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Les bienfaits de l'homéopathie

Publié le 09 novembre 2008 par Marieclaude

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Crédit photo : Tinpalace/SCX

Technique thérapeutique unique en son genre suscitant toujours beaucoup de controverse, l'homéopathie est pratiquée un peu partout dans le monde tant par des médecins, des dentistes et des vétérinaires que des naturopathes, des chiropraticiens, des praticiens de la médecine ayurvédique, et de nombreux autres professionnels de la santé.

Créée au début du XIXe siècle par Samuel Hahnemann, elle repose essentiellement sur deux fondements :

  • La loi de similitude. Similia similibus curentur, le semblable guérit le semblable; ce principe, qu'on fait remonter à Hippocrate, veut qu'une substance qui provoque un groupe de symptômes chez une personne en santé puisse guérir une personne malade chez qui se manifeste le même groupe de symptômes. C'est ce principe qui a donné son nom à l'homéopathie, des mots grecs homeo et pathos signifiant respectivement « similaire » et « maladie ou souffrance ».
  • Le procédé des hautes dilutions. La théorie homéopathique allègue que la dilution d'un remède peut en potentialiser les effets curatifs. Les remèdes homéopathiques sont dilués plusieurs fois dans l'eau ou dans un mélange d'eau et d'alcool, au point qu'on n'y trouve habituellement plus de trace chimique des molécules qui composaient la substance originale. Entre les dilutions successives, on administre au remède une série de secousses (appelées succussions dans le jargon des homéopathes) dans le but de le « dynamiser ». Suivant le principe des hautes dilutions, plus grand est le nombre de dilutions, plus puissant est le remède.

Ni l'un ni l'autre de ces fondements n'a, à ce jour, recueilli l'assentiment de la communauté scientifique. La loi de similitude s'oppose à l'approche médicale classique qui, pour combattre la maladie, se base sur des médicaments dont le but est d'éliminer les symptômes ou de détruire les agresseurs : on donne un médicament qui fait tomber la fièvre lorsque la température du patient est jugée trop élevée, un antibiotique qui détruit les bactéries responsables d'une infection, un antiacide pour contrer l'hyperacidité gastrique, un hypotenseur pour corriger l'hypertension artérielle, etc. C'est ce qu'on nomme « l'allopathie », allo signifiant « différent ».

Quant au procédé des hautes dilutions, il va à contre-courant de la pharmacologie moderne qui se fonde sur l'activité biologique de molécules précises : du point de vue du chimiste, tout effet thérapeutique est attribuable à des molécules spécifiques. Or, dans la majorité des préparations homéopathiques, on ne trouve plus ces molécules.

Par conséquent, il n'y a rien d'étonnant à ce que le sujet ait provoqué dans le passé - et provoque toujours - de très vifs débats parmi les scientifiques. Malgré cela, les remèdes homéopathiques soignent des malades depuis deux cents ans et rien n'indique que la popularité de cette thérapeutique soit en déclin, ni auprès des professionnels de la santé qui y ont recours, ni auprès des patients qui la reçoivent.

En 1790, tandis que Samuel Hahnemann traduisait la Materia Medica d'un médecin écossais, il se trouva en désaccord avec ce dernier qui attribuait directement à l'amertume et à l'astringence de l'écorce de Quinquina (dont on tira plus tard la quinine) son efficacité dans le traitement de la malaria. Il remarqua, à juste titre, que d'autres plantes pourtant tout aussi amères et astringentes n'avaient aucun effet contre la maladie. Par curiosité, il prit un peu de l'écorce durant quelques jours et découvrit que la substance provoquait chez lui des symptômes similaires à ceux de la malaria, notamment des fièvres intermittentes et de la diarrhée.

Cela lui rappela la loi de similitude, évoquée dans le Cursus Hippocraticus. Six ans plus tard (1796), il publiait, dans une revue scientifique, un essai sur « une nouvelle approche pour identifier les propriétés curatives des médicaments ». Depuis sa première expérience avec l'écorce de Quinquina, il avait expérimenté sur lui-même, ainsi que sur ses collaborateurs et ses proches, diverses substances dont il avait pu établir la pathogénie, c'est-à-dire l'ensemble des symptômes provoqués par l'administration expérimentale d'un médicament à un sujet sain. Il avait également développé la technique des dilutions afin de contourner le problème de la toxicité de certains produits. C'étaient les débuts de l'homéopathie.

