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Les Echos du Festival BD d'Audincourt

Par Manuel Picaud
Pour sa 26e édition, Audincourt a fêté le 9e Art sous toutes ses formes et sous le soleil le week-end du 18 et 19 octobre.
Un festival dans un cadre somptueux
Le festival de la BD et de l’Illustration se déroulait au centre ville d’Audincourt à quelques kilomètres de Montbéliard sur le site exceptionnel d’une ancienne filature. Cette ancienne friche industrielle Japy a été reconvertie à partir de 1997. L’ensemble est aujourd’hui un vaste et aéré complexe culturel, social et de loisirs sur cinq hectares. S’agrègent ainsi une bibliothèque, une grande salle polyvalente, un centre d’éveil, un parc et des esplanades en bordure du Doubs. Le lieu s’adresse aux plus jeunes comme aux plus anciens et peut accueillir facilement plusieurs milliers de visiteurs. Pour le festival avaient en outre été dressés un chapiteau de cirque pour la fête, une yourte pour une exposition atypique et une grande tente pour accueillir le manga et les fanzines.
Des expositions superbement agencées
Les organisateurs ne se limitent pas à exposer les œuvres de leurs invités. Ils prennent le temps de les mettre en valeur. Quatre expositions ont retenu mon attention. Je passe rapidement sur l’érotisme inspiré du collectif Premières Fois paru chez Delcourt ; la salle noire – le stéréotype de la chambre sans lumière – était décorée d’extraits de l’ouvrage chaud sur les murs et occupé en son centre par un immense lit très coloré. Excitant ? Pour les tout petits, l’exposition voisine était celle de Julien Neel, le créateur de Lou ! chez Glénat. C’est une véritable maison de poupées que le jeune public découvrait avec en décoration les planches du dessinateur. Amusant !
Sous la yourte devant le chapiteau, huit personnes à la fois pouvaient se succéder pour découvrir les extraits du voyage d’Emmanuel Lepage et Gildas Chasseboeuf à Tchernobyl. Un sujet sur lequel je reviendrai. Troublant ! Enfin, au deuxième étage de la maison Bibliothèque, les visiteurs enchantés découvraient l’univers de Muchacho d’Emmanuel Lepage. Le diptyque va d’ailleurs sortir en novembre en coffret avec des dessins et des textes originaux de l’auteur. Le plasticien François Gauthier a su recomposer les phases principales de la série, que ce soit la jungle ou la révolution Nicaraguayenne. Une splendide mise en valeurs des nombreuses planches de l’auteur. J’ai revisité l’exposition avec l’auteur, ravi. En voyant ses œuvres, toujours aussi humble, il s’interrogeait sur sa capacité à renouveler telle lumière, tel visage. Emouvant !
Des animations en continu
Evidemment, il est difficile d’éviter les rencontres des auteurs sous forme de séance de dédicace. L’affluence certes soutenue a su se disperser auprès de la quarantaine d’auteurs présents parmi lesquels Alexandre Daniel (Jo-Bo), Vincent Bailly (Angus, Coupures Irlandaises …), Philippe Bonifay (Trilogie noire, Zoo, Pirates, La Compagnie des glaces...), Cyril Bonin (Fog, Quintett), Youssef Daoudi (La trilogie Noire), Laurent Galandon (L’Envolée sauvage, Gemelos), Mathias Gally (E Poe), Fabrice Meddour (Ganarah, Arthur et les Minimoys), Lidwine (Dernier loup d’Oz, La quête de l’oiseau du temps), Tarek (Sir Arthur Benton, Raspoutine, …), Vincent Wagner (Wild River, Mysteries …). Il ne fallait pas manquer le débat d’Emmanuel Lepage, invité d’honneur et Gildas Chasseboeuf sur les Fleurs de Tchernobyl. Le public ne s’y est pas trompé en assistant avec surprise à ce récit d’un voyage au cœur d’une zone interdite et objet de tous les fantasmes. Décidément, il faudra que je revienne dessus. Samedi soir, Laurent Galandon était ravi de voir les Tziganes à l’honneur sur scène alors qu’il a écrit une nouvelle BD sur ce thème. Le public et les auteurs se sont réchauffés sous le chapiteau au rythme très sonore des musiciens. Dimanche, il ne fallait pas manquer – mais je l’ai fait – le spectacle vivant de James Matthew Barrie et Philippe Bonifay, grand habitué du festival. Côté récompense Stéfan Astier a obtenu sous les félicitations d’Emmanuel Lepage (en photo) un chèque de 2000€ pour le prix Ecureuil Découverte pour Negev.
Au final, un festival où il fait bon se promener pour rencontrer les auteurs, pour profiter des expositions, de l’espace. La convivialité est le maître-mot des organisateurs qui sont aux petits soins de leurs invités. Un rendez-vous que je continuerai à suivre avec grand plaisir.
Photos © Manuel F. Picaud / Auracan.com

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