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Le projet de loi sur la délinquance des mineurs

Publié le 28 novembre 2008 par Jarousseau

Les lois se durcissent toujours un peu plus "pour lutter contre la délinquance des mineurs" et font à chaque fois preuve de leur inefficacité. Et bien on en rajoute encore une couche, puisqu'une commission propose de durcir plus encore la justice des mineurs.


La commission Varinard, a en effet été chargée par la garde des Sceaux de réfléchir à une réforme. Mais ses conclusions, attendues ces jours-ci, commencent à filtrer : entre autres nombreuses idées, abaisser l'âge d'emprisonnement à 12 ans ou créer un tribunal correctionnel spécial pour les multirécidivistes de 16 à 18 ans ! Une juridiction présidée par un magistrat qui ne serait pas juge pour enfants et qui infligerait des peines alignées sur celles réservées aux majeurs. «C'est considérer que le jeune délinquant, coupable, ne peut pas être en même temps un mineur en danger, victime... Une absurdité qui revient à couper l'enfant en deux, s'indigne Hélène Franco, présidente du Syndicat de la Magistrature. Alors qu'il est acquis que la meilleure prévention de la délinquance passe par la protection de l'enfance.»
A la garde des sceaux qui justifie ce durcissement par l’augmentation de la délinquance, le sociologue Laurent Mucchielli, dans une «Note statistique de recadrage sur la délinquance des mineurs» répond chiffres à l'appui : «Il n'est pas vrai que la délinquance des mineurs ne cesse d'augmenter. Au contraire, la part des mineurs dans l'ensemble des personnes mises en cause par la police et la gendarmerie est passée de 22% en 1998 à 18% en 2007.» Quant à l'ensemble des faits criminels, «à savoir les homicides, les viols, les vols à main armée, les prises d'otages et séquestrations, et les trafics de drogue, ne représentent que 1,3% du total des infractions reprochées aux mineurs». Enfin, «il n'est pas juste de laisser croire que les mineurs délinquants ne font l'objet que de mesures éducatives et que les juges sont naturellement «laxistes». Les peines de prison représentent déjà un tiers des peines prononcées à l'égard des 13-16 ans, et près de 40% à l'égard des 16-18 ans.»
Cette politique répressive, il est malheureusement prévisible qu'elle se poursuive. La question légitime que l'on doit se poser est quel avenir réserve-t-on à ces mineurs ?

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