En 1799, les idées d'Hahnemann gagnèrent de la crédibilité lorsqu'il réussit, grâce à un remède homéopathique, à prévenir et à traiter la scarlatine qui atteignait des proportions épidémiques en Allemagne. En 1810, il publiait l'Organon medical qui devait constituer le véritable manuel fondateur de l'homéopathie. Cette technique thérapeutique connut un remarquable essor en Europe et fut introduite en Amérique en 1825 par Hans Burch Gram, un médecin natif de Boston qui avait étudié l'homéopathie en Europe.

La première école médicale américaine d'homéopathie, le Hahnemann Medical College and Hospital, fut fondée en 1835. En 1849, pendant que le choléra faisait rage dans la ville de Cincinnati, deux homéopathes publièrent des statistiques indiquant que seulement 3 % des 1 116 patients qu'ils avaient traités étaient morts des suites de la maladie. Pourtant, à cette époque, on estimait que de 33 % à 50 % des patients atteints de cette maladie en mouraient.

Entre la fin du XIXe et le début du XXe siècle, la pratique de l'homéopathie connut un très grand essor en Europe et en Amérique du Nord1. Toutefois, au XXe siècle, la création de médicaments allopathiques d'une extrême efficacité, comme les antibiotiques, fit beaucoup reculer la pratique de l'homéopathie. Il faudra attendre la fin de ce siècle pour voir apparaître un regain d'intérêt pour la technique.

À l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), on faisait remarquer, en 1994, que l'homéopathie avait été intégrée avec succès aux systèmes de santé publique de plusieurs pays dont l'Allemagne, la France, l'Angleterre, l'Inde, le Pakistan, le Sri Lanka et le Mexique. En France, en Angleterre et en Allemagne, on dénombre environ 11 000 médecins qui pratiquent l'homéopathie, et ils sont 10 000 à le faire en Amérique latine. En Angleterre, 42 % des médecins qui ne pratiquent pas l'homéopathie n'hésitent pas à référer leurs patients à un homéopathe2.

La méthode homéopathique

L'homéopathie se base sur la prémisse que le corps possède « l'énergie vitale » requise pour générer un processus naturel de guérison. À partir de cette prémisse, Hahnemann soutenait, à l'encontre de la tendance dominante des scientifiques - de son époque et d'aujourd'hui -, qu'il importait moins de connaître la cause spécifique de la maladie que de trouver les moyens de stimuler le processus naturel de guérison inhérent à tout organisme vivant.

Ainsi, l'homéopathe s'efforce d'identifier minutieusement tous les symptômes du patient afin de déclencher ou de soutenir le processus de guérison correspondant. Le praticien cherchera donc à savoir quand et comment les symptômes se manifestent, ce qui les amplifie ou en diminue l'intensité, les heures où ils apparaissent, les actions qui les exacerbent ou les soulagent, etc.

Ainsi, deux patients souffrant de la même maladie au sens de la médecine classique, pourraient se voir prescrire des remèdes homéopathiques différents parce que leur « constitution » diffère ou que leurs symptômes spécifiques ne sont pas les mêmes (ils ont le « même » rhume, mais pas les mêmes écoulements nasaux, par exemple). Les homéopathes disposent aujourd'hui de bases de données informatisées qui les aident à choisir les remèdes en fonction des innombrables combinaisons de symptômes et de constitutions de leurs patients.

Les dilutions

Une préparation homéopathique qui porte la mention 6X désigne un remède dans lequel l'extrait original a été dilué (généralement dans un mélange d'eau et d'alcool) six fois à raison d'une part de l'extrait pour neuf parts de solvant chaque fois. C'est ce qu'on appelle une basse dilution ou une dilution décimale. À chaque étape (six dans le cas présent), le mélange aura été dynamisé en lui imprimant 100 secousses. On trouve également des dilutions centésimales (une part de l'extrait original pour 99 parts de solvant, à chaque dilution) qui sont désignées par la lettre C, et des dilutions « millisimales » portant la lettre M (une part d'extrait pour 999 parts de solvant). Ces deux derniers types de préparation constituent des hautes dilutions.

