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Argent de poche… Premiers pas vers une identité sociale

Publié le 23 juillet 2007 par Laurent Ballestra

Enfants et préados sont impatients de contrôler de plus en plus tôt leur univers… Et l’autonomie financière fait partie de leur initiation. Quelques propositions pour bien les accompagner.

Maman, papa… je peux avoir de l’argent de poche ? »
Cette simple phrase suffit à plonger les parents dans un abîme de perplexité, puis dans une concertation tous azimuts pour déterminer la politique à appliquer. Faut-il accéder à sa demande? Combien lui donner? A quelle fréquence? Faut-il exercer un droit de regard sur les dépenses effectuées? Lui supprimer en cas de mauvaise conduite? Donner de l'argetn de poche n'est pas anodin. En effet, les règles mises en place pour l’occasion en font une étape déterminante à travers laquelle les parents peuvent faire passer des messages forts. La circonstance est idéale pour faire apprécier aux enfants la valeur de l’argent, le plaisir qu’il procure et, plus sérieusement, la nécessité de faire attention et d’économiser pour pouvoir s’offrir de belles choses.

• 8-11 ans :

petite somme et règles claires

Pour les petites cigales et fourmis, l’argent de poche marque le début d’une certaine autonomie. À quel âge commencer à leur en donner ? Il suffit d’attendre qu’ils en fassent la demande. Il est judicieux de commencer par verser une petite somme « à la semaine » et de poser des règles claires à respecter : le montant est non négociable, jamais donné avant une date précise et pas de crédit ! Acheter 2 tirelires pour la circonstance peut se révéler une aide précieuse. La première sera réservée pour les plaisirs, la seconde pour économiser et s’offrir un rêve. Si les enfants se laissent encore volontiers guider, ils sont très fiers de leur nouvelle responsabilité : libre à eux de réaliser leur désirs. Ses premiers euros ont fin dans la caisse de la boulangère pour des bonbons ? C’est son choix… qu’il doit également être capable d’assumer : il n’aura pas son stylo Diddl ou sa petite voiture… en plus ! La meilleure façon de prendre du recul face à leurs premières dépenses est de leur allouer une somme raisonnable, en adéquation avec le budget familial et non celui des copains.

• 11-14 ans :

l’apprenti consommateur

Le désir d’indépendance financière (entre autres !) s’affirme, les besoins grandissent, il renâcle à rendre des comptes et commence à sortir avec ses copains… Il est temps de renégocier les termes du contrat ! Les versements mensuels ont à cet âge des vertus éducatives avérées : apprendre à attendre et gérer son petit pécule avec tout ce que cela implique. Faire des choix : c’est le CD ou la BD + le cinéma. Explorer le monde de la consommation et s’apercevoir quelquefois que les qualités d’un produit ne sont pas à la hauteur du merchandising… Toutes ces expériences s’effectuent sous l’oeil bienveillant des parents qui gardent un droit de regard sur les dépenses (gare à la tentation du tabac et de l’alcool). En revanche, en cas de conflit, la suppression de l’argent de poche n’a généralement aucun effet sur l’amélioration des résultats scolaires. Quant aux corvées ménagères, elles n’ont pas pour vocation la rétribution automatique… Celle-ci peut néanmoins intervenir ponctuellement, histoire de donner également au futur consommateur le goût de l’effort.

DES PRODUITS FINANCIERS ADAPTÉS

• — DE 12 ANS : Livret A ou autres, des produits spécifiques sont proposés pour séduire les parents. L’argent est disponible à tout moment.

• + DE 12 ANS : le Livret jeune (12-25 ans), avec un taux attractif de 4 %, offre une grande liberté au niveau des versements, mais jusqu’à 16 ans, les retraits se font avec l’accord des parents. C’est seulement après 16 ans que le jeune peut demander une carte de crédit ou un chéquier, toujours avec l’accord des parents… C’est bien naturel car, jusqu’à 18 ans, ceux-ci sont responsables et sollicités en cas de découvert intempestif.

SONDAGE : L’ÉDUCATION À L’ARGENT VUE PAR LES MÈRES

À partir de quel âge est-il souhaitable qu’un enfant ait…

• Un compte épargne à son nom : vers 8 ans.

• De l’argent de poche à la semaine ou au mois : vers 12 ans.

• Un téléphone mobile avec un forfait limité : vers 14 ans.

• Une carte de paiement avec autorisation systématique : vers 16 ans.

Étude Ifop réalisée en février 2006 pour la Fédération bancaire française auprès d’un échantillon de 400 mères d’enfants âgés de 12 à 18 ans.

PAR HÉLÈNE LEBLANC
Photos Zara, collection printemps-été 2006, DR.


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