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Après les faillites du communisne, du capitalisme,… vers une religion du 21 siècle…

Publié le 09 novembre 2008 par Manstrau

VERS UNE RELIGION DU 21 ème SIECLE… comme le pensait A. Malraux.

Le  philosophe Fernando SAVATER expliquait, dans le cadre du Printemps des Comédiens de Montpellier, (  juin 2007)  que

« le religieux prendrait sa naissance dans la mortalité de l’humain et donc en fait serait une  illusion de l’immortalité. « 

En ces temps  chargés d’énormes incertitudes sur le devenir de notre système économique capitaliste ( à dominante financière) et surtout sur les grands équilibres écologiques qui permettent la vie sur terre, c’est bien la peur de la mort de l’humanité qui peut nous pousser vers le religieux.

Nous faisons, bien sûr, fait une différence entre le religieux extrémiste ou fanatique qui va vous obliger à penser sa propre vision de l’immortalité et le laïc qui développe une pensée collective fondée sur la raison en cantonnant le religieux dans la sphère privée.

Le discours de F. Savater me remémorait une conférence de Jean Matouk, le  professeur d’économie de mes années universitaires, que  j’entendis il y a peu, préconiser une croissance économique limitée à + 1% dans les pays riches, en expliquant, qu’il fallait faire de l’écologie une sorte de nouvelle religion.

Certains penseront que ces joutes intellectuelles autour de la philosophie peuvent satisfaire quelques esprits cultivés mais ne donnent pas de sens au quotidien de la plupart des gens, comme ont pû le faire les idéologies communistes du 20 ème siècle, puis la course à la consommation du fordisme des années 1950-1980 dans le monde occidental puis à présent dans tous les centres urbains de la planète ( pour le populations rurales, on en est très loin…) ou encore …. les religions depuis des temps immémoriaux.

En rapprochant ces quelques points de vue, j’émet l’idée d’une religion de la citoyenneté planétaire écologique.

Religion, parce qu’elle doit développer toutes les caractéristiques d’une religion faite pour les savants, comme pour les plus humbles:

- une doctrine forte, basée sur les avancées scientifiques, discutable mais selon une mode de débat de libre parole, pluraliste, argumentée, rationnelle.   Rationnelle ne signifiant pas seulement assise sur des vérités scientifiques, qui ne durent parfois qu’un temps, mais sur une éthique de la vie, qui part de la vie humaine mais qui s’étend à tout le monde vivant, lui -même alimenté par les cycles de la  planète terre.  Cela ne nous apportera pas automatiquement  les réponses à de nombreuses questions telles que la manipulation génétique ou l’adoption homoparentale, mais nous fournira un cadre de discussion.

- des rituels, des symboles, des cérémonies, des « sacrements », qui servent à la fois d’initiation des plus jeunes et de piqûre de rappel des aînés. Il est quand même surprenant que la fête de la musique se développe à présent dans toute la France mais aussi dans quelque 400 capitales du monde… et cela,  au moment du solstice d’été, la plus grande date dans les religions païennes millénaristes !

J’ajouterai que si la République a tant de mal a faire de jeunes adeptes, c’est sans doute parce qu’elle a toujours été largement insuffisante sur ce point là ; pas assez de cérémonies, de rituels républicains, trop souvent circonscris aux seules commémorations mortuaires, dont on critique fort justement le nombre excessif. Même la distribution des prix aux élèves méritants a été balayé par la dictature égalitariste d’une certaine pensée « gauchiste» !

- des comportements quotidiens en matière de gestion des déchets, de modération de la consommation, de choix technologiques sans impact négatif, des comportements au vu et au su de tous, qui font dire aux voisins «  c’est un bon citoyen écologiste «  comme on disait « c’est un bon catholique ».

- l’église elle même serait constituée des nombreuses institutions internationales chargées d’établir des règles de droit et de négocier la « conversion » de tel ou tel pays, industrie, ou groupe de citoyens.

Qu’ensuite certaines règles de droit écologique utilisent le marché ( comme les droits d’émissions de CO2)  ou le règlement ( comme le pot catalytique) pour être imposées, peu importe, c’est le résultat qui compte !

Gérard Straumann. Montpellier, le 9/09/2008.


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