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République Démocratique du Congo : secourir les enfants alors que les combats continuent

Publié le 07 novembre 2008 par Tanjaawi

Pour Julien Harneis, qui dirige le bureau de l’Unicef de l’est de la RDC, à Goma, chaque appui envoyé aux déplacés est un défi tant le Nord Kivu reste encore aujourd’hui le théâtre d’affrontements quotidiens.
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 [IMG] Deplaces à Kibati
© Julien Harneis 2008La foule des déplacés se masse devant les points de distribution du camp de KibatiUnicef

Une campagne de vaccination pour 13000 enfants

« 13 000 enfants devraient être vaccinés demain, vendredi 7 novembre, à Kibati, annonce Jaya Murthy du bureau de l’Unicef à Goma. Nous prévoyons d’en vacciner 73 000 autres, nous sommes prêts à intervenir, mais la question de l’accès demeure cruciale. Les combats se poursuivaient hier encore à Kiwandja, Rutshuru ».

D’autre part, une distribution de biscuits protéinés BP5 a été organisée au camp de Kibati : « Beaucoup d’enfants et leurs familles, nouvellement arrivés au camp, n’avaient pas mangé depuis plusieurs jours, poursuit Jaya Murthy. Une enquête nutritionnelle est en cours pour déterminer la situation nutritionnelle des déplacés, en vue de l’ouverture de centres de récupération nutritionnelle pour les cas les plus graves ».

Nous sommes le 6 novembre. À l’heure actuelle, les mouvements de population se sont-ils stabilisés ?

Non. Hier encore, la ville de Kiwandja a été vidée, par exemple. En majorité, les gens fuient d’abord vers des parents, des familles d’accueil. D’autres se regroupent en camps spontanés, ou bien se réfugient en brousse ou encore dans des bâtiments publics, églises, écoles. Enfin, il y a ceux qui rejoignent les camps existants comme à Kibati.
Les secours humanitaires arrivent-ils à parvenir aux déplacés ? Pouvez-vous circuler ?

Il y a un couvre-feu à 21h. À Goma, il y a une amélioration. Depuis quelques jours, la circulation est possible de Goma jusqu’au camp de Kibati, où ont afflué des dizaines de milliers de déplacés. Nous avons pu leur fournir de l’eau, des biscuits protéinés, des médicaments. Mais les combats continuent ailleurs et pourraient même s’intensifier dans les jours à venir. Et beaucoup de zones restent inaccessibles.
On parle de 68 cas de choléra. Craignez-vous une épidémie de grande ampleur ?

Le choléra est endémique dans la région. Les déplacements depuis août, qui se sont accrus fin octobre, renforcent le risque. Contre cela, les secours en eau et assainissement jouent un rôle décisif. Nous avons une grande opération de distribution d’eau potable par camion citerne. Encore faut-il pouvoir accéder aux déplacés, ce qui est loin d’être le cas partout.
L’Unicef s’inquiète du sort de 37 enfants qui ont été recrutés par des groupes armés. Parvenez-vous à dialoguer avec ces groupes pour que les enfants soient libérés ?

Il y a toujours un dialogue recherché par nos partenaires onusiens. En ce moment, la communication est très difficile à établir. L’Unicef réitère son appel pour la cessation de l’enrôlement forcé d’enfants et pour la libération de ceux déjà embrigadés.
Les événements de ces derniers jours auront-ils un impact négatif sur les programmes de long terme déployés par l’Unicef et ses partenaires dans la région, par exemple pour la restauration des services de base et le retour des population anciennement déplacées ?

Les programmes de retour de personnes déplacées, en Ituri, au Sud Kivu et dans le Grand Nord Kivu ne me semblent pas menacés. Pour le Petit Nord Kivu qui est principalement concerné par les combats d’aujourd’hui, la situation est inquiétante mais il est trop tôt pour se prononcer.

  • Lire aussi "L'Unicef fait parvenir de l'aide aux déplacés"

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