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Biggabush : 13 Faces Of Lightning Head

Publié le 20 novembre 2008 par Danydan

Biggabush Faces Lightning Head

Glyn « Bigga Bush » alias « Lightning Head » est un DJ Dub britannique basé dans le Sud-Ouest de l'Angleterre, mais également très intéressé par les rythmes latins, caraïbes ou Africains. Avec « 13 Faces Of Lightning Head », son dernier album, il nous fait entendre l'Afro Beat différemment, remixé dub, mais pas seulement, étendant le buisson de l'Afro-Beat à d'autres climats musicaux, participant ainsi à l'électronisation des musiques africaines.

Biggabush Faces Lightning Head
Après un début dans le cave underground d'un Electro plutôt Dark, avec « Abyssinia Rising » le disque continue avec « Afrospot » sur un mode plus funky Dub. On entend la voix du créateur de l'Afro Beat Fèla Kuti samplée sur quelques titres, donnant le tempo sur un sample de « Manteca » de Chano Pozo pour Dizzy Gillespie, issu du répertoire Latin Jazz auquel il ne s'était jamais frotté sur « Area Boy », puis déclarant dans « Hi Life Music » que le « highlife », très à la mode à ses débuts au point de l'empêcher de faire sa propre musique, est une « musique venue du dehors du pays » sur un rythme Reggae/Ska ou dénonçant la « Rascal Republic » de sa propre République de Kalakuta qui fut détruite par l'armée Nigèriane.

Cependant l'authenticité « Bokoor Sound » utilise une guitare highlife plutôt roots, et rappelle les « African Divas » de Frédéric Galliano par ses chanteuses Africaines sur un tapis de percussions clavé et brésiliennes, aussi utilisées dans « Invisible Twin » avec des voix Brésiliennes comptant les temps et des cuivres cubains remixés sur un berimbau.

L'afro-beat voyage aussi en Afrique Du Nord avec « Ilu Baje (Slick State) », remix oriental à l'orgue doux-amer vintage 70s à l'Ethiopienne aux sonorités hallucinantes prenant le pas sur les cuivres sur une guitare et une flûte agile. Il passe par les musiques urbaines avec « Power Of The Great » une version Broken Hip-Hop assurée par une chanteuse à la Voice suivie d'un prêche rub-a-dub en faveur de la Révélation / Révolution. « Preguntas Perque » le prolonge d'un reggeaton avec des voix cartoons amusantes. « Sharkling Soup » tire le Reggae vers la pop d'une voix blanche s'interrogeant sur les problèmes de racisme entre noirs et blancs. « Sousaphunk » ajoute à une guitare et un orgue le groove d'une fanfare New-Orleans funky avec tuba un peu dans le style du « Dirty Dozen Brass-Band » dans une ambiance blaxploitation sur un tempo breakbeat. Le disque se termine sur une note Soul ‘N'Funky 60s avec « The NPG ».

Biggabush Faces Lightning Head
On retrouve le fumet, la saveur de l'Afro Beat original, mais mixée avec d'autres qui ne s'étaient jamais mélangées à elles, réorganisé façon Dub au bénéfice des guitares ou des claviers prenant le pas sur les solos de cuivres, réduits au rôle rythmique, à des riffs essentiels dans des morceaux plus courts. Un Afro Beat moins collectif, avec moins de transe mais plus dansant. L'Afro Beat en ressort plus « rough », relooké pour le dance-floor, comme la Soul et le Funk sélectionnés par la « Northern Soul » à l'anglaise, ou un peu à la manière dont les originaux des Wailers furent revisités par les Upsetters de Lee Scratch Perry lors de leur collaboration, ce qui nous fait entendre ces classiques différemment. Ce disque conviendra donc aussi bien aux spécialistes de l'Afro-Beat voulant l'entendre différemment qu'aux fans de remixes exotiques voulant s'y initier sans en subir les longueurs des improvisations et les transes parfois démodées des originaux.

Vidéo "Afro Spot" by Lightning Head


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