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Tanâtos T3 de Didier Convard et Jean-Yves Delitte

Par Manuel Picaud

Nouvel engrenage de la terreur...

Dans cette série uchronique, Didier Convard et Jean-Yves Delitte s’amusent à réécrire quelques pages de l’Histoire du XXe siècle, sous l’influence du fameux Tanâtos. Ce personnage ressemblant à un héros de comics américain avec sa combinaison moulante incarne le Mal absolu. Il tire ses pouvoirs maléfiques d’une utilisation extrême de la science dans le but de construire un monde nouveau dont il serait bien sûr le seul maître.
Le premier diptyque avait su nous convaincre. Tanâtos avait réussi à déclencher en 1914 la plus terrible des guerres. En février 1915, il poursuit sa mission de destruction. Toujours bien informé, Tanâtos entend court-circuiter les alliés des Français en s’emparant à leur place d’une redoutable arme de destruction massive mise au point par le Professeur Velmann, un collègue d’Albert Einstein, passé à l’ennemi. Le savant allemand a en effet négocié son passage à l’Ouest contre les plans d’Appolyon-7. Par sécurité, il a conservé la formule finale, le détonateur. Le prototype est en voie d’achèvement dans un fort canadien avant d’être acheminé sur le terrain de la guerre, de l’autre côté de l’Atlantique. Reste donc à réunir le Professeur Velmann et le prototype. Les services secrets prennent au sérieux la menace de Tanâtos et recourent à l’expertise de Victor, détective à l’agence Fiat Lux et sa proche collaboratrice Mélanie. Arriveront-ils à déjouer les plans de Tanâtos ?
Évidemment, on se doute que le paquebot britannique RMS Lusitania va jouer un rôle dans la traversée de l’Atlantique. On craint aussi pour son sort. Le transatlantique avec ses passagers civils a été coulé par un sous-marin allemand le 7 mai 1917 – fait authentique. Mais une nouvelle fois, les auteurs parviennent à jouer avec l’Histoire en manipulant avec plaisir les lecteurs au point qu’on se demande quelle est la part d’invention. L’expressivité et le réalisme du dessin de Jean-Yves Delitte, décidemment à l’aise avec tous les engins moteurs, y contribue tout autant que le script rondement mené et les textes pleins de saveur. Au-delà des apparences, Didier Convard livre aussi quelques réflexions saignantes sur la guerre et ses enjeux économiques. Un second degré apprécié. Sans oublier les piques cachées dans les articles secondaires des journaux dessinés dans l’album.
Un grand plaisir dans les moindres détails.

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