On voit souvent la lettre H (pour Hahnemann) accolée aux symboles X, C ou M (par exemple, 30CH). Cela identifie les dilutions hahnemanniennes que nous venons de décrire. Certaines dilutions sont préparées suivant un procédé légèrement différent mis au point par un autre homéopathe contemporain d'Hahnemann, le docteur Korsakov. Les dilutions korsakoviennes, qui sont généralement identifiées par un K, seraient plus efficaces que les hahnemanniennes en basses dilutions, mais les deux procédés donneraient des résultats équivalents en haute dilution.

En homéopathie, on estime que les remèdes préparés en haute dilution sont plus puissants que ceux qui sont préparés en basse dilution. Une fois l'extrait dilué, il est présenté sous forme de comprimés, de granules (petites boules solubles, dont la base est généralement du sucrose, qu'on laisse fondre sous la langue) ou de solutions que l'on prend quelques gouttes à la fois. Pour les usages topiques, on trouve également certaines préparations homéopathiques sous la forme de lotions ou d'onguents.

Que dilue-t-on?

Les produits souches utilisés pour fabriquer les médicaments homéopathiques peuvent être d'origine végétale, animale ou minérale. Parfois, la relation entre le produit et l'affection traitée paraît assez logique. Apis mellifica - du venin d'abeilles dilué - sert à traiter les piqûres d'abeilles. De même, l'huile d'une plante, l'Arnica montana, qui était traditionnellement utilisée pour soigner les contusions et les entorses, retrouve un usage semblable en homéopathie.

Par contre, dans d'autres cas, la relation est plus étonnante. Ainsi, le venin de la vipère Lachesis mutus est utilisé contre certains troubles de la ménopause; et Arsenicum album (tiré de l'arsenic, un métal lourd très toxique) est recommandé contre certaines maladies de peau et divers types de rhume.

Mentionnons également que l'Oscillococcinum, un « casse-grippe », et l'un des médicaments homéopathiques les plus vendus, est fait à partir d'une macération de foie et de coeur de canard.

Qu'en dit la science?

La publication, dans les revues scientifiques, du moindre article concernant l'homéopathie suscite inévitablement une impressionnante moisson de critiques et d'articles contradictoires3. Les chercheurs qui évoquent la possibilité que les remèdes en haute dilution aient des effets bien réels et qui tentent de formuler des hypothèses expliquant le phénomène sont souvent stigmatisés par la communauté scientifique. Ils ont soudainement du mal à trouver du financement et les éditeurs de journaux scientifiques hésitent à publier leurs articles4.

À l'heure actuelle, plusieurs des pistes qui ont été explorées pour tenter d'expliquer le mode d'action des remèdes en haute dilution s'apparentent davantage à la physique quantique ou à la chimie moléculaire qu'à la biologie. Par exemple, des chercheurs ont découvert en 2001 que les dilutions successives provoquaient l'agrégation des molécules plutôt que leur dispersion uniforme5-6. Cela pourrait expliquer les résultats souvent imprévisibles des essais cliniques et en laboratoire qui tourmentent les théoriciens.

Une autre recherche, d'origine suisse, publiée en mai 2003, a conclu que même après des dilutions répétées, on pouvait identifier, par thermoluminescence, une eau qui avait été en contact avec une substance diluée jusqu'à ne plus être « chimiquement » présente dans cette eau7. Mais, qu'il soit question de « mémoire de l'eau »8, de « rémanence » ou « d'empreintes électromagnétiques », les théories avancées sont encore mal reçues par la communauté scientifique.

Est-ce que ça fonctionne?

Dans l'état actuel de la recherche, on ne peut conclure assurément à l'efficacité ou non de l'homéopathie pour le traitement de problèmes de santé spécifiques. Par contre, le fait qu'elle donne souvent des résultats positifs (voir la section Applications thérapeutiques), qu'elle n'entraîne pratiquement pas d'effets indésirables, que l'on puisse y avoir recours en même temps que l'on consulte en médecine classique, et que les remèdes homéopathiques coûtent relativement peu cher portent à croire que c'est une approche qui mérite de continuer d'être explorée.

Par www.passeportsante.net Bonne journée, Marie-Claude


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LES COMMENTAIRES (1)

Par anton
posté le 09 juin à 10:17
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Amis de la poudre de perlimpinpin, bonjours !

http://imposteurs.over-blog.com/article-13767675.html

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