Le Taser mieux que le flingue ?

Révélation de Backchich aujourd’hui:

Les pontes de la police sont presque du même avis que Besancenot, le Taser peut tuer. « Bakchich » publie les documents internes des flics qui en confirment la « létalité réduite ».

Réaction immédiate du gauchiste de base? “AH! Voyez vous? On vous l’avait bien dit!”

Et alors? Ils conçoivent des armes à létalité réduite plutôt qu’importante! On tue moins de gens et ils se pleignent que l’on en tue quand même… Absurde! C’est juste du bon sens, n’est-ce pas? Et, d’autre part, qu’est-ce qui interdit aux keufs de porter des armes un tantinet létales? Que quelqu’un de là haut dise enfin: “Oui! Il tue, ce taser! Mais moins qu’un flingue, OK?”, et c’est bon tout, le monde est content.

Qu’attendez-vous? L’équivalent du taser, mais moins dangereux qu’une matraque? Alors soyez patients, il arrive bientôt… Et là, on passera pour des cons, et on nous  traitera encore de droit-de-l’Hommistes, gauchistes, geignards, laxistes, peureux et j’en passe… Pourquoi? Parce-que l’on continuera à se plaindre, encore, en changeant de point de mécontentement, comme de chemise, quitte à donner l’air de défendre le crime.

Alors? Alors un peu de cohérence! Le problème du taser, c’est presque qu’il ne tue pas (ah! voilà un gars qui s’amuse à manier la contradiction, mais attendez…), je m’explique: Quand je vois des keufs avec des guns (réels) un peu partout, ça ne m’empêche pas de crier ce que je pense, quitte à les vexer, car je sais qu’aucun n’osera me buter pour si peu, et si je suis en train de manifester (même sans en avoir le droit) ou de faire du bruit (idem) et que je les vois rabouler, j’ai au plus (c’est déjà beaucoup certes) peur de les voir m’emmener vers une garde à vue un peu appuyée. Si ils sont avec des tasers, je crains pour mon confort de façon un peu plus aigüe, puisque, comme on le voit dans certaines vidéos, ils n’hésiterons pas longtemps à me taser la tronche. On se retrouve 24h après sans aucune séquelle… Miracle! et le prochain coup, j’y réfléchirai à deux fois avant d’ouvrir ma grande gueule!

Ce que j’essaie d’expliquer, c’est que le taser est d’une part un outil de légitime défense (qui en ce sens est plus intéressant qu’une arme à feux), d’ailleurs on le présente comme une arme plus légère que l’arme à feu, en insistant sur son caractère soi-disant non létal, mais est d’autre part un objet qui provoque une douleur à la limite du supportable là où l’arme à feu tue. Autrement dit, l’utilisation d’un pistolet en dehors de la défense directe de la vie est un meurtre, celle du taser est un acte de torture, ce qui est tout aussi grave. Or, le taser est présenté comme plus anodin, d’ailleurs les utilisations abusives ne déclenchent que peu de remous (chez la justice ou les citoyens) tant qu’il ne tue pas, quand, pourtant, il remet tout autant en cause notre liberté que l’usage du pistolet.

Mon avis est qu’il faudra savoir traiter toute utilisation abusive d’un taser, comme un acte de torture, tant dans la réponse citoyenne que dans celle de la justice. Et, parce que le caractère non-létal du taser (ou de ses descendants) ne conduit pas instinctivement à réagir de la sorte, être d’autant plus attentif à ces considérations, qui sont, pour l’heure, oubliées sous le débat du caractère plus ou moins létal du taser.

Pour que quelque chose soit dénoncé aujourd’hui, il faut que ça tape, et fort… Ben non, c’est pas comme ça qu’on construit le futur. C’est pas avec des réactions épidermiques de ce style que l’on va empêcher le retour de la peine de mort, permettre la progression de la démocratie en France et ailleurs. D’ailleurs c’est quoi le problème avec une dictature, si le bonhomme à la tête est un bon petit gars bien cool, honnête et tout? Hein? Finalement… Mais je m’égare… Il faudra qu’on apprenne un jour à poser les choses à plats, pour qu’un journal puisse enfin traiter de chaque problème avec précision et sérieux, sans voir son public l’abandonner pour un minable Cauet ou autre. Comme avec le taser: en parler aujourd’hui sans attendre le premier mort officiel (qui peut-être ne viendra jamais), c’est parler dans le vide, le “spectateur” préfère du concret, des coups, de la violence, du sang et, si possible des nichons. C’est triste, et pourvu que ça change!

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