des éditions de poche ramenés de sorties où je me suis perdue dans les allées de mon libraire ou plus souvent de mon bouquiniste habituel. J’y dévalise les stocks de polars, me laissant tenter par ma collection préférée rivages noirs, les quatrièmes de couverture ou le nom d’un auteur que je connais. Ou simplement parce que le titre me plaît. Comme une enfant dans un magasin de confiserie, les yeux brillants, je remplis mon sac avec gourmandise sans me soucier des cornes ou du papier jauni des bouquins qui ont vécu. Parce que je n’aime pas ces beaux livres au papier délicat dont on tourne les pages du bout des doigts comme on marcherait sur la pointe des pieds. Moi je veux entrer franchement dans les histoires sans mettre les patins pour ne pas abîmer le parquet et dévorer mon bouquin sans en perdre une seule goutte en le trainant partout avec moi, de la table du petit déjeuner au bordel de mon (grand) sac à mains jusque dans la baignoire et même le petit coin toilette. Sur ma bibliothèque, mes livres ne sont donc pas bien rangés dans les rayonnages mais arrangés en piles branlantes que je déplace régulièrement pour y prendre un de mes polars favoris et le faire lire à ceux que j’aime. Les livres sont pour moi des objets de partage et il y en a beaucoup qui ont changé de propriétaire, souvent adoptés dans une bibliothèque plus confortable que la mienne ; j’en ai recueillis certains aussi.

Ma bibliothèque n’est pas recouverte de poussière banale mais de la poudre qui sert à relever les empreintes de mes Ellroy ou des miettes de sandwich de Charlie Resnick. Ma bibliothèque n’a rien d’un sanctuaire où on se recueillerait en silence mais elle résonne des rires que suscitent les héros de Westlake ou des cris de surprise qui me prennent à la lecture d’un de mes Chesbro. Ma bibliothèque ne sent pas le renfermé mais l’encens que dégage mon livre de photos du Népal ou l’odeur de sable chaud et d’Afrique qui accompagne Mma Ramotswe.

Ma bibliothèque est un joyeux bordel, désorganisé et sans cesse en mouvement, qui contient des rires et des larmes, mes polars préférés et mes lectures plus sérieuses, les photos de mes neveux et nièces et mes statuettes africaines, des photos de voyage et tout en haut pour les retrouver, mes dernières IRM. Ses rayonnages sont courbés sous le poids de tous les livres, ces histoires tristes ou gaies, ces histoires d’amour ou d’humour, mais elle tient le choc. Elle en a vu d’autres.

Ma bibliothèque en dirait beaucoup sur moi à qui saurait l’écouter…




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