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Au revoir... mama Africa, voix des souffrances des autres - why-o

Publié le 10 novembre 2008 par Nellym67
Je me demandais la semaine dernière quelle aurait été la réaction d'Aimé Césaire aux différentes analyses faisant suite à l'élection d'Obama, je ne sais pas quel nom d'étape il aurait donné à cet événement sur le chemin de la négritude.   Mama Africa, elle, a vécu ce moment. Pas longtemps. Elle était sur toutes les scènes. Les scènes de concert du monde entier, mais aussi les scènes des combats et des prises de position en faveur de la liberté des peuples, des hommes collectivement ou individuellement. Elle disait qu'elle savait surtout chanter, elle a donc tout exprimé dans ses chansons, qui, chez elle, à Johannesbourg, représentaient plus que des mélodies ou des textes à écouter et retenir, chez elle il s'agissait d'une tradition orale pour communiquer, un art de transmettre la culture d'un peuple de génération en génération, de voisin à voisin. D'un peuple qui a beaucoup souffert des séparations de l'apartheid.   Elle est morte cette nuit. A la fin d'un concert de soutien. Elle venait de donner sa voix et ses chansons à Roberto Saviano, auteur de Gomorra, "condamné à mort" pour oser exprimer d'autres combats... La liberté tue encore aujourd'hui, en Europe. L'Europe de la mafia et de l'injustice à laquelle on n'a pas trouvé de réponse parce que, comment dire... seuls les concerts prennent en charge la défense de certaines oppressions; la communion d'artistes fonctionne mieux et plus vite que la communion des politiques... et ce n'est pas Eva Joly qui contredirait cette consternation face au laisser faire ouvrant la voie à la corruption.   Comme un écho à mon petit article d'hier rappelant qu'en ce jour anniversaire de la chute du Mur de Berlin il faut briser tous les obstacles créant des antagonismes là où le rassemblement permet la réflexion globale pour sortir des impasses, le texte de sa chanson Can't cross over (river come down) ci-dessous a quelques accents d'actualité.   Sous ce texte poétique, une vidéo présentant une interview de Miriam Makeba, qui exprime tout son bonheur de chanter, et rappelle que son objectif n'est pas de faire de la politique, mais tout simplement de chanter les souffrances de son peuple... Effectivement, dénoncer des souffrances, c'est ouvrir le chemin de la politique qui s'acharnera à trouver les réponses à ces souffrances et à faire tomber les murs. Nelson Mandela a joué l'homme providentiel, incarnant une certaine forme de réconciliation, formulant la traduction politique de l'élan insuflé par les chanteurs... Chez nous, "au pays des droits de l'homme" ce sont souvent les maîtres-chanteurs qui donnent l'élan et formulent les réponses...    Can't cross over (river come down) The river come down
The river come down
River come down
I can’t cross over
Why-o, why-o, why-o
I can’t cross over
I wanted to go down
To the other side of town
There was water all around
And I couldn’t cross over
Why-o, why-o, why-o
I can’t cross over
Well a gal she come by
And I give she the eye
So she started to sigh
And I couldn’t cross over
Why-o, why-o, why-o
I can’t cross over
The river come down
The river come down
River come down
And I couldn’t cross over
Why-o, why-o, why-o
I can’t cross over
Now bird he can fly
Foggy jump high
Fishes never die
And I couldn’t cross over
Why-o, why-o, why-o
I can’t cross over
A well I stole me a kiss
I couldn’t resist
Just think what I’d a miss
If I could have crossed over
Why-o, why-o, why-o
I can’t cross over
The river come down
The river come down
River come down
And I couldn’t cross over
Why-o, why-o, why-o
I can’t cross over
I had a curiosity
Now I got a family
Bouncing baby on my knee
‘Cause I couldn’t cross over
Why-o, why-o, why-o
I can’t cross over
So when you see your neighbor daughter
Better run for the water
You’ll do things you hadn’t ought to
If you can’t cross over
Why-o, why-o, why-o
I can’t cross over
The river come down
The river come down
River come down
And I couldn’t cross over
Why-o, why-o, why-o
I can’t cross over
   l'interview de Miriam Makeba née à Johannesbourg le 4 mars 1932, décédée cette nuit

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