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Anthologie permanente : Vladimir Holan

Par Florence Trocmé

En tout premier lieu, parce que Vladimir Holan n’est pas encore dans l’anthologie permanente et la base de Poezibao. Mais aussi pour signaler que le vendredi 27 juillet sera diffusée à 14h sur France Culture une émission de la série "Une vie, une œuvre", consacrée au poète et traducteur tchèque (rediffusion d’octobre 2006, voir le site)

Pendant la fête

Je ne crois pas qu’il se mette à pleuvoir,
mais restez, la pluie est proche.
Et bien que le jour baisse, on voit encore
les recueils des nuages
brûlés par le bourreau du soleil couchant,
on voit encore le verger,
l’arpent des pommes, le châssis des fenêtres
et les mots avoués et tus.
S’agit-il d’illusions ou de chimères
Lorsqu’on s’inquiète de l’intégrité du réel ?

Il y a plus de mort que de morts.

Vladimir Holan, L’Abîme de l’abime, poèmes traduits du tchèque par Patrick Ourednik, présentation de Laurent Grisel, édition bilingue, Plein Chant, 1991, p. 65.


Le masque

   Je cherchais le chemin pour aller au manoir et passant par ailleurs trouvai le manoir sans trouver le chemin.
   Je puis maintenant le rebrousser, ou bien l’éviter et le retrouver par-dessus le marché, et pourtant
   je ne retrouverai jamais ici le premier chemin vers le manoir car le but en fut découvert une fois pour toutes.
   Mais de quelle terreur suis-je payé quand j’apprends que ce manoir n’est pas ce que je cherche, et quand du bois ricane l’heure tardive du soir, l’heure bossue et boitillante, en habit de chasse !

Vladimir Holan, revue Plein Chant n° 46-47, Vladimir Holan, 1990/1991, p. 67

Igitur I
Pour que sa solitude puisse
parler, il faudrait
qu’elle connaisse le silence.
Pour que l’harmonie choisisse
au sein de l’antécédent,
il ne faudrait pas que la tête de ses fruits
renie la racine du sexe.
Lui cependant a renoncé,
aujourd’hui même, à la vie pour
être celui qu’il restera,
devenu néant…

Vladimir Holan, Pénultième, traduction Erika Abrams, présentation André Velter, collection Orphée/La Différence, 1990, p.25

et le même poème dans la traduction de Patrick Ourednik

Igitur

Pour pouvoir parler, sa
solitude aurait dû
connaître le silence.
Pour que l’harmonie eût choisi
parmi ce qui avait précédé,
la tête de ses fruits aurait dû éviter
de condamner la racine du sexe.
Pourtant aujourd’hui
il refuse la vie afin
d’être celui qui sera
dans la disparition

Vladimir Holan, L’Abîme de l’abime, poèmes traduits du tchèque par Patrick Ourednik, présentation de Laurent Grisel, édition bilingue, Plein Chant, 1991, p.12

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