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Un homme, un bateau, la Mer…

Publié le 04 novembre 2008 par Anne-Sophie

Me voici arrivée aux Sables d’Olonne, avec mon ordinateur, mon appareil photo et une bonne paire de chaussures…

Tous les 4 ans, cette petite ville de Vendée vibre au rythme du “Vendée Globe”, la course à voile autour du monde mythique et légendaire. En solitaire, sans escale et sans assistance, des hommes et des femmes vont s’élancer pour faire le tour “de la petite boule” comme disent certains. Le Vendée Globe, c’est “l’Everest de la mer” depuis 1989, celle-ci sera donc la 6ème édition …

De bonnes chaussures, il en faut, car le “Village Vendée” fait plus de 15 000 mètres carrés !! Des tentes, des stands, du café et… des bateaux amarrés au ponton. Ils seront 30 à s’engager le 9 Novembre à 13h02, pour 3 mois de confrontation aux éléments marins. Des fous? Non, des passionnés, des marins, des aventuriers… Et des amoureux de la Nature, car on ne peut pas affronter la mer si l’on ne la connait pas. Il faut un profond respect pour défier l’élément liquide, qui a engloutit les copains, les adversaires et tant d’inconnus.

Pour parcourir les 40 000 kilomètres autour du globe, en passant par les trois caps, en bravant les mers du sud et en tutoyant les icebergs, les valeureux skippers n’emportent que l’équivalent d’un plein de voiture en carburant! Un voilier n’a pas besoin de carburant me direz-vous? En effet, leur moteur (qui leur sert uniquement à sortir du port) est scellé dès le départ. Néanmoins, il faut de l’électricité pour faire tourner le désalinisateur et les équipements électroniques de navigation (pilote automatique, station météo, cartographie, communication…). Pour hisser les voiles et manœuvrer, c’est à l’huile de coude que cela fonctionne…

Je ne vais pas vous faire une présentation exhaustive des 30 participants, vous trouverez tous les renseignements nécessaires sur le site du Vendée Globe. Pour ma part, je travaille avec Roland Jourdain, le skipper du bateau Veolia Environnement. C’est une personne très engagée pour la protection de l’environnement, qui a vu l’océan changer au fil des ans et des courses… Les sacs plastiques envahissent les zones côtières et se prennent dans les safrans des bateaux… Les filets de pêches entravent la quille… Les oiseaux se font de moins en moins nombreux (le grand Albatros des mers du Sud aussi!)… Les temps changent et les règles de la course s’adaptent aux conditions météorologiques nouvelles: pour préserver les bateaux des collisions avec les icebergs dérivants, les “portes des glaces” sont chaque années de plus en plus hautes au dessus de l’Antarctique.

Un homme, un bateau, la Mer…

On ne protège bien que ce que l’on connait bien

La course au large est-ce un sport écologique? Tout est une question de point de vue. Comparé aux sports automobiles, la voile reste très peu polluante et surtout confidentielle. Il faut cependant noter que ces “formule 1 des mers” comme on les appelle, sont faites à partir de matériaux composites, de plastiques… Les coques sont enduites d’antifouling ( peinture plutôt polluante, destinée à empêcher les coquillages et autres de se coller à la coque), le voiles sont changées assez régulièrement …

D’un autre côté, la course au large est un incroyable défi humain et technique. C’est une épopée extraordinaire, suivie par des dizaines de milliers de personnes passionnées qui ont un formidable sens du respect de l’élément marin. La sensibilisation du public est certaine: les marins rapportent des quatre coins du globe des images d’une nature éblouissante et généreuse (bien que parfois si dangereuse). Faire le lien entre ces images et le défi écologique sous-jacent est plus facile, car on ne protège bien que ce que l’on connait bien.

Un des coureurs de cette édition 2008-09, Raphael Dinelli, est un fervent écologiste. Il a d’ailleurs construit une maison bioclimatique sur la terre ferme et entend bien faire rimer écologie et défi sportif en mer, puisqu’il partira sur un monocoque uniquement alimenté par une éolienne à axe verticale installée sur le pont, ainsi que par une nouvelle génération de panneaux solaires souples développés par la fondation Ocean Vital dont il est le créateur.

Vous en savez maintenant un petit plus sur le Vendée Globe. N’oubliez pas de chanter “vive le vent” à tue tête ces trois prochains mois pour porter chance aux compétiteurs…!

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